Sly, chanteur de King Riddim

"Faut que ça parle !"

C'est à l'occasion du concert de King Riddim et Steel Pulse ce soir du 25.04.2013 que je suis parti à la rencontre de Sly, chanteur leader du groupe King Riddim. J'arrive donc à la salle du hangar 106 à Rouen vers 18h30, et je vais m'installer tranquillement regarder les balances de la très bonne première partie de ce soir les King Riddim, groupe emblématique de la région rouennaise, qui a fait beaucoup parler de lui il y a déjà sept ans maintenant... C'est pour leur retour et leur nouvel opus intitulé "Renaissance" sorti le 09.11.2012 que j'ai eu envie d'aller à leur rencontre pour savoir comment se passait leur nouvelle expérience au-devant de la scène reggae francophone. Un peu de retard a été pris pour les balances de Steel Pulse m'annonce Sly, et voulant vraiment prendre le temps de faire l'interview, il me propose de se voir après le show. Le concert est annoncé complet et la salle est déjà presque pleine à craquer dès le début de la prestation des King Riddim à 20 h. C'est donc après une soirée de folie et de pur Vibz que je me pose avec Sly dans les loges du 106 pour échanger sur la vie du groupe et la soirée.

king riddim

-Tout d'abord, merci de me recevoir au nom de La Grosse Radio, et de prendre un peu de votre temps après cette soirée remplie d'émotion.

Sly: - De rien, c'est avec plaisir et c'est moi qui te remercie.

-Qu'est-ce qui a motivé l'arrêt du groupe il y a 7 ans?

Sly: -Ca faisait dix ans que l'on était sur scène, on avait sorti deux albums, et on s'est alors demandé ce qu'il fallait faire ensuite; refaire un opus n'était pas d'actualité car on sentait qu'on était arrivé au bout d'un projet artistique. On s'est dit que si on faisait un album qui allait être semblable à ce qui avait été fait précédemment ça ne servirai à rien. On avait également besoin de voir autre chose, de travailler avec d'autres personnes, on était arrivé à un stade où l'on sentait qu'on était à bout.

-Vous avez tous eu des projets individuels ensuite?
 

Sly: -Oui, on a tous eu des projets séparés. Moi, j'ai monté mon studio d'enregistrement, j'ai travaillé pour d'autres artistes. Je faisais aussi souvent appel à Bombass pour des projets, et du coup on s'est retrouvé en studio tous les deux. De fil en aiguille, on a discuté, cela nous a donné envie de reprendre quelque chose et puis on a commencé à travailler sur l'album. Parallèlement à ça, on se rendait compte qu'on avait le clip de l'époque mis en ligne sur you tube. Il y a sept ans, internet n'était pas aussi développé; et on se rendait compte qu'on avait de plus en plus de "Vues" du clip. Les gens laissaient des commentaires, certains qui découvraient et qui aimaient et d'autres pour dire que le groupe leur manquait. On a alors remarqué une certaine nostalgie. On s'est dit à ce moment-là, pourquoi ne pas revenir et retenter, remonter sur scène, aller voir les gens. La scène nous a beaucoup manquée ! Le studio aussi c'est très bien, ça nous a permis de travailler d'une autre manière, de rendre les choses plus carrées, de rencontrer d'autres artistes. On avait besoin de ce temps-là.


- J'ai vu que t'avais également fait du mixage, d'où est venu cette envie et ce savoir faire?

Sly:- J'ai effectivement fait du mixage, enregistré pour des artistes. L'expérience avec Samuel Clayton, Timour Cardenas avec qui je suis tout le temps resté en contact, il était notre ingé son sur la tournée. Timour est parti ensuite avec Alpha Blondy donc ça s'est arrêté là; il a collaboré ensuite avec Tyron Dennis sur l'album de Youssou N'Dour mais on est toujours resté en contact. J'avais envie de triturer un peu le son, parceque je me suis dit, j'ai mon studio, on va faire un autre disque mais je vais le mixer moi-même parce que je sais exactement le son que je veux. On est allé ensuite faire le mastering à Paris.

 


- Comment s'est réalisé la rencontre avec Selwyn Brown qui a fait un featuring avec vous sur "Let Dem Know" ?

Sly: -La rencontre avec Selwyn, c'était le fruit du hasard. On était en train de bosser avec Bombass, et puis un jour, il y a Yannick notre ancien manager qui appelle Bombass et qui lui dit "Sam m'a appelé, il cherche une guitare tech pour la tournée de Steel Pulse" et du coup Bombass est parti avec eux pour la tournée. Sur la route, en parlant avec Sam (Samuel Clayton), Bombass lui dit que ça aurait été cool d'avoir un featuring avec Selwyn sur notre album; car il y a un morceau que j'avais kiffé c'est "Babylon Makes the rules" où Selwyn chante dessus et j'aime bien son grain de voix, sa vibe. Sam en parle à Selwyn qui nous appelle ensuite et nous demande de le retrouver au Zenith de Paris. Je l'ai alors rencontré pour lui exposer le projet, il m'a tout de suite dit oui. Je lui ai alors fait écouter deux sons que je lui avais ramenés; et lui ai dit" si ça te plait pas, ne le fais pas; parce que je ne veux pas d'un featuring juste pour en faire un, c'est pas ça que je recherche". Et deux jours après, il a envoyé un message à Bombass pour lui dire qu'il avait écrit, il avait choisi un des deux morceaux. Il est venu passer trois jours chez moi dans mon studio pour enregistrer, et ça s'est vraiment fait "bon enfant". Une superbe experience, c'était une vraie collaboration, chacun demandait l'avis de l'autre.

- Cette collaboration aura apporté de nouveaux projets?

Sly:- Oui, on a rencontré également Derrick, l'ingé son de Steel Pulse qui est arrivé de Miami lundi dernier ( 22.04.2013). Le soir même, on a fait une répèt avec Amir qui va jouer aussi avec nous sur un projet Dub. Moi, je suis au clavier, je fais aussi un peu de voix avec Derrick, juste des choeurs, mais sinon, il y a mon frère au clavier également, notre batteur, Bombass et Amir qu'on a appelé car il joue avec Jamdown et on s'est rencontrés en studio. C'est tout cela qui aura été très enrichissant pendant nos sept années d'absence au-devant de la scène; ce sont toutes les rencontres qu'on a pu faire. Cassidy qui fait les choeurs, Manu, ce sont des gens que j'ai rencontrés à travers le studio, qui sont venu faire leur propre projet et qui ensuite ont intégré le groupe naturellement. Maintenant, c'est ça King Riddim, les personnes qui sont là, c'est pas des gens qui sont arrivés par hasard.

 

- Vous avez encore plusieurs dates de prévues pour cet été?

Sly:- On a des dates en Mai, en Juin, en Juillet en concert gratuit sur le champ de foire à Elbeuf. C'est vrai que sept ans, c'est long, il y a des gens qui nous ont sûrement oubliés, d'autres qui nous ont pas connus, le public change, évolue, ceux qui étaient là autrefois sont maintenant parents, bougent moins en concerts... Ce qui nous a fait plaisir, c'est quand on a fait notre concert de "Come Back" à la Traverse de Cléon, ces personnes étaient revenues; ce soir aussi, et ça; ça fait vraiment plaisir. Si on peut redonner l'envie aux gens de notre génération de revenir "tripper" en concert, on aura tout gagné.

- Trouvez vous que le public à évolué entre ces sept années?

Sly:- Ce soir, c'était exceptionnel, c'est assez dur de juger par rapport au fait qu'on était en première partie de Steel Pulse. On n'avait pas toutes les conditions techniques qui étaient réunies pour faire vraiment notre show, on est limité en temps au niveau des balances, de la place sur scène etc... On joue notre musique mais il n'y a pas eu d'extras, on ne pouvait pas faire le show. On n'arrive pas à mesurer si ce qu'on a fait a été apprécié ou non. Je pense que ce soir, beaucoup de gens nous ont découverts; beaucoup de jeunes. Le principal, c'est que le public a été attentif, maintenant, il faut que ça fasse son effet. Les anciens morceaux, les gens les connaissent, ça leur donne un repère. Car on arrive avec des nouveaux sons, un nouvel album qui est sorti uniquement sur des plateformes de téléchargement légal; il est en physique aussi mais on peut le trouver que sur notre site donc c'est vrai qu'au niveau de la distribution, on n'est pas favorisé non plus. La promo s'est déroulée il y a déjà quelques mois donc on est un peu hors promo également. Avant, c'était plus facile de trouver une distribution, là, avec le marché du disque actuel c'est beaucoup plus compliqué. Quand on voit que Burning Spear a vendu 2000 disques, ça laisse à réfléchir. On sait que l'avenir repose sur les Live, on sait qu'il y a des gens qui vont nous découvrir et que le bouche-à-oreille est important. On compte aussi sur les réseaux sociaux et internet. Faut que ça parle. On mesurera tout ça vraiment dans quelques mois.

 

- Vous avez également sorti un clip vidéo sur le titre "Renaissance", comment cela s'est passé et comptez vous en faire d'autres sur cet album?

Sly:- Ouai, on a fait ce clip, on doit d'ailleurs l'envoyer sur une chaine de télévision à Paris; ça doit passer en commission pour décider de la diffusion ou non. Sinon, ce clip est une belle aventure, c'est des retrouvailles avec un ami d'enfance, qui est parti dans la vidéo au moment où moi j'ai commencé la musique. Il bosse pour la télé, et on a réalisé ce clip ensemble en fournissant les moyens techniques. On va laisser vivre un peu ce clip pour avoir un certain nombre de retours et en fonction de cela, on en fera un autre ou pas. Mais ça reste un projet qui nous tient à coeur effectivement. Je pense qu'on attendra la rentrée, car il ya d'autres dates de prévues. Il y a plein de choses qui arrivent, on aura plus de plateaux vers septembre et donc un public différent, de nombreux artistes, notamment Pierpoljack.

- Merci encore de m'avoir accordé un peu de temps après ce concert, encore Big Up pour votre Show, à très vite sur la route!

Sly:- C'était un plaisir pour moi, continuez de passer du bon son sur La Grosse Radio et à bientôt.

Merci également à la salle du 106 de Rouen pour l'organistaion de cette soirée et de nous avoir permis de réaliser cette interview.

Liens:

http://www.kingriddim.fr/   => Site Officiel ( albums, biographie, actualités etc...)

https://www.facebook.com/#!/pages/KING-RIDDIM/119320314775779?fref=ts => page facebook

http://www.youtube.com/watch?v=2XnJbD1AGmg => lien video you tube "M'sieur l'brigadier"

 

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