MIEN – Mien

MIEN, le nouveau projet rassemblant Alex Mass (Black Angels), Tom Furse (The Horrors), Rishi Dhir (Elephant Stone) et John-Mark Lapham (The Earlies) sort son premier album éponyme. À la fois mélange des influences de chaque membre et album attendu d'un nouveau super-groupe, Mien laisse toutefois l'auditeur sur sa faim.

On retrouve évidemment ici la patte musicale Black Angels, caractérisée par une voix, celle de Alex Maas, le leader du groupe texan. Reconnaissable entre mille, toujours cachée derrière un écho omniprésent mais toujours aussi atypique. Pour autant, MIEN ne peut pas être vu comme un clone du groupe d'Austin.  En utilisant plus abondamment des sons électroniques, entre autres pour la batterie (comme sur "(I'm Tired of) Western Shouting" par exemple), le groupe tente de faire preuve d'originalité.

L'album s'ouvre sur "Earth Moon", un sitar indien et un groove très psyché : le Brian Jonestown Massacre n'est pas loin. Vient ensuite "Black Habit", premier extrait sorti il y a quelques mois. Beaucoup plus ambitieux dans sa construction comme dans son instrumentalisation, le morceau se détache du reste de l'album. Sa rythmique hypnotique, emmenée par une basse et un son de clavier tenu tout le long de la chanson, "Black Habit" est la réussite de cette album.

Le super-groupe se permet quelques expérimentations qui peuvent, au premier abord, sembler loin de leurs premières amours. Sur "Hocus Pocus", on retrouve des influences electro qui sonnent étrangement dans un disque, jusqu'ici, largement dominé par du rock psychédélique. MIEN ne s'arrête pas là dans ses expérimentations puisque "Ropes", le morceau suivant, combine sitar, beats électroniques et écho métallique sur la voix de Alex Mass.

Pourtant, on remarque rapidement que la production de cet album n'est pas à la hauteur des ambitions musicales affichées par le groupe. Limité en terme d'idées musicales, MIEN semble aussi l'être en terme de mastering. La production se cantonne au strict minimum, quand elle ne tombe pas dans la confusion totale ("Echolalia"). Tiraillée entre psychédélisme classique et influences éléctro, le groupe peine à trouver sa voie.

MIEN, rock progressif, Black Angels, The Horrors

C'est à Austin, haut lieu du rock indé, que le groupe prend progressivement forme à partir de 2004, notamment autour du SXSW. Au fil des rencontres et des collaborations, une formation se dessine peu à peu et décide d'enregistrer un album. En raison des emplois du temps inconciliables de tous les membres du groupe, c'est à distance que l'album est mixé. Il en résulte un assemblage artificiel de pistes superposées les unes aux autres, sans réelle cohérence. Seule l'originalité du sitar fait illusion sur quelques titres, mais sans suffire à porter un album entier. En tentant « d’imaginer les Black Angels en Nico dans sa phase industrielle des années 80, mixé par George Harrison et Conny Plank » John-Mark Lapham (The Earlies) a plutôt mis au point un album brouillon, sans réelle unité.

Peu à peu, le groupe s'égare sur des chemins déjà largement empruntés, et malgré les quelques originalités de façade (le sitar essentiellement), l'album se fait rapidement monotone. Sans souffle, les derniers morceaux s'écoutent avec un sentiment mêlé de lassitude et de déception au vu des promesses faites par les premiers extraits publiés par le groupe. Même si "Odessey" vient légèrement rétablir la barre avant une reprise du premier morceau de l'album, l'écoute de cet effort se révèle monotone. Sans originalité et d'une relative banalité, l'association, pourtant prometteuse, de noms connus du rock indé ne fait, encore une fois, pas recette.

Sortie le 06/04 sur Rocket Recordings / Differ-Ants.

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NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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