Difficile de savoir sur quel pied danser avec Trust. Le plus célèbre groupe de rock gaulois (de vrai rock, pas Indochine) a beau bénéficier de notre amour éternel pour ses quatre premiers brûlots, les engueulades innombrables entre le chanteur Bernie Bonvoisin et le guitariste Norbert Krief, qui ont abouti à des séparations tout aussi innombrables, ont de quoi lasser le fan le plus acharné, de sorte que si la nouvelle reste sympa, elle nous laisse un peu circonspect.
Première reformation en 1988 qui finit en peau de boudin après un EP sympa sans plus (En attendant), tournée Europe et Haines de 1995 qui se finit moyennement bien, enregistrement catastrophique de Ni Dieu ni Maître (2000), qui vit Bonvoisin claquer la porte du studio et laisser ses camarades se démerder pour finir l'album (et annuler la tournée), reformation en 2006 pour une tournée, puis pour l'album 13 à table, qui soit dit en passant était une purge sans nom, nouvelle séparation, le tout saupoudré d'un nombre indécents de best-of et d'enregistrements live à l'intérêt tout à fait discutable... Bref, le feuilleton n'en finit plus, et nous avons une fois de plus droit au sempiternel discours façon tout va bien "on s'est retrouvés, on a mis nos différents de côté". Jusqu'à quand ?
C'était le bon temps...
Toujours est-il que Trust va donc se reformer pour réaliser une série de concerts, même si Nono se montre enthousiaste à l'idée de composer de nouveaux titres quand ils seront sur les routes. La grande inconnue consiste bien sûr dans la capacité des deux têtes pensantes du groupe, Nono et Bernie donc, à accorder leurs violons. Il était apparu de plus en plus clair ces dernières années que le chanteur souhaitait s'orienter vers de nouveaux genres, comme le rap ou l'électro (comme le montrait son album solo Organic, sorti en 2010), tandis que le gratteux souhaitait que Trust reste fermement ancré dans le rock. Qui vivra verra...
