Jim Younger’s Spirit – No Human Tongue Can Tell

Le Psyché est à la mode, enfin à la mode... dans le Rock, qui n'est plus à la mode, malheureusement pour nous et les aberrations que cela offre dans les progs des festivals avec Rock dans leurs noms. Bref ! Le Rock psyché est à la mode. Du plus banal et anodin The Limiñanas au plus pointu (extrêmement pointu même) King Gizzard And The Lizard Wizard, en passant par le plus hard Fuzz de Ty Segall, ou encore KadavarThe Mystery Lights mais et surtout The Black Angels dont le chanteur Alex Maas a collaboré avec Jim Younger's Spirit sur leur précédent album Watonwan River sorti en 2016. Pfiou ! On a fait le tour et on arrive au sujet du jour !

Les cinq musiciens d'Aix-en-Provence qui forment le Jim Younger's Spirit sortent donc un album en cette rentrée avec No Human Tongue Can Tell chez Closer Records. Un 8-titres de 35 minutes dédié pour la version vinyle, quatre titres par face. Le groupe en lui-même est un concept, chaque album parle de Jim Younger, le complice de Jesse James, braqueurs pendant la guerre de secession... Le défi pour le groupe est donc de décaler le psyché d'un siècle, des 60's du XXème à celles du XIXème. Pas une mince affaire en terme d'ambiance. Et pourtant, y a-t-il plus psyché que les périodes guerrières dégueulasses ? Le JYS (pour les intimes) retranscrit l'air d'un temps plus que maussade très froidement, avec une musique féconde mais sage, comme pour contrecarrer la folie ambiante. Polar, la chanteuse alterne ses lignes avec un sax et est soutenue par un clavier, deux guitares, une basse et une batterie. 

C'est un "Death Of A Brother" faussement joyeux qui ouvre l'album, c'est roulant, les riffs sont simples, l'air se retient facilement, et lance les débats pour ce court album. L'ensemble est réellement vu comme un métrage cinématographique, avec son habillage sonore et sa bande-son. Un habillage fait de claviers et de notes de guitares lancées en arpèges et en les laissant traîner un maximum. Et pour le lieu, bien sûr l'Ouest (la guerre de sécession eut lieu à l'Est mais bon, on a vu pire chez Tarantino en terme de choix de chansons hyper anachroniques, non ?) avec sa "Western Song" rutilente. Les guitares saignent dans le fuzz, comme des pétoires de batailles rangées. La section rythmique, souvent lente et ronde mènent le pas lourd d'un été brûlant sur un sol poussiéreux, n'est elle pas belliqueuse, au contraire, c'est un prélassement paradoxal qui l'habite. C'est presque une modération qui pèse légérement sur l'album hormi lorsque la batterie se fait militaire le temps de l'intro et des ponts de "Theirs Be The Guilt". On attendrait plus d'envolées, d'accélération mais il n'en est rien. Le cagnard tape puissement sur nos chapeaux et la voix traînante de Polar nous contraint dans cette aventure mi-réelle, mi-fantastique. 
 

Jim Younger's Spirit, No Human Tongue Can Tell, album

JYS avec cet album continue dans sa lignée psychée soft, l'album s'écoute tout en douceur, sans accroc, mais manque justement d'accrocs, pour s'y tenir. C'est un brin mou, même si cela reste beau. L'album ravira pendant des moments de calme les adeptes de beautés fragiles et pourra ennuyer les autres. En attendant le JYS poursuit sa route cabossée et il nous paraît intéressant d'aller les y rejoindre pour un concert, ça tombe bien, ils sont en tournée tout l'automne.

Sortie en septembre chez Closer Records
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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