L'album du mois dans le Gros VIrus mérite son statut.
Chaque écoute me procure une émotion très particulière.
Le groupe, depuis qu'il existe, ne serait-ce que par son nom, à toujours créé une sorte de malaise que l'on retrouve dans leur musique.
Pas le genre de malaise qui met mal à l'aise justement, une torture envoutante, à base d'électronique profonde qui les classe à part dans le mouvement new wave français.
Car New Wave, Trisomie 21 (T21) l'est depuis 29 ans maintenant. Mais vous savez de quoi je parle si vous appréhendez cette mouvance musicale comme de l'after punk plus expérimental.
Les deux frères Lomprez, de Denain (Nord), Hervé et Philippe, ont décidé un beau jour de 1980 que leur destin musical serait lié à celui de New Order, The Durutti Column ou Kraftwerk.
L'instrumentation de T21 est plus souvent sobre, plutôt orientée "mal de vivre".
Mais le groupe s'est souvent enrichi au fil des albums, de sonorités très différentes, déjouant toute attente et frappant là où on ne les attendait pas.
Pour ce que je pense être leur 17ème album original, c'est encore un contre pied pour ceux qui s'attendaient à une répétition trop évidente d'un travail déjà élaboré dans le passé.
Black Label est un album résolument rock.
A la première écoute on peut se dire que tout est formaté, très égal.
Il faut toujours écouter plusieurs fois un album de Trisomie 21, il y a toujours une émotion que l'on ressent a posteriori.
Et sur cet album, la claque vient lentement, progressivement car il est parfois très électro, parfois très rock, très saturé. Certains diront que c'est perturbant, je trouve que cet album est fantastique dans sa conception.
Les guitares saturées sont toujours l'élément déclencheur d'orgasmes auditifs, pourtant on se surprend à adorer aussi une montée synthétique, notamment sur "Half a drop".
Je tiens vraiment à ce que vous découvriez "Black Label" de Trisomie 21, c'est un album créatif essentiel à l'heure où l'homogéneité gagne du terrain tous les jours.
Vous pouvez bien sûr le découvrir au fil des épisodes du Gros Virus, vous pouvez aussi vous balader sur leur site, sur Deezer et vous pourrez surtout découvrir T21 sur scène le 14 novembre 2009 au Glazart pour une date parisienne unique, pour ce qu'ils annoncent comme étant leur dernière tournée.
