Rewinder / Harassment – Split

Deux groupes sont à l'oeuvre sur ce Split, à savoir Harassment et Rewinder. Une collaboration qui n'est pas sans rappeller les multiples associations de vocalistes et de musiciens de Seattle dans les années '90. L'artwork signé de la patte de Joanna Winograd ira dans ce sens, faisant remonter le vieux souvenir de cette scène crasseuse à la fois riche et perturbée.

Même si à première vue, ces deux formations de grunge "made in France" ont à peu de chose près une ancienneté et une notoriété relativement équivalente, l'une d'entre elles se détache de part ses prestations live. De fait, on peut noter la participation du duo Rewinder à la deuxième édition du Hardzazat Hardcore Fest à Ouarzazate au Maroc ou encore à une tournée aux Etats-Unis de presque un mois, de septembre à octobre.
 

Pour débuter les hostilités, Harassment ouvre le bal avec une introduction d'une minute, « Tropical Suicide », qui jongle entre des guitares hippies, un rythme très rapide et un chant fidèle aux productions de la pemière vague du Seattle Sound. Instinctivement, on peut citer le Screaming Trees de la fin des années '80 pour ce côté très hippie et post-punk, Green River ou encore Mudhoney, dans la même mouvance. Sur la version vinyle du Split, l'enchaînement entre le premier et le deuxième titre de la tracklist se fait tellement naturellement et sans interruption qu'on perçoit à peine le changement de sonorités et même de groupe, ce qui est finalement une très bonne chose puisque la collaboration fonctionne à merveille.

Il n'y a peut-être bien que les poussées de voix féminines bien violentes de la batteuse Juli inspirées tout droit du riot grrrl à la L7 sur « Mr. Tight » qui permettent à l'auditeur de découvrir un nouvel aspect du grunge et de "creuser le fossé" entre Harassment et Rewinder. Autrement, pour ce qui est du chant clair masculin de Matt à la guitare, les vocalises semblent aller dans le sens du légendaire Andrew Wood, interprète de Malfunkshun puis de Mother Love Bone. La face B, elle, ne change pas la donne. Rewinder met sur "play" avec « Second Round » doté d'un son encore plus crasseux, bruitiste et noisy. Les riffs sont lourds, et l'ambiance, très chargée. Quant à Harassment, il terminera le travail avec un morceaux long de presque cinq minutes intitulé, à juste titre, « 5 Minutes ». Dans le fond, un morceau pas si éloigné, quand on y repense, à la chanson « Tropical Suicide ».
 


 

En conclusion, ce Split Rewinder / Harassment est une très belle découverte qui permet aux fans nostalgiques du grunge Américain des années '80/90' de pénétrer la scène underground Française qui se passsionne pour ces sons crasseux et sans concessions. On peut donc dire que les deux formations se sont bien trouvées. Une mini-tournée de sept dates entre Rewinder et Harassment s'était effectuée cette année pour promouvoir le quatre-titres mais une chose est sûre, c'est que l'on ne manquera pas d'y retourner.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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