Passion – Passion

Fin octobre, Passion révélait le premier single de son futur premier album et mettait pas mal de fans de hard FM 80 en émoi. Des guitares saturées mais pas trop, une production très propre mettant en valeur les couches mélangées de guitare et de claviers, une basse mono-note et des paroles bien kitsch, "Trespass On Love" avait tout pour plaire aux fans qui s'assument de Danger Danger, Ratt ou Bon Jovi. Mais il y avait anguille sous roche, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec Passion, le groupe n'a pas su transformer l'essai.

Un peu de background s'impose pour ce groupe anglais qui sort là son tout premier album : Passion est essentiellement issu de l'amour que porte le chanteur Daniel Rossall (nom de scène Lion Ravarez) au style du glam à paillettes (appelez-ça hard-FM, AOR, Arena rock, stadium rock ou même pop-rock/pop-metal si vous préfèrez, ça se vaut) si populaire en particulier aux États-Unis il y a 25-30 ans. Daniel est surtout connu pour avoir enregistré quelques titres avec le groupe Night By Night, qu'il a quitté avant l'enregistrement de leur premier album. Et le but assumé de Passion est de faire du rock à la 80-90 (oubliez les années 90, c'est surtout la première décennie qui est visée ici). Avec passion ? On va voir ça

 

Tout commençait bien avec "Trespass On Love", de son intro et sa guitare presque larmoyante jusqu'au premier refrain. La rythmique binaire ultra basique avec ce bon son de réverb bien exagéré, ces paroles d'amour bien ridicules et cette progression mélodique qui monte jusqu'à l'explosion pendant les refrains. Alors c'est sûr, c'est une formule très éculée et déjà entendue au moins un bon milliers de fois sans véritablement de variations notables, mais ça marche bien et c'est bien produit ! Le groupe donne vraiment l'impression avec "Trespass On Love" de vouloir faire un hommage aux poids lourds du style, Def Leppard en tête, à tel point qu'ils reprennent les choeurs en mode "bad boys" si chers au groupe de Sheffield (ces "Never should I live it"). Tant d'attentions arrivent à compenser le solo de guitare assez quelconque et le manque de personnalité de la composition. Malheureusement, la majorité du reste de la galette n'a pas cette chance.

Car dès le second single, "Too Bad For Baby" on comprend que quelque chose n'a pas pris. Ok c'est plus rock (mais toujours inspirés par les années 80, pensez plutôt KISS que Pearl Jam), mais l'inspiration est encore plus fade et comme le titre n'a pas le côté mielleux et sucré de "Trespass On Love", les paroles ressortent encore plus comme incroyablement nulles. Ah, et Lion se révèle bien piètre vocaliste quand il doit pousser sa voix dans les aigus (imaginez Paul Stanley des mauvais jours, c'est pire). Et des titres comme celui-là , il y en a beaucoup trop : "Intensity", "Back", "We Do What We Want", "She Bites Hard" (peut-être le plus proche d'un morceau moyen d'AC/DC dans le lot). Jusqu'à l'immondice "Big Game" qui clôt l'album, avec vraisemblablement le refrain le plus disgracieux de Passion. C'est dommage, parce que les titres pêchent vraiment par manque d'inspiration, on est toujours au stade où on se dit "c'est presque pas mal, mais non". Seul "Buit To Please" (notez une nouvelle fois la richesse et la variété du chant lexical) qui rappelle presque le Aerosmith période Permanent Vacation apporte un peu de fraîcheur. Pas de quoi sauver le disque de la noyade toutefois.

Tel l'énonce le bien connu adage, c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe, non ? Au delà du parallèle facile et évident entre le hard FM et la dite soupe, en écoutant Passion on a bien envie d'acquiescer. Car le premier album de ce jeune groupe qui ressasse une formule pas très bien digérée, est assez faible et loin de ce qu'on pouvait espérer à l'écoute du single "Trespass On Love". Au final, peu de titres restent en tête et la galette est essentiellement sauvée par une prod bien propre, même si ultra codifiée (style oblige). À réserver aux fans qui s'assument de Danger Danger, Ratt, Cinderella, Poison, etc. Avec Passion ? Sans façon.

Disponible depuis le 24 janvier chez Frontiers

Tracklist:

Intensity
Trespass On Love
Too Bad For Baby
Back
Victims Of Desire
We Do What We Want
Built To Please
She Bites Hard
Big Game

Passion, Passion
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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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