uKanDanZ – Awo

Salutations chers Gros lecteurs et auditeurs ! J'ai récemment remarqué que j'ai eu tendance ces dernières semaines à beaucoup focaliser mes découvertes musicales et mes chroniques vers un style musical qui me tient particulièrement à coeur : le rock psychédélique. Loin de moi l'idée d'être fâché avec ce genre qui reste mon petit chouchou, je vous propose aujourd'hui de sortir des clous du "classic rock" et de découvrir - ou redécouvrir pour certains - une excellente formation hexagonale : uKanDanZ

Comme toujours, une petite mise en contexte s'impose. uKanDanZ est un groupe de Rhône-Alpes composé de cinq musiciens. Le quartet électrique formé par Damien Cluzel à la guitare, Benoit Lecomte à la basse, Guilhem Meier à la batterie et  Lionel Martin au saxophone est complété par le charismatique chanteur éthiopien Asnake Guebreyes, issue de la scène d'Addis Abeba. Depuis ses débuts et son premier EP en 2010, le groupe a sorti deux albums, Yechalal en 2012 et Endè iyèrusalém / Lantchi Biye (oui c'est son petit nom !) en 2014. Une production chaque année paire depuis 2010 laissait logiquement supposer l'arrivée d'une nouvelle galette pour 2016. C'est désormais chose faite puisque Awo, le dernier album du groupe, est sorti le 12 février dernier chez le label Lyonnais Dur et Doux (chez qui on retrouve notamment Brice et sa pute ou encore PoiL). Awo par uKanDanZ, voilà donc le menu du jour !

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Composé de six titres, Awo s'inscrit dans la droite lignée du style musical si particulier développé par les membres d'uKanDanZ depuis leurs débuts. Largement influencé par le rock traditionnel et le noise, la musique du groupe est également empreinte d'influences jazz assez marquées. La touche de couleur sur le gâteau est apportée par Asnake Guebreyes et son chant inspiré des chansons traditionnelles et populaires de son pays d'origine, l'Ethiopie. Plus qu'un mélange d'influences, c'est réellement une fusion qui est à l'oeuvre dans la musique d'uKanDanZ et qui contribue à rendre son univers si unique.

Awo donc, continue d'avancer sur le chemin de l'expérimentation rock / jazz / world. L'album s'ouvre sur le titre "Tchuhetén Betsèmu", et outre ses riffs de guitares très efficaces repris en coeur par le saxophone, je me dis que j'ai bien de la chance de réaliser des chroniques écrites et par conséquent de ne pas avoir à prononcer les noms des chansons ! Plus sérieusement, ce premier titre balaye d'emblée les concessions pour installer une ambiance très lourde instrumentalement, soutenue par un jeu de batterie cinglant. Seul le chant s'en va chercher les aigus dans des envolées passionnées. Le résultat est vraiment bluffant et même plutôt intimidant par moments. L'énergie qui se dégage de cette introduction à Awo est à la fois riche et puissante et donne à l'auditeur le "la" pour la suite.

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S'en vient ensuite le titre "Lantchi Biyé", qui me marque d'emblée par son air de saxophone très accrocheur. Comme je l'avais déjà constaté dans des formations que j'affectionne particulièrement telles que Chromb! par exemple (autre groupe à découvrir d'urgence), la complémentarité entre le son cuivré du saxophone et le rock gras produit par le trio guitare / basse / batterie fonctionne à merveille. "Lantchi Biyé" a de quoi retourner la tête de son auditeur tant l'alternance entre les passages lourds et ceux bien plus calmes, presque lancinant même, se complètent. Ici aussi il est de bon ton de saluer l'excellente performance vocale d'Asnake Guebreyes. A ce stade de l'écoute je commence à comprendre que cette perfection a toute les chances de se maintenir sur l'ensemble de l'album.

"Endè Yerusalèm" quant à lui fait la part belle à Benoit Lecomte qui porte ici avec brio le morceau à la basse, soutenu en douceur cette fois par ses compères batteur et guitariste. Bien entendu le titre ne manque pas d'exploser ponctuellement en introduisant un rock très expérimental. Même si le spectre musical du morceau est une fois encore très riche et rempli, le morceau me parlera moins que ses prédécéceurs. Sans doute ne s'agit-il là que d'une considération subjective... Par opposition, j'ai beaucoup accroché au quatrième morceau "Gela Gela", qui représente finalement le première volonté des membres d'uKanDanZ de proposer un morceau plus calme et ambiant. Basse hypnotique, percussions et chant traditionnel se retrouvent ici à ce qui m'apparait comme l'apogée de leur fusion. Le saxophone et la guitare viennent compléter l'instrumentation et ne sont pas en reste, diffusant une mélodie douce et entêtante. "Gela Gela" restera pour moi le réel coup de coeur d'Awo.

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                                                                     Photo : Christophe Charpenel 

Le reste de l'album restera fidèle à l'univers développé depuis son départ. "3 - SeÌ€wotch men yelalu" ravira sans aucun doute les fans de stoner avec son tempo relativement lent, ses riffs super lourds et sa batterie destructrice. La découverte d'uKanDanZ et d'Awo aura donc été une excellente surprise. A la fois loin et proche du rock traditionnel, le groupe a développé un univers unique fort en énergie et en émotion. En témoigne très beau dernier morceau "Ambassel to Brussel", extrêmement poignant à la fois dans son instrumentation que dans son chant. 

Bref, avis à tous les passionnés de musique, de rock et de concepts burnés et réussis, uKanDanZ est là et n'attend plus que vous. Foncez !
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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