[FILM] Jim Jarmusch – Gimme Danger

"Je suis avec Jim Osterberg, chanteur des Stooges, le meilleur groupe de rock n roll de l'histoire". Avec une introduction pareille, on se dit que quel que soit notre rapport au groupe, et l'affection qu'on lui porte, Jim Jarmusch se doit de bien développer et défendre son propos. Et dans son travail de documentariste, sa passion est intacte et se ressent par tous les pores.

Gimme Danger aborde donc l'histoire des Stooges, de leur création en 1967 jusqu'à leur séparation en 1974, et de leur reformation en 2003. L'intensité de la première partie est égale au passif hors normes du groupe, qui aura poussé le leitmotiv "sex, drugs and rock n roll" jusqu'à son sens le plus intense. À travers des images d'archives pertinentes, un sens du rythme qui met à l'honneur les tendances punk du groupe (malgré un côté lancinant par moments, on reste chez Jarmusch), le documentaire retranscrit à la perfection la folie inhérente de cette époque où tout était permis.

La deuxième partie sera plus centrée sur les déboires, ce qui causera leur séparation, le caractère totalement improvisé d'Iggy, ce qui vaudra de belles tranches de rires autant que de moments d'émotions. Elle nous mènera vers ce qui adviendra de chacun, leurs carrière respectives, en tant que musiciens ou pas, avant cet appel fatidique en 2003 où la spirale infernale reprend, et où les tarés que les Stooges sont, à la seule chose qu'ils savent faire, être sur scène.

Le principal argument de Gimme Danger reste la participation d'Iggy Pop comme narrateur principal. Sur un récit aussi survolté, rien de tel que le protagoniste direct pour nous éveiller de milliers de petits détails. Et ces petits détails, Gimme Danger en fourmille. Les aficionados des Stooges n'apprendront rien de nouveau, mais découvriront des images d'archives inédites, verront des anecdotes jusque là fantasmées prendre vie.

On s'étonne surtout de voir, malgré l'actualité funèbre du groupe, les Stooges survivre à tout, et de voir un Jim Osterberg encore en grande forme les présenter, là où la moitié de ses compères d'abus sont déjà six cendres en air. Après les avoir vu bouffer la chandelle par les deux bouts pendant 1h30, ça relève du miracle.


Jim Jarmusch, le réalisateur

Les bons docus musicaux présentés par d'immenses cinéastes, il n'y en a jamais assez, et on avait pas pris une telle envie d'aller hurler le rock n roll depuis Shine A Light de Scorsese. On conseille Gimme Danger à tout le monde. À ceux qui veulent revivre un pan d'histoire, découvrir un groupe culte qui a influencé tout un mouvement dix ans trop tôt, à ceux qui apprécie leur musique ou pas, et à ceux qui veulent comprendre ce qui se passe dans la tête de Jim Jarmusch

Crédits photos : culturebox.francetvinfo.fr
                          cinecult.be

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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