Warmduscher – Whale City

Alors qu’ils étaient au festival TINALS à Nîmes ce week-end, nous avons écouté le nouvel album de Warmduscher, Whale City. La formation emmenée par Clams Baker et Lightnin’ Jack Everett de Fat White Family revient avec onze titres de pur garage, prêt pour faire bouger les fosses des festivals de cet été.

On va le dire sans détour : Warmduscher fait fort. Du garage inspiré, brut, original, très bien produit, c’est tout ce que propose le second album du groupe. Il y en a pour tous les goûts, tant que l’on est amateur de gros son. Warmduscher ne démérite pas sa place de digne représentant du garage rock. C’est l’énergie démesurée que dégage cet album qui frappe en premier. Dès l’ouverture, on est happé par l’agressivité du son, toujours maitrisée au fil de l’album. Le son est sale et rugueux, à tel point qu’on le croirait directement sorti de l’ampli.

Sur Whale City, le groupe se distingue par la capacité à rester simple, avec pourtant des idées à foison. "Standing In The Corner", très groovy dans sa rythmique reste épuré, jusqu’à en devenir quasi hypnotique. Le pourtant très classique enchainement de couplets et refrains, entrecoupé par un pont instrumental colle parfaitement au morceau. Une force pour un groupe dont les compositions peuvent parfois sembler erratiques, c’est de revendiquer cette simplicité d’écriture sans tomber dans la banalité ou la routine.

Warmduscher, Whale City, garage, TINALS
Crédits : Cloudy Truffles

La ligne de basse omniprésente, sans jamais prendre le pas sur le reste de l’instrumentalisation, joue une bonne part dans le style reconnaissable de Warmduscher. Couplée à une batterie très funky et tout en syncope ("I Got Friends"), Whale City s’éloigne légèrement du garage original pour prendre une ampleur supérieure. Sur "Big Wilma", le groupe propose un riff simple, presque basique, mais joué avec rage et appuyé par l’élocution ultra rapide de Clams Baker.

Ce mélange de confiance et d’ambition dans l’écriture se ressent aussi dans la production. Outre la voix criée et saturée oscillant entre Hanni El Khatib et les Beastie Boys, le son de guitare, gras et lourd, est remarquable. Précis dans la confusion, c’est peut-être là la véritable marque de fabrique de Warmduscher. L’album fait naviguer d’une ambiance qui annonce une soirée animée à une fin de partie (party ?) plus difficile, mais toujours sous la même enseigne, celle d’un rock énervé. "The Sweet Smell Of Florida" montre l’étendue de la qualité musicale, que propose Warmduscher sur cet album, à la fois tout en finesse et surpuissante.

On trouve toutefois quelques pauses musicales dans ces 30 minutes de déchainement rock. En plus de l’intro et de deux interludes mi-parlées mi-instrumentales ("No Way Out et The Beginning"), plusieurs titres se révèlent moins agressifs et plus travaillés. C’est le cas de "1000 Whispers" et son 3 temps très soul qui fait la part belle à la puissance de la voix de Clams Baker.

Whale City se révèle à la hauteur du CV de ses auteurs. Comme le dit Clams Baker, cet album est « un terrain de jeu pour ceux qui sont allés en dehors de leur zone de confort. » Et c’est bien ce qui ressort de l’écoute du deuxième effort de Warmduscher, une fraîcheur rarement entendue et un style ambitieux qui augurent le meilleur pour les prochaines sorties.

Sortie le 1er Juin sur Leal / Differ-Ant

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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