PVRIS – All We Know of Heaven, All We Need of Hell

Trois ans seulement, c’est le temps qu’il aura fallu à PVRIS pour sortir son premier album et devenir un des groupes les plus prometteurs de sa génération. En 2014 sortait White Noise dans un anonymat quasi complet, les choses sont bien différentes aujourd’hui avec son successeur qui répond au sobre nom de All We Know of Heaven, All We Need of Hell. Est-ce que le trio va réussir la lourde tâche de ne pas se planter après un succès aussi fulgurant qu'inespéré ? On vous donne quelques éléments de réponse.

En amont d’une petite tournée européenne au mois de mai, PVRIS avait dévoilé un premier extrait de ce second album avec “Heaven”, faisant de ce titre le premier single (mais pas le dernier) de cette nouvelle ère pour le trio composé de Lynn Gunn (chant/guitare), Alex Babinski (guitare/claviers) et Brian MacDonald (basse/claviers). Nous avions même eu le droit à la présentation d’un deuxième morceau, “Half”, lors de la tournée, ce qui n’est pas une configuration optimale mais on avait pu apprécier l’efficacité de celui-ci ainsi que le passage de Lynn Gunn à la batterie.

 

Originalement prévu pour le 4 Août dernier, l’album a vu sa date de sortie reculée de trois semaines, ce qui a permis au label de nous abreuver de titres en amont de la sortie. Ainsi, sur un disque comportant dix morceaux, cinq ont déjà vu le jour avant la sortie officielle de l’album. Une aberration que l’on ne pourra décemment pas reprocher au groupe mais plutôt au label et qui n’a absolument aucun intérêt, allant même jusqu’à provoquer un dégoût. Alors oui cela fait augmenter les pré-ventes mais franchement quel gâchis pour l’expérience d’écoute et d’immersion. Rise Records n’est pas la seule maison à aller dans ce sens dernièrement et c’est vraiment dommage. Espérons que tout le monde ne suive pas cette mode.

All We Know of Heaven, All We Need of Hell se découpe du coup en deux parties. Une première moitié avec quatre titres que nous connaissons déjà et une seconde partie qui nous réserve enfin de la surprise. On sent d’ailleurs dès la première écoute que la démarcation va beaucoup plus loin que ça, la première moitié regroupant les titres les plus rock tandis que la seconde partie se fait plus pop, plus intimiste, voire plus joyeuse. Par exemple la puissance des deux singles “Heaven” et “What’s Wrong” est à l’extrême opposée du titre final “Nola 1” tout comme “Walk Alone” et “No Mercy” nous rappellent si bien que le son de PVRIS est assez unique en son genre.

 

pvris, all we know of heaven all we need of hell, rise records, lynn gunn, 2017, new, album, record

Enregistré dans une ancienne église dans la banlieue de New-York, ce nouvel album souffre cependant de deux véritables défauts : le manque de diversité et une surproduction des morceaux. Concernant le premier point, White Noise avait su nous happer avec des titres très lents (“Holy”) et des morceaux alliant les racines post-hardcore de PVRIS (“Let Them In”) tout en nous offrant des tubes sans commune mesure (“St Patrick” et “My House”). All We Know of Heaven, All We Need of Hell manque clairement de diversité dans sa construction avec des titre qui même s'ils sont très bons  - il n’y a très clairement rien de mauvais ou d'insipide sur cet album - ne nous font pas autant chavirer que précédemment. White Noise était plein de fraîcheur alors que AWKOH, AWNFH est clairement surproduit avec des couches et des couches de nappes, de synthés et de claviers qui cachent le chant pourtant si beau de Lynn Gunn. On se demande bien ce que donneront les versions lives de “Same Soul”, "Walk Alone" ou “Anyone Else” par exemple.

Malgré ce côté surproduit, on félicitera encore une fois le travail effectué par Blake Harnage (ex-VersaEmerge) pour donner un supplément d'âme à la musique de PVRIS au travers de son travail sur les détails. La présence de la harpe sur "Same Soul", les petites vocalises disséminés ci et là, la reverb sur le chant de Lynn Gunn sur "Winter", etc. Tous ces petits détails allongent grandement la durée de vie de cet album, nous obligeant à multiplier les écoutes dans différentes configurations pour les déceler. AWKOH, AWNOH n'est pas un album à écouter distraitement sinon l'ennui peut vite faire son apparition par contre quand on s'y plonge vraiment, c'est un petit trésor qui s'ouvre à nous.

 

Étonnament alors que sur White Noise, "My House" et "St Patrick" en tant que singles s'imposaient comme les tubes de l'album, l'histoire est différente sur ce second album. Si on devait décerner une palme aux deux meilleurs titres, elle irait vers "Mercy" et "Same Soul".

Peut-être que les attentes étaient beaucoup trop fortes, peut-être que PVRIS a voulu trop en faire mais il semblerait que le groupe se soit un peu perdu à vouloir trop en faire pour continuer d'impressioner avec un succès aussi fulgurant. AWKOH, AWNOH est un album qui aujourd'hui est un poil décevant mais dans quelques temps et après des centaines d'écoutes va peut-être devenir un incontournable, seul l'avenir nous le dira.

Sortie le 25 août 2017 chez Rise Records

Crédit photo : DR
 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...