Necronomidol – Nemesis

Depuis quelques temps, en fait depuis que Specific Recordings me passe ses sorties, je me concentre à chroniquer des œuvres qui me déstabilisent. Et je me dis qu'à force, je finirais bien par me sentir en terrain connu. C'est faux, et c'est ce qui fait que j'attends leurs nouveautés avec la même excitation.
Necronomidol nous arrive du Japon, une spécialité Specific Recordings.

J'ai cherché un résumé fidèle qui colle à « Atarai No Tsumeato », premier morceau face auquel je ne sais plus penser. C'est le titre qui m'a accroché d'emblée, celui qui marque la différence majeure qu'apporte Necronomidol. Une flûte sortie du siècle de Zatoichi, des voix de jeunes filles processionnaires d'on ne sait quel culte jusqu'à ce que commence ce fond de black metal digne d'un Darkthrone de 93. C'est étrange, malsain, on navigue entre groupe d'idols et pur black de la seconde vague au son certifié Inner circle, avant une reprise en accord dont John Parish pourrait revendiquer la paternité. C'est jouissif car l'ensemble ne se résume pas à un crossover, bien au contraire. C'est le demain avec l'hier, un ensemble idiomatique.

Si après ça vous pensez vous être fait à l'idée, ne comptez pas sur le second ni le troisième titre pour vous conforter. « Sarnath » reprend la veine électro du second en cauchemar urbain tagué par vagues black metalleuses et refrain J-pop sautillant. A ce moment on aurait pu mettre la mention « Public averti ». Il n'y a pourtant pas d'élitisme chez Necronomidol, car le plaisir transpire de chaque titre. Et comme je l'ai dit plus haut même si j'écoute de la J-pop (étendue disons), et que je squatte No-Life pour capter des nouveaux clips, l'écoute de Nemesis m'a mis en position de néophyte total pour le meilleur ! Comme nombre de groupes japonais, leurs spécificités ne bloquent par leur accessibilité. Leur approche musicale c'est l'exhaustivité. On dirait qu'elles ont voulu mettre tout ce qu'elles aiment, sans jamais trahir l'authenticité de chaque style invoqué pour servir leurs noirs desseins. Que ce soit électro, rock, black, on touche à chaque fois le fond des choses, à travers leur prisme. En résulte un kaléidoscope aussi déroutant qu'un schizophrène oscillant entre rechute et phase équilibrée. La pochette donne déjà quelques indices n'est-ce pas?

En concert on ne saurait plus sur quel pied danser, passant de pogo à disco, wall of death qui finirait dans un enlacement tout kawaii. Ce disque correspond en soi si bien à notre époque qui ne supporte que si peu l'ennui, qui s'intéresse à chaque direction. Il n'y a pas de pas en avant, il n'y a que des pas de côté. On repasse par le point de départ, on fait demi-tour, et ça reste la meilleure façon de rester debout. Les trois morceaux qui achèvent Nemesis constituent une trilogie dingue, que ce soit « Ankoku Shoujyo Sentai » qui en synthétise un peu l'approche totale ainsi que « Warabeuta », seul morceau qui me fera tenter le rapprochement avec Baby-Metal que je m'étais pourtant refusé, et pour cause : rien dans le reste ne le justifie, et j'aurais bien trop peur de risquer à les résumer ainsi.
Bien sûr ce disque se bonifie avec les écoutes, et résistera à de nombreux contextes. Pour ma part une fois remporté le test du ménage, tout disque est gagnant, et il m'a aidé plus d'une fois à retourner mon appartement. On fait les tests qu'on peut, alors à votre tour !

J-pop, black metal, Necronomidol, Specific Recordings

PS : toutes mes chroniques sont validées par ma compagne et mon grand, du haut de ses 8 ans. A chaque écoute il s'est avéré complètement indisponible, trop occupé à sauter partout, à tenter de suivre les changements de rythme et de styles sans s'étonner. Les classements et les étiquettes prennent des rides, et nos chères idoles s'en lavent leurs mains pleines de sang.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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