KO KO MO – Lemon Twins

Warren Mutton et K20 forment l'un des duos les plus audacieux de leur catégorie. Dans une veine revival avouée mais pas en copié collé, KO KO MO réinvente le style en puisant dans les glorieuses années 70. Avec la fouge et l'énergie de K20 à la batterie et la verve de Warren au chant et à la guitare, le duo repousse les limites du duo comme du Rock. Ils nous avaient enchantés il y a deux ans avec Technicolor Life, là avec Lemon Twins, ils nous surprennent encore plus en lâchant les chevaux électroniques.

Notre collègue Pierre Garcin qui avait chroniqué le premier album Technicolor Life avait vu juste en expliquant que le duo s'inspire de ce qui avait été fait de mieux dans le Rock sans se brider aux années 70 en y mettant des arrangements electro discrets et modernes dans leur ensemble, mais qu'il en faudrait aussi pour lui plus niveau compo pour passer un cap. Avec Lemon Twins, ce cap est explosé, de loin. Le duo a pris un autre niveau, sauté le cap, défoncé les genres, explosé le style, et ceci sans rien renier de leurs goûts. En ce sens, le morceau introductif "The Lemon Twins" présente parfaitement l'album danc une furie instrumentale, ils n'en font pas trop mais ça déborde quand même; une intro-synthèse variée démontrant le tout, des premières mesures electro, l'arrivée de la guitare fuzzée, de la tambourinade martellante, de leur alliance sur deux minutes et le cœur s'emballe. C'est à la fois troublant et enivrant, comme l'ensemble de l'album. Cet album est plus compliqué à lire que le premier, car plus riche, on y est moins confortablement installé que sur le Technicolor Life, et pourtant on tressaute rapidement, savourant les rythmes enlevés chaloupés ("Self Love Age", "Now Or Never", "Somewhere"). 

Si le parrainage de Robert Plant (et Led Zep) pouvait paraître évident sur le premier album, ne serait-ce que par le chant de Warren, il l'est d'autant plus avec Lemon Twins lorsque l'album touche au Blues World oriental avec "25 Again" et le duo avec Leila Bounous (ex chanteuse d'Orange Blossom) en anglais et en arabe. Cette touche orientale se poursuit d'ailleurs avec "Somewhere" sur les traces world du parrain. Comme sur ces morceaux, KO KO MO sait aussi ralentir le rythme et apaiser l'auditeur, avec par exemple la ballade "Ready For The Storm" ou le westernisant "Again". KO KO MO ou comment croiser les styles, du heavy blues à l'electro rock sans s'emmêler les baguettes, dans une tracklist cohérente, avec de l'intermède instrumental ("Brothers") entre le pop rock "Now Or Never" et le disco "Shake Off Your Fear", la production du son du groupe les relie. Une production nette et moderne, même si ça fuzze, le son reste clair, un exploit, et la présence de l'electro plus musclée que sur le premier album n'y est pas pour rien, écoutez donc le virtuose "So Down" pour en prendre conscience.

Lemon Twins est un album savamment varié dans lequel KO KO MO a réaffirmé ses influences en les développant encore plus. L'ombre des 70's plane encore mais il s'ouvre une éclaircie electro et world. Aussi, cet album saura faire danser les foules avec éclat. Le duo savait ce qu'il recherchait et a su parvenir à ses fins avec un album riche et élégant. Un petit bijou d'orfévrerie dans lequel resplendissent les singles "Self Love Age" heavy blues et le disco "White House". KO KO MO possède tous les atouts pour réussir au plus haut niveau, à vous de le remarquer.

Sortie le 29 mars chez LMP Musique

Crédit photo : Jean-Marie Jagu

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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