Out5side – Naked

C'est bien connu, jouer dans un groupe de rock et vouloir faire quelques trucs avec requiert un engagement sans failles et beaucoup de patience. Outside en est un bon exemple : groupe de prog formé dans les années 1990, qui sort deux albums avant de s'éteindre, la faute à l'entrée de ses membres dans la vie active, vie de famille, etc. Une histoire somme toute très classique, mais le guitariste Philippe Rau et le batteur Olivier Sapte refusent d'abandonner et finissent par monter un nouveau line-up et sortir un troisième album en 2011, plus orienté classic rock. Après avoir de nouveau changé de line-up, le groupe pense avoir trouvé une forme intéressante, entre prog des origines et rock à l'ancienne, et a légèrement modifié son patronyme pour marquer le coup (Out5ide, donc) sur ce 4e alum, Naked, sorti le 9 février chez Musea. Bon, tout ça c'était pour vous situer le contexte, parce que pour le reste, je découvre cet album sans avoir écouté ses petits frères au préalable et ne me risquerai donc pas au jeu de la comparaison.

 

musea, in, under the hide, prog, rock


Le début de l'album se veut bien plus rock que prog. Mais quel que soit le style, le projet présente d'entrée de jeu de sérieuses limites. La production, tout d'abord, est extrêmement limite. Le son de guitare vintage est assez crade et ne parvient pas à remplir l'espace, d'où le sentiment d'un espace sonore décharné, ce que les parties de clavier, très basiques et au son typé années 1980, ne parviennent pas à compenser. Reste que même avec un son un peu faiblard, tant que les compos sont bonnes, c'est l'essentiel me direz-vous.

De ce point de vue-là, le bilan reste contrasté, le bon cotoyant le moins bon. On a ainsi droit à des compos très classic rock qui manquent de patate, de mordant, d'entrain, et qui passent sans laisser un grand souvenir, comme sur² cette entame d'album poussive avec les deux premiers morceaux "Under the hide" et "In". Pas foncièrement désagréable, mais du fait d'un manque d'accroche et du son faiblard, on a forcément du mal à rester embarqués, malgré de bonnes parties au micro du chanteur Laurent Hantz. 

On ne dira pas forcément la même chose sur "Lost", qui présente de nouvelles qualités, mais aussi de nouveaux défauts : les mélodies plus sombres de ce mid-tempo sont appréciables et offrent un visage plus affirmé. En revanche, Laurent Hantz se montre bien moins à l'aise derrière le micro, notamment sur les couplets, tandis que les claviers (et, plus généralement, les arrangements) sonnent bien peu inspirés. Et s'il arrive de tomber sur une compo plus intéressante ou juste bien ficelée ("The Box"), le projet manque d'une unité forte. On sent que le groupe ne sait pas trop vers quel univers se tourner, entre velléités rock peu convaincantes, et compos plus lentes et sombres, un terrain sur lequel il se montre plus à l'aise, comme le démontre une deuxième partie d'album bien plus convaincante (et bien plus prog'), bien que toujours handicapée par les défauts pré-cités. 

A ce stade, vous l'aurez compris, le bilan n'est pas très reluisant. Si on peut tout à fait comprendre la passion d'une bande de musiciens bien décidés à poursuivre leurs activités, on ne peut ignorer que le niveau moyen des groupes en circulation a considérablement augmenté, tout comme le niveau d'exigence des auditeurs. Out5ide aurait tout intérêt à délaisser ses velléités classic rock pour se concentrer sur ce qu'il sait faire de mieux (et qu'il fait plutôt bien), à savoir du prog' à l'ancienne, afin de proposer une identité artistique bien définie. Et à concentrer sur ses efforts sur la production et les arrangements, au risque de demeurer une formation pas toujours très inspirée, et surtout terriblement anachronique.

5,5 / 10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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