Pogo Car Crash Control – Déprime Hostile


Commençons par une définition: Une personne affable peut devenir agressive, voire franchement hostile, lors d'un épisode dépressif. OK. Et après ? Après, il faut faire sortir cette agressivité. Il faut cracher tout, très fort, très vite. Pogo Car Crash Control. Premier album, Déprime Hostile.

On ne va pas dire que les Pogo Car Crash Control sont des inconnus. Depuis un peu plus de trois ans, ils viennent hanter les pages de La Grosse Radio. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus vite. Coubertin en a oublié un peu, il y a toujours plus fort aussi, mais pour le reste le pépère avait vu juste: Les Pogo Car Crash Control sont tout ça, et même un peu plus.

Trois ans sur les routes, un EP à leur actif, et voilà enfin la première galette. Douze titres, 35 minutes, c'est raisonnable. Examen réussi. Si les prestations en Live ont depuis longtemps prouvé la qualité du combo, on attendait de voir comment faire passer cette énergie sur album. Et là, bonne surprise, on reste dans la même veine. Le son est brut, l'esprit de la scène, le goût de la sueur, sont bien présents. Compact. Comme nous le précisait Lola, bassiste: "tu ne te prends pas les aigus dans les dents, tu tapes direct dans le bas." Uppercut en mode massif. Pas vraiment dans la fioriture.

Premier extrait, titre éponyme, le style P3C est résumé dans ce titre. La dépression, les maladies mentales, le mal-être, les questions qui se posent, les réponses qui ne viennent pas, Kafka a rencontré Kurt Cobain, et ils n'échangent visiblement pas des blagues de Toto. Même la musique envoie cette quête, cet entre-deux, ces doutes. Clique, tu comprendras mieux:

Mais si ce titre résume l'esprit des P3C, attention à ne pas non plus réduire le groupe à cette névrose. L'album est riche, avec des morceaux allant chercher vers le Rap ("c'est pas les autres"), ou même de jolies mélodies, comme "Insomnie", plus proche d'un Kat Onoma que du monde du hardcore.

Hardcore, le mot est lâché. La bombe à défragmentation aussi. Parce que ce qu'envoient les P3C, c'est du lourd. Riffs sévères, le tout sur des textes en français, et mâtiné d'influences parfois surprenantes. Un arrière-goût de Taxi Girl électrique sur "En Boucle", de rock français vintage genre Ablettes sur "je perds mon temps"... Vu leur âge, les P3C ont bien écouté les albums de leurs parents, on ressent derrière cete rage bien actuelle des influences qui vont chercher dans toutes les couches du Rock'n'Roll, avec il est vrai une prédilection vers le Punk, le Grunge, et le Hardcore.

"Comment lui en vouloir", second clip issu de l'album, illlustre bien ces multiples influences, qui font l'identité de Pogo Car Crash Control :

Passage studio réussi donc. Chaque titre a son identité, son style. Tout ça pour un album équilibré, qui penche bien du côté où ça pousse fort. Et le meilleur est sans doute à venir: l'album a été enregistré il y a un an déjà, une éternité dans la vie du groupe. Mais n'anticipons pas, savourons. À fond. Attention néanmoins au dernier titre, instrumental  surf-punk-ovni sans frontière, poétiquement intitulé "Crash Test". Dernier pied-de-nez, mais on n'est pas tombé dans le panneau. C'était une blague, hein?

Punk, Hardcore, Rock, P3C, Nouvel Album, 2018

Pogo Car Crash Control, Déprime Hostile
Sorti le 23 Mars 2018 chez Palenka
Plus d'informations sur la page Facebook du groupe.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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