The Ninth Wave – Infancy

Premier album pour l’étrange groupe The Ninth Wave. Enfin, plus exactement, seconde partie de son premier album, car le groupe, construit autour d’un duo de chanteurs / guitaristes, n’avait visiblement pas envie de sortir un premier album en une fois comme tout le monde…

Et il insiste bien sur le fait qu’il s’agit d’un album complet en deux parties, et non de deux EP. Infancy Part 1 est donc sorti en avril dernier, et Infancy Part 2 arrive ce 15 novembre, mais les deux parties présentant une cohérence indubitable, il paraissait après quelques écoutes évidents de les chroniquer comme une seule et même entité.

The Ninth Wave se décrit donc comme un groupe de post punk, entre de la pop noisey et de la new wave, abordant « des thèmes désenchantés et des romances gothiques ». Il faut dire que cela résume pas mal l’œuvre des Glaswégiens.

D’emblée, ce premier album sonne plus abouti que la poignée de singles et d’EPs sortis jusque-là. La musique du groupe respire la new wave, une certaine nostalgie qui flirte parfois avec la dépression, et en même temps, selon les morceaux, un côté dansant et une énergie indéniable.

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Le groupe est construit sur un duo, un chanteur, une chanteuse, tous deux guitaristes, Haydn et Millie, qui se partagent le chant lead. Il faut dire que « l’unicité double », « l’effet miroir » vanté par le dossier de presse ne saute pas aux yeux. En effet, quand ils chantent de concert, leurs deux voix se complètent bien. En revanche, sur les parties leads, Haydn semble largement avoir l’ascendant. Sa voix ressemble à beaucoup de pontes du post punk, mais elle possède une profondeur, une mélancolie propre au genre qui captive l’auditeur, et il est capable de marier une tonalité très plaintive avec une force hypnotisante. Millie, elle, est vite crispante en solo. En revanche, dès que les voix s’équilibrent un peu, elles se mettent mutuellement en valeur – voir par exemple le chant sur l’exaltant « Imitation », qui fait par ailleurs la part belle aux guitares.

Lesquelles guitares font des apparitions variables selon les titres : toujours mélodieuses, souvent très dynamiques, elles mènent de bout en bout certains morceaux, quand sur d’autres, elles sont à peine présentes. Il faut dire qu’en dignes héritiers de la new wave et du pop punk, les Ecossais font la part belle aux claviers, qui retranscrivent des atmosphères tantôt froides, tantôt sombre ou mécaniquement dansantes.

Si le groupe tend à se présenter comme un projet « énigmatique » et atypique, il reste très ancré dans tout ce que le Royaume-Uni a pu produire de new wave et de post punk. Tout n’est pas dans un indispensable dans cet album, loin de là. Les ballades notamment sont parfois à deux doigts du soporifique, elles font en tous cas retomber l’intensité que le groupe parvient très bien à insuffler sur d’autres morceaux.

Mais certains titres happent l’auditeur pour ne plus le lâcher : la brillante ouverture « This Broken Design », forte et dépressive, avec son clavier entêtant et sa basse omniprésente ; « Half Pure » et ses bruits de machine, où la voix masculine en lead est magnifiquement doublée par la voix féminine qui lui apporte ici de l’intensité. Et sur la seconde partie de ce Infancy, « Imitation », dansant, énergique, rageux, toutes guitares dehors ; ou encore cette très belle conclusion qu’est « Flowers into Wounds », rythmée mais au ton toujours très nostalgique, notamment grâce à cette voix masculine en lead si expressive, et qui réunit en apothéose guitares et claviers.

Il est à noter que les deux parties de l’album sont vraiment cohérentes, il ne s’agir pas ici d’une coquetterie du groupe : quand on l’écoute d’une traite, on entend vraiment un seul album construit et réfléchi ; il faut savoir où se situe la césure pour entendre effectivement comme une pause, qui pourrait être une fin d’EP.

Si The Ninth Wave n’est pas la tornade promise dans cet univers très balisé su post punk, le groupe écossais fait une entrée très honorable sur cette scène, avec une empreinte indéniable. Gageons qu’elle saura encore s’affirmer et s’affiner au fil des années.

Tracklist :
Part I
This Broken Design
Used To Be Yours
Half Pure
All The Things We Do
A Wave Goodbye To The People Who Said I’d Win
First Encounters
Part II
Human Behaviour
Imitation
Sometimes The Silence Is Sweeter
Everything That You Have Left
Unspoken
Flower Into Wounds

Sortie le 15 novembre chez Distiller Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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