Sista Lanza – Toujours là 

Une voix, une guitare, des harmonies vocales, du texte. C’est dans la simplicité que se trouve ces petites perles. Loin de tout artifice, là où le talent est à nu.

Sista Lanza, Audrey de son prénom est une artiste authentique, qui a commencé sa carrière il y a maintenant 20 ans et nous sort le bien nommé « toujours là » en 8 titres acoustiques, et le premier de sa longue carrière.

L’album démarre sur le trie éponyme, sorti à l’origine en 2005. La voix de Sista Lanza est limpide, comme l’eau du ruisseau Merlançon qui traverse la ville de l’artiste. C’est le combat d’une artiste qui fait ses propres choix avec ses doutes mais toujours avec conviction.

Avec "j’aimerai comprendre", l’artiste nous clame que le chemin est long, tortueux et où beaucoup de personnes sont des loups déguisés en agneau car 

 "L’enfer est pavé de bonnes intentions, où tout n’est que mensonges et manipulations"

Dieu est Amour, à nous de savoir semer les bonnes graines.

Sista Lanza, Toujours la, Aubagne, reggae français, reggae 2020

"Le mur des lamentations", qu’elle a écrit en 2019 nous parle des ravages de ces réseaux sociaux, de ceux qui vivent leur vie par procuration à travers leurs écrans, qui n’hésitent pas à mettre « en film » leur vie, ou à broder sur la vérité pour avoir quelques vues ou quelques likes. La vie n’est pas à parler à des inconnus derrière un ordinateur mais bien autour de soi. A l’aire de la communication, on ne voit plus ceux qui sont autour de nous.

"Trop perdu de temps" est une belle chanson de désamour appuyée par les chœurs de Stanley Marmuze, avec certaines désillusions.  Il est parfois difficile mais nécessaire d’ouvrir les yeux pour ne pas passer à côté de sa vie aux côtés de quelqu’un qui ne nous mérite pas

'"j'’ai trop perdu de temps dans tes pas en reculant,
tes promesses et tes mirages, je les bois dans mes sentiments»

"2000 ans d’esclavage menta"l est un texte écrit par Poletti, le chanteur de Super Kémia, qui traite des effets d'une aliénation à Jesus, là où le trop religieux avec ses règles rigides l’emporte sur la spiritualité. On peut y lire aussi la soumission dans une société avec ces castes riches/pauvres, peuple/religieux/politiques ou rois.

"Tu devrais" pourra faire penser, dans le sens du texte à une double lecture, avec le fameux 'Night nurse' de Gregory Isaacs ou l’ambiguïté sera toujours de mise savoir si cette infirmière de nuit a tout des courbes d’une femmes ou plutôt la ligne d’un rail de cocaïne. Sista Lanza nous donne la description d’une  femme vampirisante  qui a les mêmes effets qu’une drogue dure . L’art et le talent de l’écriture sont très probants sur ce titre. Sista Lanza chante ce qu’elle vit et vit ce qu’elle chante car en chacun de ses titres sommeille une tranche de vie autobiographique.

"Human race" nous compte l’histoire du libre arbitre que nous avons en chacun d’entre nous pour faire le bien ou le mal. Et bien pire pour les « puissants » car "il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas" et Il est plus facile  à un chameau d'entrer par un trou d'aiguille, qu'un riche d'entrer dans le royaume de Jah (matthieu 19 :24), une prophétie où la richesse engendre cupidité, despotisme où l’homme préfère l’argent à son prochain.

L’album se termine sur le sublime "So strong" avec une guitare qui n’est pas sans rappeler les cuivres d’Alton Ellis sur son mémorable  "breaking us is so hard". Sista Lanza nous chante dans la langue de shakespeare  une belle ballade sentimentale sur la séparation car son amour est fort et elle ne comprend pas qu’il puisse la laisser seule, un cri déchirant inspiré d’une chanson reprise par Rod Taylor, The Heptones, l’excellent "sea of love" initialement interprétée en 1959 par Phil Phillips (décédé le 14 mars  2020 NDLR).

Sista Lanza, Toujours la, Aubagne, reggae français, reggae 2020

Toutes les guitares sont jouées de mains de maître par Stanley Marmuze, qui donne aussi de la voix sur certains titres. Le tout a été enregistré, mixé et masterisé au Studio Tempo 9 à Aubagne, studio bien connu de nombreux artistes aux univers musicaux variés.

Sista Lanza a voulu mettre dans ce cd un panel de versions de titres qu’elle a chanté entre 2000 et 2020, toute une symbolique et le choix de l’acoustique pour cet album était de faire en sorte que tout le monde puisse écouter et comprendre ses textes tous aussi profonds que le regard de l’artiste sur cette superbe pochette, tout en finesse et humilité. Le résultat et plus que réussi ; au pays de Marcel Pagnol, elle est une digne représentante de cette lignée d’écriture.

Sista Lanza – Toujours là
le tempo 9

disponible
En digital sur toutes les plateformes de téléchargement légales depuis le 10/07/2020
En CD depuis le 21/06/2020

tracklist :
1- toujours là
2- j’aimerai comprendre
3- le mur des lamentations
4- trop perdu de temps
5- 2000 ans d’esclavage mental
6- tu devrais
7- human race
8- So strong

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...