Rencontre avec I-Taweh, le 15 mai

Une journée avec I-Taweh

Nous l'avons relayé il y a quelques temps, l'artiste Jamaïcain I-Taweh arrive très bientôt avec un nouvel album intitulé Reload. De passage en France le mois dernier, nous avons profité de sa venue dans notre capitale et on s'est occupé de bien lui remplir la journée. 

Une journée où nous nous sommes rendus chez BaBou, histoire de le faire poser sur un riddim et tourner un clip. On a bien sûr longuement échangé pour découvrir un peu plus ce chanteur à la voix chaude et prenante dont on pourra se régaler en fin d'interview et sur son prochain album. Une journée que l'ont tenait à partager avec vous.

On était en contact avec I-Taweh et son entourage ( Merci Wadada ) depuis quelques temps qui nous ont informés qu'une étape par Paris serait programmée pendant son voyage en France. Et, peut-être que vous avez récemment vu sur le webzine ? Nous avons pris contact avec Babou, activiste du reggae pour discuter avec lui de son projet en cours : BaBou & Friends

La petite idée de  faire rencontrer ces deux artistes auxquels ont croit, a vite germé dans notre tête. On a donc soumis le projet a I-Taweh et BaBou qui ont vite répondu favorablement. Il ne restait plus qu'à faire en sorte que cette idée prenne forme.

Nous sommes donc partis le 15 mai rejoindre I-Taweh pour l'emmener chez BaBou, le rendez-vous était fixé en milieu de matinée. Arrivés vers 11h chez l'ingé son, nous avons débuté la journée par les enregistrements de voix, la connexion entre les deux artistes s'est faite de suite et le travail assez rapidement.

BaBou meets I-Taweh - Enregistrement des voix
 

De retour après une petite pause, l'après midi a  été consacrée à la prise d'images pour le montage du clip. Un clip que BaBou a dévoilé en début de mois.
 

BaBou Meets I-Taweh - " Jah Children "

C'est au milieu de cette belle journée en allant se balader dans le parc voisin que nous en avons profité pour poser quelques questions à I-Taweh.

LGR : Peux tu nous parler un peu de toi, de ton parcours, on sait que tu es musicien au départ ? Guitariste et bassiste de base connu sous le nom de Danny Gitz?
(ndlr : Il a joué avec Capleton, Anthony B, Tanya Stephens...)

I-Taweh : Et bien, je viens de la campagne, en Jamaïque, d’une petite ville qui s’appelle Prickly Pole avec une communauté fermière. On devait planter notre propre nourriture et boire la belle eau de pluie, vivre une vie naturelle. Donc, pendant longtemps, voilà comment j’ai grandi chez mes parents. Je passais mon temps à la ferme, j’ai commencé à apprendre l’agriculture à un âge assez jeune.

Après l’école j’ai déménagé à Kingston afin de continuer ma carrière musicale et ça a été un long voyage. J’ai commencé à Kingston à travailler pour plusieurs groupes pendant un certain temps. C’est à cette époque-là que j’ai rencontré Sugar Minott, la Mystic Revelation of Rastafari… juste pour citer quelques-unes de mes rencontres d’artistes reconnus avec qui j’ai pu faire des tournées hors Jamaïque. Avant ceux-là il y a eu beaucoup d’artistes que je pourrais également mentionner, mais, pour abréger l’histoire, tu sais.

LGR : Pourquoi avoir fait le choix de te lancer dans une carrière solo ?

I-Taweh : Et puis, me voici aujourd’hui dans une carrière solo en tant que I-Taweh. J’écrivais toujours des chansons, en étant gosse. Maintenant je suis juste heureux d’être ici, et de pouvoir les chanter, de passer cet interview avec toi pour parler de ma musique. C’est certes un long voyage, mais je suis content d’être ici, tu vois ?

I-Taweh, photo Live I-Pix

LGR : Tu es en France pour présenter Reload, ton dernier album sorti, comment se passe ce voyage ?

I-Taweh : Jusqu’ici, le voyage se passe à merveille. Je n’ai pas à me plaindre, man. Tous nos arrêts sont positifs, les gens apprécient la musique, vraiment ils s’y intéressent. Je ne suis pas surpris, parce que j’ai mis beaucoup de temps dans l’artisanat de l’album et j’espérais avoir ce résultat. Mais, oui, ça fait déjà deux semaines et elles ont été splendides pour l’instant, et j’ai hâte de poursuivre les prochains jours ici. J’ai quelques dates, notamment à Saint-Etienne, Grenoble, Lyon, entre autres...

LGR : Tu connaissais déjà le pays, tu as déjà travaillé avec Broussaï sur les riddims d’un de leur album, riddim que l’on retrouve sur Overload, ton premier album ?

I-Taweh : C’est de là où I-Taweh a commencé, est arrivé, réellement parce que… J’étais en tournée avec la Mystical Revelation of Rastafari, à l’époque quand j’ai rencontré Broussaï. Ils sont venus sur notre atelier, que l’on tenait, et tu sais, ils m’ont demandé si je voulais jouer quelque chose, sur des chansons à eux… et j’ai dit d’accord. Ils m’ont emmené à leur chambre d’hôtel, et on a travaillé toute la nuit.

Puis, ils m’ont dit : “Si tu veux chanter quelque chose, tu peux chanter quelque chose” alors j’ai écrit peut-être environ sept chansons ce soir-là et puis enfin on les a enregistrées après. J’en ai mis je crois 6 d’entre elles sur Overload, car c’était pour moi un point de départ, aussi.

Beaucoup de ces chansons n’étaient pas achevées ni mixées, c’était juste ce avec quoi je suis parti de la France pour rentrer en Jamaïque, tu sais. S’il me manquait des fichiers, je travaillais avec ce que j’avais. Je me suis rendu compte que je devais faire un début, et il faut commencer quelque part. Je pourrai essayer de perfectionner le truc, à essayer de faire une meilleure ouverture, mais finalement un projet n’est jamais inachevé. Alors, j’ai fait mon début et s’il y a des erreurs, j’accepte la critique pour faire mieux par la suite. C’est juste que c’est comme ça…

LGR : Pour ton second album Judgement, on a vu que tu t’étais occupé de presque toute la partie instru. Les enregistrements de guitare, basse, percus, chœur et bien sûr la voix principale. Pourquoi ce choix ?

I-Taweh : En tant que musicien, il faut parfois simplement faire ce que l’on ressent, man. Par exemple, si tu demandes à quelqu’un d’autre de le faire, ils le feront, et c’est juste, et joli, et tout ça… mais ça ne sonne pas comme quand tu le fais, malgré tout.
Tu sais, parfois tu le ressens, et tu brûles de désir, c’est mieux dans ces cas si tu le fais toi-même ! si tu en as la capacité. J’utilise beaucoup de musiciens supplémentaires sur Reload, et même sur Judgement aussi finalement (Bo-Pee, Natty Mark, etc…). Donc, tu vois, il y a beaucoup de gens, donc il n’y avait pas que moi ; même si j’ai fait beaucoup de travail, tout de même. Alors, à l’apparence on dirait que je fais tout, mais, je fais principalement les arrangements, et la composition. Même avec Judgement, j’ai fait le principal aussi, mais je pense avoir utilisé peut-être un peu plus de support complémentaire pour la musique de Reload.

Par exemple sur “ No Mediocre Vibe ”, je n’ai rien joué sur celle-là de plus que composer, j’ai joué le guitare & chanté, mais sinon j’ai laissé venir les autres musiciens, uniquement en donnant une directive générale, une idée. Je sais ce que je veux entendre, car, la plupart de ces chansons ça fait en fait des années que je les joue sur scène, avant de pouvoir les enregistrer en studio, vraiment.

Donc, il y a beaucoup de choses où je suis sûr que ça fonctionne, et ce sont les mêmes directives que je donne aux musiciens quand je suis en tournée, alors c’est compliqué de ne pas le faire par habitude un peu, quand on est en studio. Parfois du coup je laisse tomber beaucoup de choses pour laisser place aux autres musiciens, mais pourtant, à la fin de la journée je sens qu’il manque justement ces choses que j’ai délaissées au début. Enfin, voilà pourquoi, je dois faire tout ce que je fais.

 

I-Taweh - " No Mediocre Vibe "

LGR : Dans cet album, tu rends hommage à la musique notamment dans " My Guitar " où tu dis que la musique est un refuge dans les moments difficiles ou encore dans " One Room Shack " ?

I-Taweh : Écoute man, pour de vrai, s’il n’y avait pas la musique, et ce groupe… si je ne savais pas que je devais aller marcher jusqu’aux répétitions, environ 3 ou 4 kilomètres, et rentrer après parfois tard le soir, dans la garnison où c’est dur… Si ce n’était pas grâce à la musique j’aurais pu facilement me faire prendre dans le pétrin et être un tireur, ou un voleur, n’importe quoi. Parce que, parfois, quand tu as faim, tu as juste besoin de quelque chose à manger, et tu t’en moques de la manière dont tu l’obtiens.
Voilà pourquoi aujourd’hui nous avons autant de crimes : à cause de la pauvreté et la suffocation. Tu me comprends ? C’est quelque chose de sérieux, donc, la musique m’a vraiment aidé à rester concentré et aidé à sortir de ce chemin-là que j’aurai pu prendre. Mais, non, je dois rester en dehors des ennuis, rester fixé sur mon travail. Donc, apprendre cette première chanson, qu’un artiste m’a appris, la première fois qu’un artiste m’a donné quelque chose à apprendre, ça a consommé beaucoup de mon temps… du temps que j’aurais pu dépenser à jouer aux dominos, ou à jouer au football, ou à faire d’autres choses que j’adore. Je dois garder les idées claires et rester concentré.

De plus, c’est vraiment une passion, c’est quelque chose que tu ressens, encore une fois, au plus profond de toi, voilà pourquoi on écrit des paroles, et tout. La musique est un refuge, c’est un lieu où tu vas, et tu oublies tout. Tout est derrière toi, quand la mélodie te vient, et ça sonne bien, ça t’emporte et tu es distrait de ta faim, jusqu’à la fin. Tu passes ta journée à répéter ta musique, sans déjeuner et tu finis par l’oublier, jusqu’à la fin de la journée… c’est pour cela que beaucoup de musiciens finissent par tomber malade - moi le premier je suis passé par là ; beaucoup de musiciens souffrent de douleurs au ventre.  On souffre pour l’amour de la musique, tu sais.

LGR : Le titre " Danger Zone ", un chant nyabinghi, hommage à Sam Clayton des Mystic Revelation Of Rastafari dont tu étais/est membre. J’ai lu que Sam Clayton était ton mentor et un ami. Ce titre fera partie de Reload ?

I-Taweh : Oui, la chanson est sur Reload. C’est un chant que j’ai depuis un bon petit moment, mais quand brudda Sam est décédé, c’était une nouvelle choquante, et c’est à cet instant que j’ai décidé que je voulais sortir le titre en honneur à Sam parce que j’ai beaucoup appris à cette époque-là en trainant avec les Mystic Revelation Of Rastafari et la nyabinghi “vibe”. J’ai senti le pouvoir des percussions et la richesse de l’âme ainsi que la musique, et non seulement la partie fêtarde. Il y a plusieurs facettes à la musique, tu peux choisir laquelle tu veux vivre. Tu peux toutes les vivre mais c’est parfois préférable de se focaliser sur une facette. 

I-Taweh - photo Live I-Pix

LGR : Justement, tu as tourné le clip de " Reload " à Rockfort, base de la Mystic Revelation Of Rastafari du Count Ossie. Un clip qui met en scène les enfants de Count, Mojiba et Time et une chanson qui retrace le portrait de l’union en le Rastafari, la marijuana et le reggae, lieu déterminant du rassemblement au campement de la musique Rasta du Count Ossie des années 1950 aux années 1970, c’était important d’avoir un clip tourné dans ce lieu ?

I-Taweh : Oui man, c’était important parce que, comme tu l’as dit, avant j’étais habitant de Rockfort aussi. Environ six mois peut être avant que je fasse la rencontre des Mystic, je jouais avec un groupe qui s’appelait Black Sapphire, et leur manager à ce moment-là était le frère de brudda Sam Clayton.

Il m’a trouvé un endroit où vivre à Rockfort, alors qu’à l’époque je vivais un peu par-ci, par-là… c’est comme si tu n’as pas de maison à Paris, ou à Kingston, tu sais, c’est la même chose. Donc, ça c’était ma vie et puis Tony Clayton m’a trouvé un endroit justement où je pouvais rester à Rockfort.

Là-bas il y avait un petit groupe avec qui je pouvais jouer la nuit, Fuzzy & Putus Roots, sur le terrain où on a tourné la vidéo. Donc, cet endroit, j’y jouais avec Putus même avant de faire partie de la Mystic Revelation of Rastafari, et c’est là où Sam m’a rencontré, quand je jouais dans cette cour. Après seulement m’a-t-il invité pour Mystic.

Pour moi c’est la rencontre la plus impactante de ma vie ; on a commencé là. Cette cour est très importante et symbolique. Elle a été brûlée à bas, et, elle est en reconstruction par un frère de Marseille avec un projet “ Unite for Jamaica ”. Ça fait du bien de montrer un peu Rockfort, c’est important pour moi car il est représentatif de tout ce passé qu’il possède. C’est un lieu de réunion, c’est plus simple de se rendre où sont Putus et les Mystic Revelation of Rastafari, plutôt que de payer pour que l’on parte ailleurs.

Pour visiter le site du projet " United for Jamaïca "

LGR : Tu as dévoilé deux autres titres extraits de Reload, " Rolling Stone " et " No Mediocre Vibe ", tu peux nous parler un peu plus de ces titres ? Leurs messages, qu’est ce qui t’a inspiré ?

I-Taweh : On peut commencer par " Rolling Stone " parce que c’est vraiment scénique comme je le ressens en ce moment, je suis à des milliers de kilomètres de chez moi, tu vois, ici à Paris. Ma maison c’est la Jamaïque, enfin - la Californie, je suis partout man. Quand tu es en tournée, tu te déplaces constamment, du bus à l’hôtel, sur scène, à bouger… et tu vois notre vie ressemble vraiment à une pierre qui roule. À un moment dans la chanson je dis “Laisse-moi seul” c’est parce que des choses arrivent dans la vie et parfois tu voudrais que quelqu’un te laisse de l’espace pour respirer. Dans le refrain j’évoque le fait d’être reparti de la maison, encore une fois sur la route, tu sais. En plus parfois il m’arrive de partir pendant un long bout de temps, je ne sais même pas quand est-ce que je vais rentrer, alors cette chanson est vraiment une de mes réalités. C’est une chanson que j’ai un peu écrite pour moi. On peut écrire pour des tonnes de raisons ou de personnes, mais parfois j’aime bien écrire ce que je ressens.
Combien de personnes vont s’identifier à l’histoire de ma vie, je n’en sais rien, hahaha. Mais je pensais à ça même avant de faire la chanson.

I-Taweh - " Rolling Stone "

Par ailleurs, " No Medicore Vibes ", c’est une pensée. À chaque fois que je fais ce que je fais (écrire et jouer), j’insiste à garder en tête le respect pour les ancêtres, ceux qui étaient là avant moi : ceux qui ont souffert, les personnes qui sont venus sur un bateau d’esclaves. C’est une chanson sérieuse, peut-être une qui nécessite plusieurs écoutes avant de pouvoir en saisir tous les sens. Mais c’est une chanson qui a de la profondeur.

I-Taweh - " No Mediocre Vibe "

LGR : Un prochain extrait sera dévoilé en juin, tu peux nous en parler un peu plus si ce n’est pas trop tôt ?

I-Taweh : Le prochain s’appelle “ Sunshine in my Eyes ” et c’est une chanson que j’ai écrite à propos de ma famille, tu sais, mes enfants et ma femme… simplement pour leur faire savoir que je les aime. Quand je suis sur la route parfois c’est difficile, et ta famille te manque et tu leur manques, alors j’ai fait ce titre. Dans le refrain j’appelle le nom de tous les enfants pour leur faire comprendre que je les entends et reconnais ce qu’ils sont. On ne peut pas oublier ça, les enfants sont importants. Ils t’admirent beaucoup et la famille te regarde pour montrer le droit chemin, prendre les bonnes décisions et prendre soin d’eux.  Du coup, le minimum que je puisse faire c’est écrire une chanson pour ma famille.

LGR : Tu viens de repousser la date de sortie de Reload d’un mois, est-ce pour mieux développer le projet ?

I-Taweh : Non, ce n’était pas nécessairement pour améliorer ni développer le projet. Juste dans le business de la musique, parfois, des choses arrivent, et on doit reporter. Parfois les dates doivent être changées, et voilà. Mais, j’ai fait un choix pour le sortir le 12 juillet et je pense qu’on va se fixer là-dessus cette fois. Avant j’avais dit le mois de juin, et j’ai eu à décaler la sortie, mais, je ne veux pas avoir à faire ça trop de fois, tu vois.

LGR : Quelque chose à rajouter qui te tiendrais à cœur ?

I-Taweh : Yeah man, je veux dire aux gens qu’ils peuvent se rendre sur mon site officiel pour voir mes clips musicauxet me suivre etc… Ça me ferait plaisir.

Pour se rendre sur sa page sur les réseaux sociaux
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LGR : Un message à passer pour les auditeurs de La Grosse Radio ?

I-Taweh : Je veux juste dire à La Grosse Radio que je suis plein de gratitude. Je fais partie de ces artistes et je sais que ce monde c’est un peu comme un boomerang, tu sais ? On ne peut pas marcher sans l’un et l’autre. Ce que je veux dire c’est que : la radio a besoin de nous, et on a besoin de la radio. C’est important de jouer des bonnes musiques pour que les gens puissent écouter, comme de faire de la bonne musique pour que la radio puisse en jouer. Mais personne ne peut le faire tout seul. J’apprécie beaucoup La Grosse Radio, Irie FM, toutes les stations radio qui jouent ma musique… Je remercie tous ces gens qui me soutiennent partout dans le monde. One love man.

LGR : Et à Catherine ( Mag-mamatte ) notre rédac chef du webzine ? (je crois qu’elle est amoureuse de ta voix) ===== Sur un ton humoristique !!!!

I-Taweh : Catherine, merci d’être tombée amoureuse de ma voix. Haha, je veux juste te faire savoir que je t’apprécie tellement pour tout le travail que tu as fait afin de faire connaître I-Taweh aux personnes en France avec La Grosse Radio. Ça me fait vraiment plaisir, donc, one love Catherine. Je vais juste continuer à faire de la musique alors - si tu aimes ma voix, pour toi, d’accord ? One love, sista !

LGR : Peux t'on finir par un petit morceau en acoustique ?

I-Taweh - Cover Reload

Nous tenons à remercier I-Taweh, Babou, Farida, Parker, Thibaud Deschamps, Fredo Mat.
Crédit photos : Parker Morain, Liv I-Pix

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