Agent Fresco – Destrier

Fièrement modelés par leur pays, les musiciens dépeignent l'Islande par leurs mélodies atypiques mélangeant voix de berceuse et batterie pour cheveux surexcités.
« Vivre dans un pays avec des étés sans nuit et des hivers sans jour déteint forcément sur votre état d'esprit » explique le chanteur, compositeur et meneur du groupe Arnór Dan Arnarson.

Écouter Agent Fresco, c'est ressentir les paysages interminables et la liberté du vent qui souffle. Leur rock progressif aux accents pop continue sur sa lancée, après A long Time Listenning en 2010, ils avaient annoncé l'album suivant pour 2014. Quelques mois supplémentaires ont apparemment été nécessaires pour peaufiner les 14 titres de Destrier et y appliquer cette patte spéciale qui vient désormais marquer leur particularité. Cela peut surprendre. On dirait que deux musiques sont superposées, une voix douce aux tons pop plaquée sur une mélodie rock. Parfois une petite ritournelle aérienne au piano vient soutenir la voix délicate, puis elle est repoussée dans les coins par les tambours qui claquent.

rock mélancolique, alternatif, touche-à -tout

Dès la première chanson de l'album on peut s'en apercevoir, avec une introduction qui fait monter la tension, après laquelle on s'attend à recevoir des grands coups de guitare électrique dans la figure… et en fait non. Une petite voix délicate monte doucement à la place des basses attendues.
« Dark Water » démarre sur les chapeaux de roues avec une guitare stressée et un piano plaintif, et s'achève tout aussi abruptement, telle une falaise à pic. À l'inverse on peut expérimenter la fin longue comme un hiver sans soleil de « Mono no Aware » ou les brusques caprices météorologiques avec « Angst » le morceau aux accents death metal perdu au milieu de tout ça.
Mais si, avec un peu d'imagination on peut visualiser les paysages qui ont selon leurs dires modelé leur musique.

Éprouvez les mélodies légères comme la neige qui recouvre tout doucement le paysage avec des arpèges aériens de piano, et les soudaines bourrasques brûlantes matérialisées par des coups de cymbale, les étendues désertes à perte de vue paisiblement matérialisées par le clavier, les denses forêts inquiétantes à la nuit tombée qui sonnent comme ces percussions malmenées, les orages grondants rendus par ces saturations poussées…

Agent Fresco, c'est des chants mélancoliques pour gens énervés.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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