Husky – Ruckers Hill

Fais le test ! Quand tu sondes un peu autour de toi pour voir si en France on connait Husky, tout le monde te répond « les chiens de traineaux ? » -_-'
A part quelques rares mélomanes à la culture musicale débordante qui ont déjà les deux albums des australiens dans leur smartphone 😉 personne ne connait. Fatale erreur ! Husky, c’est du lithium en barre !

Dès le premier titre éponyme de ce nouvel opus, Ruckers Hill, on est envahi de sentiments positifs. Tu sais, ce genre de morceau qui te procure une sensation de plénitude, comme s’il avait toujours fait partie de toi ou, en tout cas, comme si désormais tu ne pouvais plus t’en passer. Il y a un avant et un après. Une fois que tu l’as entendu, tu vis avec (oui, c’est une déclaration !).

Alors, comme on aime bien disséquer les choses, on s’est demandé pourquoi ça procurait ces émotions. La réponse n’est pas compliquée : tout est dans la gestion des harmonies. Harmonies entre les voix, les placements, les puissances, les nuances, il y a dans ce mélange de timbres plus de poésie que dans l’Idéal de Baudelaire ! C’est ça qui donne tous ces frissons. Comme quand on te glisse une plume le long de la colonne vertébrale, si, si, pareil !
« And I will be waiting for you like the manyyyy (…) » : et hop, montée de la tierce qui t’ouvre le cœur comme un grand coup de Ventoline dans les poumons.

On valse entre des passages quasi A cappella et des bouleversements de gratte saturée à la réverb’ gonflée, cachée derrière un gimmick de petites notes médiatorées et une batterie qui s’emballe, what a « day-so-sweet » !

Et tout l’album est de la même veine. On ne pourra pas reprocher au groupe de s’éparpiller. Les titres, le style, les arrangements sont reconnaissables. L’opus forme une jolie balle bien ronde et compacte d’un univers assumé sur lequel on décèle quelques influences country, pop et bien sûr folk, avant tout. Quelque chose des Beach Boys, de Crosby Stills Nash and Young en moins râpeux, un fond de Simon and Garfunkel, le tout sur des textes soignés.

On court auprès de « Saint Joan » au cœur d’un paysage d’une « sweet summer afternoon » qu’on imagine feuillue avec des maracas qui viennent habiller le décor.

« HeartBeat » et « For to Make a Lead Weight Float » ont cette petite connotation 'saloon' qui retiendront moins notre attention, même si la partie piano façon Tori Amos reste bien agréable.

« I'm Not Coming Back » claque des doigts et tape des mains, du poing, des pieds et des cymbalettes.
Puis on passe de l’autre côté du « Mirror » avec mélancolie, rayon de soleil qui vient cramer le journal de nos souvenirs à travers la loupe. Si on devait pleurer, ce serait sur ce titre-là. Les « hou-hou » appellent l’au-delà, on tente d’écouter les petites voix…

Mais on continue d’avancer, on suit la route, la direction est indiquée, tout tracée. « Arrow » nous remet sur le droit chemin, celui de la vie sans doute… Les bagages chargés de mémoire. Husky nous montre que le bonheur, c’est un choix et que le groupe a fait celui-là.
Celui de la liberté aussi, dirait-on…

« Wild and Free » est d’ailleurs le titre qui définit bien cette quête. Du moins ce qu’on en retient, ce qu’on en imagine. Un peu de mandoline en bonus et cette spirale qu’ils arrivent à créer dans la plupart de leurs titres, comme des ponts de bois qui s’enroulent sur eux-mêmes entre les couplets-refrains.

Version Live Berlin

Source : Instagram @huskysongs

Parmi les surprises instrumentales, on aura droit à quelques cuivres sur « Gold in her pockets » et à des arpèges du genre « Road Trippin » (RHCP) pour clore en beauté ce disque qui se jette dans le vide tel un « Deep Sky Diver » auquel on aurait greffé une paire d’ailes.

Pas de dates en France de prévues pour l’instant, et si on les réclamait ?

 

Flora Doin

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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