Red Hot Chili Peppers – The Getaway

Chers lecteurs, si vous attendez de la nouveauté, de l'expérimentation, un air marin soufflant des embruns frais à vos visages d'exaltés, je vous invite à aller découvrir de jeunes groupes en concerts partout dans les petites salles de France. Car The Getaway, s'il se voulait une fuite, en français dans le texte, retiendra d'abord notre attention par tendresse de nos jeunes années dans les 90's, par amour des touches slappées de Flea, par la tendresse encore pour cette fusion de rock funky avec les poussées particulières d'Anthony Kiedis dans le rap, parce qu'on a usé nos CD de One Hot Minute et de Californication dans nos chambres, dans nos fêtes, dans nos baladeurs CD à système anti-choc ridicule, dans la rue, partout.

Ce nouvel album sorti ce 17 juin chez Warner des Red Hot Chili Peppers, énergiques quinquagénaires (hormis Josh Klinghoffer, jeunot de 36 ans, remplacant de John Frusciante à la guitare depuis 2010), n'est pas d'une excellence folle, parsemé de bizarreries au piano, avec par exemple une toute petite partie d'Elton John himself sur "Sick Love". Il est toujours très pop et la production par Danger Mouse (Black Keys, U2, Adele...) doit bien y être pour quelque chose. Alors si l'on oublie le sempiternel "C'était mieux avant", on peut dire que The Gateway est déjà largement mieux que le dernier album de 2011, I'm with You, pour lequel le groupe avait tout de même vendu toutes les places du feu Palais Omnisport Paris Bercy en seulement 5 minutes, tant l'attente et les attentes étaient fortes, mais le résultat peu concluant. Bref, 5 ans ont passé. Les Red Hot rempliront leurs trois dates française en fin d'année quoiqu'il arrive, pour notre plus grand plaisir. Ils ne sont pas au Rock and Roll Hall of Fame pour rien !

On rembobine un peu. Retour fin mai, le groupe californien nous fait découvrir le single éponyme "The Getaway", je trouvais alors ce choix peu judicieux tant ce titre est plat, un riff répété à l'usure, un refrain mou, pas d'allant, on croit que ça va décoller puis en fait rien, à l'image de cette espèce de "pont-solo" de Flea de 10 secondes reprenant simplement le riff... Alors s'il devait représenter l'album, je m'attendais à une sacrée déconvenue. Mais heureusement, l'album se poursuit avec "Dark Necessities", beaucoup plus accrocheur. Un clip réalisé par Olivia Wilde (actrice dans la série Vinyle et ayant joué Treize dans Dr House) et d'ailleurs tout frais et où l'on voit que Flea a une façon toute à lui de faire la vaisselle :

On retrouve dans ce titre la joie de la basse slappée de Flea et le phrasé saccadé de Kiedis. En complète opposition avec "The getaway", on craint alors des montagnes russes de joie-tristesse tout au long de l'album. Album de 13 titres dans lequel s'affirment quelques tendances : un peu de très Rock, un peu de Funk, beaucoup de Pop, et de la balade en agrément.


Côté Rock, on est servi par "Detroit", morceau le plus costaud de l'album. Le plus percutant aussi avec des paroles bien cheloues de Kiedis : "Am I on the right side or left side of your brain?". Il y a aussi "This Ticonderoga", encore bien rock, mais éclaté par des passages complétement pop, sinon ça grince bien, à l'image de l'album entre pop et rock, ne sachant pas trop s'il doit emprunter une voie particulière ou s'en foutre, en tout cas paraître un peu enfantin.

Au rayon fusion pop-rock-funk "We turn red", alternant l'heavy dense avec quelques touches funky et des moments gracieux mettant en avant le chant doux de Kiedis. Il touche tout au moins un but alors que "Sick love" est un morceau de milieu d'album, assez oubliable, même avec le feat de grand tonton Elton. Parlons à peine alors de "Go robot", plus funky mais relativement assez fade et qui tourne en rond...

nouvel album, 2016, Flea, red hot chili peppers

Pour le gros de l'ensemble Pop, "Goodbye angel" fait le job, une pop qui monte en énergie, avec des parties bien disctintes et même enfin un solo quasi final de Flea qui vaut le détour et qui laisse ensuite la parole à une guitare déchaînée tandis que Kiedis remarque son amour partir : "Say goodbye my love, I can see it in your soul". "Encore", encore un titre léger mais plutôt sombre, ressemblant plus à un titre en trop, dont on ne sait que faire, presque trop emprunté. Je suis surpris par ces assemblages, pas décu non plus, c'est assez joli mais l'impression est imparfaite à mes oreilles. Le genre d'album qui prend du temps à se laisser dompter...

Pour la langueur d'un slow, on appréciera "The longest Wave", balade douce et délicate, un murmure, une vague, Flea plus que discret, le tout sur un fond de soleil couchant sur le Pacifique. On pourra poursuivre avec "The Hunter", une balade mélancolique aux notes cuivrées. Avant d'enchaîner avec "Feasting on the flowers", titre tout en fraîcheur mais qui ne s'envole guère, et encore ce piano qui se présente pour on ne sait quoi, l'ensemble du morceau est pourtant très agréable.

L'album se conclue par le particulier et séduisant "Dream of samourai", à la longue intro au piano, la basse roule ensuite, la guitare s'emploie à diversifier le tout tandis que Kiedis alterne chant léger et envolée plus rageuse, le tout pouvant marquer une tendance nouvelle chez les Red Hot.

The Getaway, onzième album du groupe, est donc sorti aujourd'hui, et même s'il parait inégal, il peut s'affirmer après plusieurs écoutes, et il saura nous proposer quelques belles écoutes cet été. On attendra aussi de voir les Red Hot Chili Peppers sur scène, pour un ravissement optimal et partagé avec la foule.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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