AS IT IS – The Great Depression


Plus tôt dans l’année, AS IT IS avaient lancé l’alerte : changement de style dans une esthétique emo des années 2005, changement de logo… «Vous n’êtes pas prêts pour la nouvelle ère du groupe» nous avaient-ils annoncé sur Twitter. Après Never Happy Ever After et okay., AS IT IS sortent enfin leur très attendu troisième album. Et ce n’est pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit tout bonnement d’un concept album, sur lequel les membres du groupe ont travaillé avant même la sortie de leur deuxième LP.

The Great Depression suit donc un personnage principal appelé The Poet, quand celui-ci se retrouve face à la Mort. Il s’agit avant tout pour le groupe de délivrer un message fort, et il est traité avec brio. L’album se concentre sur la romantisation des maladies mentales, notamment de la dépression, des discours politiques et des problèmes auxquels notre société actuelle peut faire face.

Qu’on pose les fondations de suite : ici, on a droit à du bon gros rock alternatif. Alors, que se passe-t-il quand un groupe de pop punk rencontre un producteur connu pour son travail avec Lamb Of God, Clutch ou encore Every Time I Die ? Cela donne The Great Depression, une oeuvre d’art bourrée de créativité, aux multiples influences.

Album concept oblige, The Great Depression est divisé en quatre actes, qui pourraient donner en Français :
I. Déni
II. Colère
III. Négociation
IV. Acceptation
 


«The Wounded World» nous avait déjà donné un aperçu de la tournure musicale qu’allaient prendre les anglais : adieu les powerchords et les rythmiques simplistes, là, AS IT IS ont pris des risques et on entend des breakdowns et des solos de guitare. Le titre éponyme, lui, intrigue par son refrain noir et ses rythmiques saccadées, à l’instar de «The Fire, The Dark», qui clôt le premier acte de façon remarquable. Ce qui ressort également, c’est le chant de Patty Walters, quasi méconnaissable tant on dirait qu’il l’a travaillé, pour coller plus avec le style. Que ce soit en chant clair ou en chant crié, le tout est impeccable et force même le respect.

L’acte II est beaucoup plus sombre, et cela se ressent d’emblée avec «The Stigma (Boys Don’t Cry)», qui dépeint les clichés de ce que devrait être la masculinité : un titre post-hardcore empreint de colère. Puis s’ensuit «The Handwritten Letter» toujours aussi entraînant, mais un petit peu plus pop : les garçons n’ont pas oublié leurs racines. La ballade «The Question, The Answer» fait office d’épilogue solennel, où les violons viennent doucement accompagner les paroles récitées par Le Poète.
 

AS IT IS, band, rock, chronique, The Great Depression


Fini les hymnes emo-punk, l’acte III commence brutalement avec une intro qui nous martèle les oreilles : «The Reaper». Le morceau pourrait appartenir au répertoire de Stick To Your Guns ou n’importe quel jeune groupe de hardcore actuel. Non seulement Benjamin Langford-Biss étonne par son tapping à la guitare, mais Aaron Gillespie (batteur et chanteur du groupe de metalcore Underoath) vient poser sa voix pendant le dernier refrain. Sans oublier la batterie sauvage d’Alistair Testo, mille mercis pour ce plaisir auditif. Les titres sont tous de plus en plus accrocheurs, sans oublier ce qui fait l’originalité d’AS IT IS: des sons mélodiques, avec une base rythmique excellente et bien menée. «The Truth I’ll Never Tell» ressemble quant à elle à du Simple Plan à leurs heures de gloire (genre leur premier album), mais avec une touche de modernité.

On arrive déjà au dernier acte, et le tout est relativement plus gai, malgré les paroles poignantes. Si «The Haunting» touche de par son ambiance dansante, «The Hurt, The Hope» laisse mélancolique tant les arpèges s’accordent parfaitement avec les paroles misérables. C’est au tour de «The End.» de retentir dans nos oreilles, et pour le coup, la surprise est totale. Le morceau commence doucement avec une chorale en canon, et se termine dans un chaos magistral : le tout fait plus penser à du Enter Shikari qu’autre chose.

Alors que beaucoup voyaient en AS IT IS une pâle copie de My Chemical Romance en 2004 (à cause du look noir et rouge, des cheveux bruns et de l’eyeliner ?), les amis de Brighton nous prouvent là qu’ils ont atteint une maturité musicale hors du commun. The Great Depression, en plus de traiter un sujet complexe, est un magnifique hommage à la scène alternative dans laquelle AS IT IS ont grandi.

Sorti le 10 août 2018 chez Fearless Records.

 

TRACKLIST

Stage I: DenialӬ
01. The Great Depression
Ӭ02. The Wounded WorldӬ
03. The Fire, The Dark

Stage II: Anger
”¨04. The Stigma (Boys Don’t Cry)”¨
05. The Handwritten LetterӬ
06. The Question, The Answer

Stage III: BargainingӬ
07. The Reaper (ft. Aaron Gillespie)Ӭ
08. The Two Tongues (Screaming Salvation)Ӭ
09. The Truth I’ll Never Tell

Stage IV: AcceptanceӬ
10. The HauntingӬ
11. The Hurt, The Hope
Ӭ12. The End.

AS IT IS, The Great Depression, Album, chronique, rock


 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...