Gary Clark Jr – The story of Sonny Boy Slim


L'air de rien, Gary Clark Jr a connu un beau succès avec Blak and Blu, son premier album à avoir bénéficié d'une grosse sortie. Cela étant, l'album, bien que très bon, avait un peu tendance à partir dans tous les sens. Il était tout à fait probable que sa maison de disques était restée derrière son dos durant toute la production, de sorte qu'on était curieux d'entendre ce que cela pouvait donner quand le bonhomme avait les mains libres. Du fait des bons résultats publics et critiques (aux USA, mais aussi en Allemagne, Pays-bas, Australie et Nouvelle-Zélande, la mayonnaise a plus que pris), il est en effet probable que Warner Bros Records a relâché son étreinte sur son nouveau poulain. 
 


blak and blu, grinder, healing

Différent, The Story of Sonny Boy Slim l'est assurément. Fini les effets de production tapageurs, Gary Clark Jr revient à ses premiers amours, à savoir un habile mélange de blues et soul. L'album est cette fois-ci bien plus cohérent et ressemble sans doute davantage à son géniteur. Problème : si le musicien est passé maître dans l'art de foutre le feu sur scène, où sa musique peut prendre son temps le long de longues jams endiablées, les versions studio peinent ici à être à la hauteur de son talent. Osons dire les choses clairement, l'album est un peu ennuyant par moments, la faute à trop de titres un peu mous et, surtout, interprétés de façon très (trop) traditionnelle, sans que rien de particulier ne vienne transcender les compositions.

Cette critique étant lâchée, attention néanmoins à ne pas s'y arrêter : le niveau qualitatif reste élevé. Les musiciens sont très bons, Gary Clark n'a rien perdu de sa voix fabuleuse, capable d'enchaîner grosse voix blues et envolées soul avec une facilité déconcertante. En revanche, on aurait apprécié un peu plus de folie sur les parties de guitare. Surtout qu'après un excellent départ ("The Healing", "Grinder", "Star", la ballade "Our love"), l'album décide de rester sur des rythmes assez lents et met un point d'honneur à éviter l'esbrouffe. Intention louable, mais cela donne des titres aux parties instrumentales un peu sèches. Sachant ce dont l'homme est capable, c'est dommage de ne pas le voir se lâcher davantage.

The Story of Sonny Boy Slim reste un album de qualité, sans doute moins blues et plus soul que son prédécesseur, mais se montre un peu trop timoré, frileux, malgré de très belles ambiances, pour remporter la timbale (dans le genre musique soul / rock, l'album issu de la collaboration entre Elvis Costello et The Roots était largement mieux). Possible qu'il soit le contrepied dont l'artiste avait besoin après un album (Blak and Blu, donc) sur lequel il n'avait pas eu totalement le contrôle. Pour le reste, connaissant le potentiel de l'artiste, on attend tout de même mieux !

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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