Al Berkowitz – A Long Hereafter/Nothing Beyond

Pour une fois, on aura le droit à un peu d'exotisme, puisque le groupe dont on parle aujourd'hui, bien qu'il signe ses textes en anglais n'est pas pour autant anglophone, et non, nos amis d'Al Berkowitz sont ibériques et ont sorti le 15 Avril dernier chez Tempel leur dernier album en date, A Long Hereafter/Nothing Beyond.

 

Espagne, Rock, Folk, 2015


Bon, après, on s'en fout un peu qu'il soient espagnols ou d'ailleurs tant que la musique qu'ils proposent tienne la route. Et c'est le cas. Le temps de huit chansons, le groupe fait montre d'une maîtrise et d'une érudition musicale appuyées. Les arpèges riches et soignés refusent souvent l'évidence à la manière d'un Van Dyke Parks et se permettent même le luxe de flâner ça et là dans de l'ambient aux accents des collaborations de Brian Eno avec Harold Budd (You And I). Au niveau ambiant, on sent aussi que nos lascars n'ont pas oublié de toucher à la folk polie au violoncelle dont raffole les groupies du décidemment immortel Nick Drake (How Could We Get Ourselves Lost ?) tout en se permettant des virages un peu plus électro ("Sensitive, Not Dramatic" et ses beats) ou du rock criard saveur seventies (The Frenchman And The Rabbitman). Cette influence des seventies est à ce titre assez prégnante que ce soit au travers de la folk ou du rock progressif dont les chansons reprennent la durée parfois... excessive.

Huit chansons seulement, et pourtant; si l'on est ébloui un instant par la maestria de l'ensemble, on ne peut empêcher l'ennui de venir poindre le bout de son vilain nez. L'émotion semble toujours être sacrifiée à l'intelligence, chose qui en art relève pourtant du non-sens le plus total. Même si on imagine mal nos pingouins magnifiques avoir un cœur de glace (les pingouins, la glace, je ne vous fais pas un dessin); on ne ressent jamais ce petit frisson qui vous fait dire qu'il y a cette petite chose indéfinissable en plus. Serait-ce... De l'inspiration ? Du talent ? Des tripes ? Tout à la fois ?
 

Espagne, Rock, Folk, 2015


Que l'on soit compositeur éduqué et appliqué ne fait pas nécessairement de vous un bon compositeur; dans le sens où si l'on se contente d'appliquer une formule qui vous semble juste sans l'incarner d'aucune façon, vous risquez tout bonnement d'endormir votre malheureux auditoire. Si le but final n'est de faire qu'une démonstration mathématique, l'effort aura beau être applaudi, on ne pourra s'empêcher d'en souligner le manque cruel d'intérêt. Al Berkowitz nous présente donc un bel objet, joliment manufacturé, mais manquant néanmoins de ce qui me semble être l'essentiel : une âme.

Note : 5,5/10 (ou 5,417652297 pour être tout à fait précis)

 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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