Entretien du Stand High Patrol avec Marina P

Pour cette interview, nous avons rencontré l'équipe du Stand High Patrol pour qu'il nous présente leur album, A Matter of Scale. L'entretien s'est déroulé en toute simplicité derrière la scène du chapiteau central, après leur premier session de la journée, lors de la deuxième édition du Dub Camp Festival.
 

Ce Sound System né en Bretagne fait partie des références dans le domaine dub. Le Stand High Patrol a su imposer son style et ses influences musicales. Plusieurs de leurs titres sont maintenant devenus des classiques que nous pouvons entendre dans les soirées tels que "The Big Tree" et "No Matter How Long It Takes".

Pour réaliser cet entretien, les Gros chroniqueurs de votre WebZine, Zopelartisto et Yutang, se sont portés volontaires. Depuis plusieurs années, nous sommes des adeptes de la musique du Stand High Patrol et de leur chanteur emblématique Pupajim. Nous possédons une bonne collection de leurs morceaux en vinyle que nous passons lors de soirée Sound System. En début d'année, nous avions réalisé la chronique de l'album A Matter of Scale qui est disponible >> ici <<.
 

Nous avons rejoint le groupe du Stand High Patrol à la fin de leur première session pour trouver un endroit plus tranquille afin de se poser pour faire l'interview. Nous sommes passés par un chemin qui se trouvait derrière le chapiteau pour se caler près de la Loire qui était situé à 200m derrière la scène.
 

Les chroniqueurs de La Grosse Radio avec le Stand High Patrol et Marina P

Les chroniqueurs de La Grosse Radio avec le Stand High Patrol et Marina P

Un Gros Big Up pour le Stand High Patrol et pour Marina P de la part de La Grosse Radio-Reggae. Comment s'est déroulée l'installation du matériel et cette première session sur la scène du Dub Camp ?


Pupajim : On est arrivé ce matin. On a eu pas mal de monde pour nous aider à installer la sono. Tout s'est bien passé. Cet après-midi, on commence cette première session au soleil. On a commencé en jouant un peu de rock steady et de roots. On se met en place tranquillement.

 

Vous avez l'habitude de vous produire en associant des effets visuels. Comment avez-vous adapté votre show au Dub Camp ?


Rootystep : Ce soir, on n'a pas pu s'adapter parce qu'il fait jour la plupart du temps donc c'est compliqué durant tout l'après midi pour tout ce qui est show light. De plus, les personnes qui travaillent normalement avec nous n'étaient pas disponibles. Kazy Usclef nous fait tout le graphisme pour le Stand High Patrol, Boo nous fait tout ce qui est visuel et Diazzo nous aide à projeter les images. Ce soir, c'est configuration Sound System.
 

Mac Gyver et Rootystep

Mac Gyver et Rootystep


Qu'avez vous prévu comme son ?

Rootystep : On va continuer à jouer nos sélections vinyles, nos dubs et évoluer comme d'habitude en passant par tous les styles qu'on apprécie. Il n'y aura pas forcement plus de l'un ou de l'autre, on va jouer de tout.

 

Pour revenir à votre actualité 2015. Nous avons suivi le début d'aventure de l'album "A Matter of Scale". Comment avez-vous ressenti l'aventure de cet album ?


Pupajim : L'album était un long processus qui a durée un peu plus d'un an et demi. Du coup, on était tellement content de l'avoir sorti qu'on est passé à autre chose. On s'est mis à faire des nouvelles dubplates et à jouer certains morceaux avec Meriadeg Guillanton à la trompette qui a été initié avec nous grâce à l'album donc on est content de l'avoir sur la plupart des dates. On aime jouer des morceaux de l'album mais aussi rejouer des vieux morceaux et faire des nouveaux titres. Mais on est surtout heureux de l'avoir sorti, qu'il soit dans la nature et qu'il fasse maintenant sa vie.
 

Pupajim

Pupajim


Comment le public a-t-il ressenti l'album ?

Rootystep : C'est assez dur à détecter. On a l'impression que les gens l'ont bien aimé. Après, il était un peu différent donc ça a pu déplaire à certaines personnes et plaire à d'autres. Des gens qui ne nous écoutaient pas forcement ont pu l'apprécier. C'est assez difficile de savoir l'impact qu'il a eu. Nous, on est content de l'album donc c'était le principal.

Au camping, nous entendons le son du Stand High Patrol, le public est venu pour vous voir. Avez-vous conscience que le public se déplace massivement pour vous ?

Pupajim : La surtout, le public se déplace principalement pour l'événement du Dub Camp car c'est énorme d'avoir autant de sono et de Sound System avec tous les acteurs de la scène anglaise et française. Après, on ressent qu'il y a beaucoup de gens qui viennent nous voir. On en est fièr d'essayer de les amener vers cette culture Sound System que certains publics qui nous ont découverts sur les radios ne connaissent pas. C'est super intéressant et vice-versa aussi.
 

Mac Gyver
Mac Gyver

 

Le public adhère au style DubADub. Comment avez-vous réussi à imposer votre style ?


Mac Gyver : En fait, on a défini le DubADub par un mélange d'influences. Du coup, le style évolue au fil de nos nouvelles écoutes. Le deuxième album est différent du premier album parce qu'il y a eu des influences autour du jazz, du rock steady et d'autres. Le public qui nous suit est ouvert à quelque chose qui sera toujours un peu différent et qui se renouvellera. Ce qui définit notre style DubADub c'est l'évolution constante de nos influences dans notre musique.

Pouvez-vous expliquer le fondement du style DubADub ?

 

Mac Gyver : A la base, on avait forcement un background de reggae, du roots au digital des années 80, autant en Jamaïque qu'en Angleterre.  On a des influences qui datent depuis notre adolescence et d'après, qui sont  le hip-hop, les musique électronique, peut-être inconsciemment la new wave dans les années 80, les musiques du monde et plein d'autres choses. Plus le stepper d'Iration Steppas et des sons des années 90 qui ont mis les bases du stepper jusqu'a ce que ça évolue et qu'on découvre ce son pour en faire. Actuellement, c'est le jazz pour Pupajim. Du coup c'est ça notre base.
 

Meriadeg Guillanton

Meriadeg Guillanton

Quelle est l'histoire que vous avez voulu raconter dans votre album "A Matter of Scale" ?

Rootystep : On a essayé de faire en sorte que l'album raconte quelque chose. On n'a pas voulu faire qu'une suite de titres en format compilation. On a voulu créer une cohérence dans l'enchaînement des morceaux de l'album. La sélection s'est faite petit à petit, tout au long du processus en essayant de mixer les différents styles. Le titre de l'album reflète la notion d'échelle. Des fois, on peut voir les choses d'une certaine façon mais si on prend du recul les choses peuvent être vues différemment. On a essayé de faire en sorte que l'ensemble soit cohérent.

En écoutant l'album, nous avons eu l'impression qu'il racontait l'histoire de la journée d'un selecta qui organisait une soirée : préparation de la journée avec "Geography" et "Sleep on it", chargement / déchargement / rechargement de la sono avec "Routine" et "Overloaded truck", interlude de pause de fin de journée avec "Blue wax" et "Ruckus", et retour au monde du travail avec les morceaux de fin d'album" Warehouse", "The bridge"...


Rootystep : A un moment, on se disait ça car c'était un peu les premiers morceaux sur la semaine qui racontent un peu la galère, la routine et après on prend le camion pour aller organiser une soirée. Pour nous, la fin de l'album correspond plus au week-end. Ce qui est bien c'est que chacun interprète différemment l'album.

Quel est le quotidien de l'équipe du Stand High Patrol ? Rencontrez-vous parfois la "Routine" ?


Stand High Patrol : Notre quotidien dépend du moment, on travaille du lundi au vendredi. On peut rencontrer le doute, la routine, les galères et les trucs cools aussi. On est une bande de potes et on essaye de faire ce qu'on aime comme tout le monde. On rencontre parfois la routine, tout le monde peut connaitre ça avec le travail. Le label du Stand High Patrol prend beaucoup de temps et il faut consacrer du temps pour le projet. On est dans le délire indépendant donc on a beaucoup de projets comme la sonographie, le Sound System et le label. Tout ça prend du temps et il faut s'y consacrer à fond.
 

Pupajim, Marina P et Mac Gyver

Pupajim, Marina P et Mac Gyver
 

Marina P, peux-tu te présenter au lecteur du Webzine ?


Marina P :
 J'ai commencé à chanter, il y a déjà un petit moment. Lorsque, je suis arrivée en France il y a une bonne dizaine d'années, je me suis rapprochée du monde du Sound System. J'ai eu la chance d'avoir un premier morceau qui a été produit par Mungo's Hifi et ça m'a ouvert plusieurs portes. Ce qui m'a permis de rencontrer pas mal de monde. Je me suis installée de cette façon dans ce monde là.

Comment as-tu rencontré le Stand High Patrol ?

Marina P : Je pense que le premier contact était un message de Pupajim qu'il m'a envoyé sur MySpace. Je m'en rappelle parce que j'ai fermé mon compte depuis et c'était dans mes premiers messages et je suis tombée sur ce message là. En fait, on avait comme projet de faire une dubplate que je n'ai jamais faite (rire) mais le groupe a quand même insisté et ils m'ont invitée à une DubADub à Brest avec Mungo's HiFi avec beaucoup de gentillesse. On a retissé des liens qui durent dans le temps. Ils m'ont donné un grand coup de main pour la promotion de mon album en 2013 car nous avons fait un mois de date de concert ensemble. Ca nous a rapprochés sur notre façon de voir le son, le futur du son et ce qu'on a envie de faire. On se retrouve régulièrement pour des lives car pour l'instant on n'a pas encore concretisé de projet dans un release mais on continue de chercher et de tester chaque fois pour avancer dans ce sens là.

Comment mêles-tu tes influences avec le son du Stand High Patrol ?

Marina P : L'intérêt de travailler avec le Stand High Patrol c'est qu'ils n'ont pas de préjugés en particulier par rapport à la musique, ce qui est également ma démarche. Ca me permet de me bousculer par rapport à mes habitudes et c'est exactement ce que je cherche. Donc avec eux, c'est particulièrement poussé. C'est ceux, dans tous les acteurs du reggae que j'ai connus, qui s'ouvrent le plus aux différents styles musicaux et qui n'ont pas de barrière musicale. Si je leurs demande d'écouter un morceau dance, ils seraient prêt à essayer (rire). C'est assez marrant de se mettre en difficulté, c'est ce qui rend le travail plus sympa. Parce qu'au bout d'un moment, il y a un code dans le reggae qui est super intéressant à apprendre et qui apporte beaucoup de choses et d'aisance sur scène. Le Sound System est une école magnifique mais des fois lorsqu'on aime beaucoup d'autre style de musique, on a envie de se dire qu'est ce que cela donnerait ces acquis que j'ai eu durant des années dans un support différent, dans une grille très différente et dans un autre pattern de batterie. Le Stand High Patrol se prête à ce jeu là donc moi ça me va très bien.

Rootystep

Rootystep

En ce moment, quels sont les messages que vous souhaitez transmettre ?


« Supportez la culture Sound System et ouvrez votre esprit musical » cf. Stand High Patrol et Marina P

Nous vous remercions pour votre accueil !!

La team du Stand High Patrol avec Marina P

Morgan, Pupaijm, Marina P
Meriadeg Guillanton, Mac Gyver, Rootystep
 

Interview : Zopelartisto et Yutang
Rédaction : Yutang
Photographie : Longtime et CLACK | David
 

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