Naâman : « On peut vraiment tout faire avec de la volonté, il suffit d’y croire et de s’accrocher ! »

Naâman! 

Encore un de ces ovnis de la scène reggae qui a 22 ans, enchaîne les buzz, les dates et qui prend pas la grosse tête ( c'est enervant à force!!)
Quand je rencontre Naâman, nous sommes en terrasse d'un bar de Montpellier avec son DJ complice , Fatbabs .

Naâman

Ktoo:  Yo, Naâman, heureuse de te rencontrer toi et Fatbabs. J'ai pas encore assisté à un seul concert de toi, ça va donc être une première. C'est la fin de ta tournée, elle a été assez intensive à ce que j'ai vu?
Naâman:Ouais, on a un peu enchainé les dates, j'avoue que sur la fin, la fatigue commence à se faire sentir.

Ktoo:Sur toutes ces dates lesquelles tu as préférées?
N: le sud ouest sans hésiter, soleil, plage, ambiance de vacances, les gens sont plus détendus, ils sont plus aptes à faire la fête, quand à moi, ça me porte.

K: Tu fais de l'impro sur scène?
N: ah oui beaucoup surtout en Sound System, ça s'y prête vraiment et puis j'adore ça.

K: Je sais que tu as une grande expérience en Sound et depuis peu tu joues aussi avec un vrai groupe , c'est ça?
N: oui, j'ai voulu tenter l'expérience et puis c'est chouette d'avoir plusieurs formations, ça permet de s'adapter aux salles de concert, j'ai fait cette tournée en partie avec  Young Kha, mon groupe live, et il y a eu quelques dates avec Fatbabs, dont ce soir à l'Antirouille de Montpellier.

Naâman et Young Kha

Naâman et Young Kha

K: je suis allé faire un tour sur les réseaux sociaux et j'ai vu que tu chouchoutais tes fans: tu leur postes  les accords et les paroles des chansons alors que certains artistes les vendent, pourquoi?
N:ouais, j'ai des fans qui m'envoient leur cover, je trouve ça plutôt sympa, ça crée un lien particulier, et en fait ça me plait vraiment.

K: Mais justement vu que tu t'exprimes essentiellement en anglais, n'as tu pas peur que les jeunes passent à côté de tes messages?
N: Non parce que je crois que quand on kiffe vraiment on prète l'oreille et on essaye de comprendre. Mon anglais est simple et je pense qu'il est compris. En tout cas je le souhaite.

K: comment fais -tu pour composer dans une langue qui n'est pas ta langue maternelle?
N: Ben parfois c'est un peu frustrant parce que j'ai envie de dire pleins de trucs, et parfois ça limite ou des fois la phrase qui vient n'est pas exactement ce que je veux exprimer, j'ai encore besoin de travailler dans le domaine du langage, c'est d'ailleurs pour ça que je pars un petit moment aux îles vierges, pour l'améliorer .

K: Comment as tu acquis un tel flow jamaïcain en ayant jamais été là bas?
N; Ben pour moi, je suis pas encore super satisfait je sais que j'ai encore des lacunes et j'essaye d'y remédier parce que c'est pas inné.

Fatbabs
 

K: comment tu écris ta musique? Tu l'écris d'abord en français?
N: Non, non, c'est l'anglais direct qui vient. Des fois c'est d'abord la mélodie après le flow, des fois c'est d'abord les mots et la mélodie vient après.

K: Naâman, tu as 22 ans, ce qui est assez jeune, tes parents sont avec toi où ils ont lutté pour que tu fasses autre chose?
N: Au début ça n'etait pas  évident de leur faire comprendre que je voulais faire ça de ma vie . Et moi dès la seconde j'étais vraiment là dedans.Donc ils me disaient toujours de finir mes études d'abord à chaque fois que je leur parlais de la musique et puis un jour j'ai pété un câble et je leur ai dit que je voulais arrêter mes études pour faire du son, ils m'ont donné deux ans pour le faire et là on entame maintenant la troisième année.  Depuis, ils me suivent, ils sont à fond avec moi, en plus ils voient que ça marche, alors ils sont contents.

K: Si tu avais un jeune en face de toi et qu'il te dise qu'il veuille vivre de la musique qu'est ce que tu répondrais?
N: je lui dirais qu'on peut vraiment tout faire avec de la volonté il suffit d'y croire et de s'accrocher, on peut même surmonter tous les obstacles.
Quand  tu as vraiment envie de faire quelque chose il faut le faire à fond. Mais bien sûr c'est beaucoup beaucoup de travail, de frustration, de temps de l'argent aussi, en fait c'est un vrai investissement, mais si tu y crois il faut foncer vraiment.

K: Vous êtes en auto prod sur votre dernier album "deep Rockers", pourquoi ce choix?
N: Certes c'est du temps de l'investissement, un peu plus que pour les autres mais quand ça marche, je crois que t'es encore plus fier de toi car tu as contribué à toutes les étapes.

K: Comment vous êtes vous rencontrés vous deux (Naâman et Fatbabs)?
Fatbabs:  C'était à Rennes, il travaillait avec Incut prod, il faisait beaucoup de sons et vidéos, et puis il m'a contacté, moi je faisais des prod Hip Hop et je lui ai présenté un ou deux trucs reggae que j'avais fait. Voilà on s'est quittés, et en fait dans l'après midi on s'est fait écouter des liens, on a monté Rumours a gwaan et on l'a filmé, on a fait un one shot qui donne la vidéo que tu vois.
(et que vous vous voyez ci-dessous)

 RUMOURS A GWAAN
 

K:En fait vous n'êtes pas deux mais trois ce soir c'est ça??
Fatbabs:  Oui on a notre propre Sound « Shabrak Sound», avec qui on travaille depuis un moment, et puis ça a tellement bien fonctionné que c'est devenu le manager de Naâman et des différentes formations.

K: Naâman est une personnage de la bible, tu es toi-même pratiquant?
Naâman: Je suis curieux surtout, mes deux parents sont pratiquants, j'ai été initié sans vraiment m'attacher à cette religion. J'ai connu la religion catholique par mes parents mais moi même je ne pratique pas, même si il y a des trucs qui m'interpellent, je n'ai pas la foi chrétienne qu'ils ont.

K: Tu te sens proche de la culture rastafari?
N: je suis plus proche des valeurs qui sont un peu celles véhiculées par toutes les religions, c'est d'ailleurs  plus les valeurs que je défends que la religion en elle même. La religion a ses limites.

K: Si on devait résumer qu'elles sont les valeurs que tu défends?
N: C'est l'unité, l'Amour et la positivité, l'ouverture d'esprit.
Si t'es positif, tu vas toujours attirer à toi le positif, et ça c'est du vécu

K: C'est ce que tu vis en ce moment?
N: c'est plutôt ce que j'aimerais vivre au quotidien, car c'est pas toujours évident, surtout quand tu commences à enchainer les lives et que tu commences à être fatigué. En tout cas c'est toujours dans ma tête et j'essayes de m'en approcher un maximum.

K: Notre interview touche à sa fin, je me fais le porte parole de la Grosse Radio Reggae pour vous dire qu'on kiffe vraiment ce que vous faîtes, on vous suit, et on vous souhaite de tout déchirer ce soir pour le concert.
N&F: On voudrait faire un Big Up à la grosse radio reggae et spécialement à Cousto pour sa super chronique (nuff respect Cousto!)

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