Over The Earth – The Accident

Premier album d'un jeune groupe de région parisienne, The Accident frappe d'entrée par ses ambitions de dépoussiérer le prog de grand-papa. Toujours lemême souci : soit on a des clones, soit des groupes qui restent dans l'esprit mais qui pratiquent une musique très éloignée de celle des grands anciens. La 2e option a donné lieu à des sorties passionnantes, mais l'idéal serait d'avoir également quelques formations qui parviennent à s'inspirer de la fameuse décennie 1967-1977 tout en parveant à élaborer une personnalité propre. C'est l'ambition d'Over The Earth, dont le premier LP démarre par le morceau-titre, absolument dévastateur : les claviers fantômatiques sont une marque de fabrique et évoquent véritablement le prog' au sens large, pas seulement celui des éternels Genesis et/ou Yes, mais aussi des Moody Blues, soit des groupes qui s'ils sont moins facilement assimilés au prog' aujourd'hui (peut-être parce qu'ils ont beaucoup influencé le rock ?) n'y ont pas moins grandement contribué. Sur ce premier titre, Over the Earth parvient à mélanger grandes envolées de clavier avec pop plus moderne pour un résultat à la fois référentiel et original.


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Après un tel coup d'éclat, forcément, les attentes sont très hautes. L'album parviendra-t il à tenir ce niveau tout du long ? Eh bien non. La marche était trop haute. "IVM" démarre terriblement mal, et malgré de bonnes idées qui réhaussent l'intérêt de ci de là, l'ensemble reste trop irrégulier pour véritablement décoller, la faute notamment à un refrain absolument calamiteux que des breaks inspirés ne parviennent pas à faire oublier. Un bon intermède est là pour faire passer la pilule et passer à la suite. Qui est un poil mieux tricotée, mais qui une fois de plus n'utilise que peu ses claviers, qui tenaient une place si importante sur les meilleurs moments. Dès lors, le groupe se perd un peu en charchant à brouiller les cartes et propose des passages un peu expérimentaux typiques 70s sans avoir les moyens de les rendre aussi intéressants qu'ils ne le voudraient. C'est un fait, dès lors qu'Over The Earth laisse les claviers au vestiaire et cherche à proposer des mélodies plus agressives, il se prend un peu les pieds dans le tapis.
 

Ne se reposer que sur une seule guitare sèche et session rythmique est en effet très exigeant et requiert des qualités d'écriture que le groupe, à l'évidence, ne possède pas encore. Sans compter que le chant, pas désagréable, n'est pas suffisamment fort pour compenser ces faiblesses. C'est ainsi que se poursuit cet album, dont les beaux moments ne parviennent pas à masquer les faiblesses, les capacités des musiciens n'étant sans doute pas (pas encore) à la hauteur de leurs ambitions. Plutôt à l'aise dès qu'il s'agit d'écrire de belles mélodies doucement mélancoliques (comme en atteste le dernier titre, "Happiness in Sin"), le groupe se montre bien moins à l'aise dès qu'il cherche à faire autre chose. Cela étant dit, l'album n'est pas non plus un ratage, ses premiers et derniers titres étant mêmede vraies réussites. Alors certes, il y a encore du boulot. Mais il y a aussi du potentiel et donc de l'espoir. 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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