Washington Dead Cats – Under The Creole Moon

Putain 30 ans ! 30 ans que les sbires de Matt Firehair sévissent dans la paysage rock ‘n’ roll… Et toujours avec la même verve. 30 ans que Go Vegetables Go, leur premier opus, arrivait sur les platines… Depuis quelques années, c’est du coté de l’écurie Be Fast que les Washington Dead Cats ont trouvé refuge. Et c’est là-bas, près de Montpellier, qu’est né Under The Creole Moon… Vous chercher une logique ? Y en a pas… On s’en balance, pour les Washington Dead  Cats, malgré quelques changements de personnel, l’important c’est d’envoyer du lourd…

D’entrée on part sur un rythme surf à la gratte puis on est embarqué par des cuivres diaboliques. "Give Me Back My Broken Heart" hurlent les Washington Dead Cats! En tout cas, du coeur, ils n’en manquent pas pour nous délivrer un rock ‘n’ roll soul puisant dans tout un tas de styles. On est en tout cas agréablement surpris par l’originalité de toutes ces influences. Une chose est sure, le rock à cuivres peut encore faire recette comme dans les fifties et sixties. Sur ce point Barrence Whitfield And The Savages et les Washington Dead Cats trouveraient un terrain d‘entente, c’est certain.

"Oumamamama" redonne encore une fois ses lettres de noblesse à l'onomatopée rock ‘n’ roll. Après le fondateur "wop bop a loo bop a lop bam boom" de "Tutti Frutti", l’exotique "humala bebuhla zeebuhla boobuhla humala bebuhla zeebuhla bop" de David Lee Roth reprenant "Just A Gogolo / I Ain’t Got Nobody" et pour donner une suite au "Papa Oow Mow Mow" des Rivingtons ou au "Surfin’ Bird" des Trashmen,  voici donc "Oumamamama" qui fera date avec les Washington Dead Cats. Sur un rythme non moins endiablé que les autres, ce titre est un pur moment de folie rock ‘n’ roll. Miam !

"Mean Mean Woman" puise plus dans les racines du blues mais introduit vite une dose supplémentaire pour se transformer en possible musique de film série Z à petit budget si cher à l’ami Quentin Tarantino. Le riff se fait aussi proche du boogie blues puis le solo reprend un petit coté surf assez sympathique.

“I Got To Get You” évolue dans le registre du punk rock énervé. Grosses guitares avec de la disto bien saturée. Un petit délire sci-fi sur le pont avec des bidouillages électroniques façon années 60 et nous voila embarqués dans un vieux trip à la Attack Of the 50ft Woman. Un vrai rock ‘n’ roll pur jus, addictif à souhait. Ca me rappelle assez facilement les Fleshtones, un gage de qualité.
 

Washington Dead Cats, under the Creole Moon Cover


Les ambiances planantes de "Only Vinyl Is Cool" font penser aux productions de Lux Interior et Poison Ivy aussi bien musicalement qu’au niveau des textes. Cuivres et guitares twanguy se répondent tout au long du morceau et on pense aussi aux dernières productions d’Iggy Pop avec Josh Homme. Une belle référence.

Un petit boogie blues avec "Love Me Or Leave Me". Un de ceux qui rappellent les inspirations des Rolling Stones. Un riff qui obnubile le client puis des parties slide pour agrémenter le tout. Ca fonctionne surtout quand ça s’emballe bien comme il faut à la fin.

Avec “The Darkness Inside Of Me”, voilà que les Washington Dead Cats viennent réveiller le fantôme de Johnny Cash à ses meilleures heures. Le titre n’a rien à envier à des classiques comme "Walk The Line" ou "Folsom Prison Blues". Un titre aux allures d’hommage aussi bien dans le style de guitare que dans les textes et leurs interprétations avec peut-être un peu plus de disto mais c’est dans l’esprit !

"Look Into My Eyes" lorgne aussi chez Johnny Cash mais de manière un peu moins directe que "The Darkness Inside Of Me". Mais on retrouve la façon de jouer de la gratte si chère à la country de l’homme en noir. Un solo de banjo met tout le monde d’accord en fin de morceau.

Dernier morceau de la trilogie façon Johnny Cash, "Everyday I Lay A Stone" envoie sévère. Un coté entrainant façon chanson à boire des Pogues ou autre traditionnel irlandais qu’on a envie de fredonner irrémédiablement si possible en se faisant offrir la tournée du patron.

Malgré les ressemblances au niveau du titre la robe bleue de “Redhead Girl With A Blue Dress On”, n’a rien à voir avec celle que revêt le diable dans "Devil With The Blue Dress On". Ici, c’est plutôt un titre lounge lorgnant vers les productions à la Ennio Morricone avec un banjo et des cuivres bien sentis qui se répondent en donnant au titre un petit côté desert surf. Surprenant mais non moins intéressant.    

La lune créole, pour moi ça évoque la douceur, l’apéro sur la plage, les filles qui dansent… Et bien là, c’est plutôt Iggy Pop sous la lune créole. C’est violent, ça évoque plutôt "No Fun" que Ti' Punch. Ca va chauffer sous la lune créole avec les Washington Dead Cats. Apparemment les Cramps ont aussi reçu une invitation pour la fête sous la lune créole. Il va se passer de drôles de choses. On peut avoir une invit' ?

Encore ce coté Iggy Pop & Josh Homme avec "Fu Manchu". C’est surtout dans la façon de chanter. Ensuite les cuivres apportent une autre dimension dès l’intro du morceau, qui, lorsque les guitares rentrent, s’engouffre vers une brèche coté punk, j’irai même jusqu’à énoncer le mot ska-core par certains côté. Quelle belle alliance en tout cas entre le sax et les guitares ! Cette recette quasi incontournable dans les productions début sixties est beaucoup moins souvent à l’honneur et c’est un bonheur de voir les Washington Dead Cats dépoussiérer cette vieille alliance.

A défaut d'une vidéo du nouvel album, voici un live des Washington Dead Cats au festival Musiques en Stock (Cluses, Haute-Savoie) le 6 juillet 2013.


"Voodoo Is All You Do To Me" annonce fièrement des relents de psychobilly. En fermant les yeux, on s’imagine les Washington Dead Cats empoignant une Gretsch et balançant la sauce à coup de grands accords pleins de reverb. Une belle preuve que le psycho n’est pas mort.

"Give Me Some Booze" est un peu plus noir comme titre. Le tempo y est ralenti, les guitares se font pesantes et distordues à souhait. Un solo lancinant nous accompagne au milieu du morceau puis les grosses guitares reprennent le dessus. Un titre très bien mené.

Pour conclure, Under The Creole Moon est donc définitivement un très bon album de rock ‘n’ roll sous diverses formes. On y retrouve les Washington Dead Cats en pleine forme pour nous emmener dans un voyage musical passant par la country façon Johnny Cash, par le punk rock d’Iggy Pop mais aussi en faisant un détour chez les Cramps et le psycho et le rock garage. Un bien beau trip !
 

Washington Dead Cats - Live 2016


Attention, les Washington Dead Cats sont sur la route et ils pourraient bien s'arrêter pas loin de chez vous...
 


Le 22 mai > Narbonne > Le Db > avec Atomic Rotors et Palavas Surfers
Le 27 Mai > Troyes avec Atomic Rotors pour la sortie du 7 icnh vinyl "WDC goin' wild and acoustic"
Le samedi 4 Juin > Allaire > Morbihan
Le Dimanche 5 Juin > Romainville > Larocafé
Le 18 Juin > Bassilac (Périgeux) > Plain air > gratuit
Le 24 Septembre > Rochefort > La Poudrière
Le 7 octobre > Toulouse > Festival quand la France dort > Le Bikini
Le 14 octobre > Nancy Jazz Pulsation > + Banane Metalik + Atomic Rotors
Le 15 octobre > Doélan > + Banane Metalik + Atomic Rotors

D'autres dates devraient être annoncées rapidement.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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