Black Moth – Condemned To Hope

Pour ceux qui n’aurait pas « tilté » sur le premier effort des Black Moth en 2011, voici une parfaite séance de rattrapage. Le combo anglais nous propose toujours un heavy rock mélangeant l’esprit de Black Sabbath avec celui des Stooges. Niveau filiation, ça tient la route. Comme le premier album, Condemned To Hope est produit par Jim Sclavunos, compère de Nick Cave au sein de Grinderman et connu plus récemment pour son travail avec la Jim Jones Revue.

D’entrée, avec son gros son bien gras, "Tumbleweave" nous fait penser bien sur aux gros riffs de Black Sabbath. On lorgne aussi du coté hardcore des Rage Against The Machine période "Killing In The Name". La voix est plutôt soul blues. On n’est pas dans le registre metal dur comme on aurait pu s’y attendre avec l’iconographie du groupe.
 


 

The "Undead King of Rock 'N' Rol"l, morceau mid-tempo mega puissant, rappelle certaines grandes pièces des Stooges par leur puissance de feu. Pas la peine de jouer à 200 000 à l’heure pour envoyer du pâté. Là, c’est posé et ça envoie du gros parpaing dans ta gueule ! "Looner" se veut aussi  plus lent mais plus lourd. La voix d’Harriet Bevan fait merveille sur ce titre qui entraine encore une fois sur les traces du Sabbat Noir… Pareil pour le solo que Tony Iommi aurait pu composer. Le morceau titre" Condemned to Hope" s’inscrit aussi dans la même veine.

Avec "The Last Maze" et ses licks d’acier, on à l’impression de commencer le morceau dans une usine de traitement de métaux. C’est lourd. Ca pourrait être servi dans les écoles de musique lorsqu’on veut illustrer le heavy metal. Riff d’acier = intro de "The Last Maze". Pourtant la voix réussit à donner une âme à cette musique de brute et c’est là toute la subtilité de Black Moth.

Single prévisible," Room 13", avec  son riff aiguisé, cisaille le tympan dès la première écoute. Grosse puissance pour un morceau hyper facile d’accès. Les gratteux profiteront du break pour aller chercher leur instrument et jouer avec le groupe sur la fin du morceau tellement le gimmick est accrocheur.
 


Dans un registre plus blues rock, "Set Yourself Alight" est quand même porté par des guitares savamment distordues et une ligne de basse efficace. Les solos sifflent dans les aigus et on retrouve un sustain cher à la Les Paul de Nigel Tufnel de Spinal Tap.

Intro plus cool pour ce "Red In"k. Le morceau mid-tempo s’éloigne du heavy metal pour lorgner vers la pop. Pas d’inquiétude,  ça se durcit vite dès qu’on arrive au refrain mais encore une fois la chanteuse tire son épingle du jeu à la manière d’une Dolorès O’Riordan sur ses titres les plus accrocheurs.

D’autres morceaux s’écartent un peu de la ligne directrice "sabbatho-stoogienne". "White Lies" présente parfois un coté punk début eighties façon Blondie dans sa meilleure période. Attention, ce commentaire n’est en aucun cas péjoratif.

Lors de titres plus longs comme "Stinkhorn", le gratteux se permet des incursions dans un registre plus calme et trippant. La voix et la gratte interagissent pour donner un coté mystique au morceau. Bien foutu…

Attention danger, l’intro de "Slumber With The Worm" peut faire place à des relents jazzy mais ce n’est que pour mieux envoyer les décibels par la suite. Le morceau devient progressivement un blues vénéneux gorgé d’effets pouvant rappeler les grandes pièces mythiques de groupes comme les Cramps. Un mélange de « stoner » puissant et de giclées de guitares qui twangent pour converger vers un joyeux larsen avant de finir tout en douceur. En voila un morceau bien construit.

Bon OK, vous l’aurez compris les Black Moth n’ont pas inventé la nouvelle vague rock ‘n roll ou metal qui va défrayer la chronique. Ils sont de bons serviteurs du stoner, du heavy rock popularisé par le grand Sabbath dont ils ne cachent pas leur filiation. Mais ils ont aussi écouté des groupes plus punk et on sent aussi parfois l’âme des Stooges dans ce deuxième opus. Condemned To Hope nous fait donc passer un bon moment. Et n’est ce  pas là toute l’essence même d’un bon disque rock ?

 

Black Moth Cover

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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