Pat Kebra – Electrosensible

C'est l'histoire d'un mec qui n'a rien fait pendant 20 ans, sans nouvelles, sans rien, alors d'un punk qu'on ne voit plus depuis 1985, on pourrait se dire qu'il ère avec son chien parmi les étoiles... Et bien Pat Kebra, non, il s'est reconstruit en famille après sept ans de punk avec son groupe Oberkampf, une "période de [sa] vie peuplée de rêve et de liberté" ["Oberkampf"], d'insouciance de la post-adolescence aussi.

Pat Kebra, nouvel album, rock

En 2005, il remonte un groupe de… de... Punk. Gagné ! Futur Ex, le temps d'un album. En 2009, il s’en affranchit et reprend son blase avec lequel il pond trois albums en 5 ans après 0 en 20 ans, vous suivez ? Oui, OK. Des fois, faut savoir prendre le temps avant de bien se relancer et ainsi de retrouver la force de faire en trois ans 75 000 km de routes à la rencontre de son nouveau public.

Pour la première fois, il explique vouloir être écouté et ne plus nous briser les oreilles, et ceci en nous offrant un rock français classique avec ce nouvel album Electrosensible où Pat « condamne l'indifférence mais aime les inégalités » et le fait de pourvoir vivre libre ["Inégalité"]. Electrosensible, titre évocateur de ce qu'est cet album rempli de 13 titres aux histoires pleines de souffrance, de passion et aux discours très personnels qui s'ouvre par l'amour et se conclut par l'amour dans une grande touche de tendresse hors des conventions. L'amour, le vrai, celui qui pique au cœur, celui qui existait... qui existait avant, il en est question tout au long d'Electrosensible.

Sans sensiblerie, Pat Kebra pose des "Fleurs fanées" sur le passé mais propose un renouveau, un espoir où l'être aimé, absent, peut l'emmener le temps "d'une mélodie [pour] changer [son] destin" ["Emmène-moi"]. Pat Kebra peut aussi imaginer un monde sans humains sur "C'est comme ça" ou la nuit quasi vide sur le presque new wave par son ton triste à souhait, "Décorer la nuit", mais toujours avec une certaine foi dans l'avenir et dans ses projets ["Petite flamme"] pour lesquels "il] chante pendant des heures pour trouver le bonheur" ["Emmène-moi"]. La voix de Pat Kebra sent le vécu, au timbre proche de celui de François Hadji-Lazaro, version qui racle dur, dans la sincérité surtout. Côté voix, nous en retrouvons une plus douce et cristalline pour certains chœurs et aussi en duo sur le morceau "Penser à demain", celle de Manu, l'ex chanteuse du groupe Dolly qui avait bien marqué ma fin d'adolescence au crépuscule sordide des 90's.

C'est par ses textes que cet album nous parle à nous et à nos petits cœurs d'artichauts, les instrus sont plutôt éclectiques aux mélodies simples, tantôt punk sur "Ouvre les portes", tendance bals populaires lors des refrains de "Confidence" au texte dénonciateur, à contre-courant, style chansons françaises dans "N'attends pas", rock sombre dans "Vestige"... Un large spectre du Rock est balayé dans cet album doux-amer qui se finit sur un solo de guitare de Pat en un long fondu tristement optimiste conclut en pointillés, « je vais le vivre et te le donner [nda : mon sang] »...

Yann Landry

Crédit photo : Pierre Terrasson

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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