Killer Boogie – Acid Cream

En plein dans la vague rétro 70', Acid Cream, le dernier album de Killer Boogie, fait effet d'archétype. Toutes les références nécessaires sont là (Stooges, MC5), de la fuzz sur tous les riffs et un look à base de cheveux longs, de vestes en jean et de boots en cuir. Suffisant pour produire un album de qualité sans se noyer dans les clichés ?

Acid Cream se présente comme la suite attendue du réussi premier album de Killer Boogie, Detroit, sorti en 2015. Et dès le premier morceau, on comprend à qui on a affaire : un son de guitare musclé par une fuzz,  balancé par des sons de synthés et une ambiance légèrement planante. C'est sous cette allégeance au rock des années 1970 que l'album va s'étendre et prendre toute sa dimension.

Enregistré pendant l'été 2017, Acid Cream se révèle à la fois lourd dans le son mais léger sur le fond. Au bout de quelques chansons, le tour du revival Black SabbathMC5 est fait. Quelques inspirations légèrement stoner ("Escape From Reality") viennent briser l'uniformité du disque. Mais dans le fond, et c'est ce qu'on retiendra de l'album, ce n'est pas ici qu'il faut chercher l'originalité.

Killer Boogie, Acid Cream, hard rock, seventies

"Am I Daemon" est l'exemple type des lacunes de l'album: un riff ultra classique mais très bien exécuté, et une structure centrée autour d'un solo qui tient plus du cliché que de la référence. "Let The Birds Fly" fait quant à elle office, comme dans tout album de hard rock qui se respecte, de la chanson à mi-chemin entre slow et classic rock. Le tout aussi traditionnel solo est évidemment de la partie, et est comme il se doit, cheap et bien trop long.

Toujours très conventionnel, "Black Widow" reste dans le hard rock le plus classique. C'est aussi le cas de "I Wanna a Woman Like You" qui laisse l'auditeur attentif sans vraie réaction : de fait, très académique dans la structure comme dans les paroles (« sometimes, the sun is shining on your face / sometimes, I wanna love you » …), le groupe ne montre rien d'original sur la plupart des chansons cet album. La voix haut perchée fait inévitablement penser à Ozzy, mais le reste est bien trop sage pour poursuivre la comparaison.

Killer Boogie, Acid Cream, hard rock, seventies

Les riffs ultra-classiques n’empêchent pas le disque d'être servi par une production de qualité. Les guitares sont largement misent en avant mais sans phagocyter la section rythmique. Sur "Dino Sour", une guitare un peu moins saturée et une rythmique plus syncopée permettent de respirer légèrement au milieu de l'uniformité des autres morceaux.

C'est en s'éloignant du hard rock originel que, finalement, le trio italien se trouve le plus à l'aise. On entend presque Black Box Revelation sur "The Day of the Melted Ice Cream". Moins de fuzz et peut être un peu plus de subtilité, c'est aussi ce qui fait de "Mississippi" une des chansons les plus intéressante de l'album.

Killer Boogie déçoit légèrement avec ce LP relativement fade qui donne une impression tenace de déjà entendu. Acid Cream reste pourtant un album agréable à écouter, mais sur lequel il ne sera sans doute pas nécessaire de s'attarder trop longtemps.

Sorti le 09/03 chez Heavy Psych Sounds Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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