Express EP #20 : Rioghan, Monitors, JP Goulag, Bilbao Kung-Fu, Nell

Avec l'Express EP, découvrez cinq courtes galettes qui nous ont séduits ces derniers temps. Pour cette vingtième édition, vous pourrez découvrir Rioghan, Monitors, JP Goulag, Bilbao Kung-Fu et Nell.

Rioghan Blackened Sky
Sortie le 10 mars chez Inverse Records - par Thomas N

Dans le petit monde de la musique, on s’évertue à nommer tous les styles de musique et trouver des groupes comparatifs afin de décrire un premier album à sa sortie, et en conséquence classifier l’artiste en question. Cela va nous être plutôt difficile pour Rioghan tant les influences sont diverses et fusionnelles sur cette toute première production de quatre titres. Rioghan, c’est tout d’abord une personnalité forte, Rioghan Darcy, poète et parolière qui a décidé de mettre en musique ses écrits. Basée à Lapua en Finlande, la jeune femme ne manque pas d’originalité tant par son style esthétique que par sa musique qui alterne la douce ballade en lévitation « Hollowness » et l’agressivité féroce  dans le titre « Enough ». Les deux autres chansons « Wither » et « Corrupt » apportent leur dose de diversité dans un style posé.

Ce premier EP totalement éclectique est signé d’une self made woman sans peur. La musique sort des sentiers battus et attirera l’attention des aspirants aux atmosphères sombres, lugubres et mélancoliques. Voilà une révélation musicale pour le moins surprenante et une évolution de style peu commune. Le biotope particulier scindera ceux qui apprécieront et ceux qui passeront leur chemin.


Monitors – The War Office
Sortie le 02 avril - par Aude D

Envie de danser, de se défouler, vite rattrapé par la réalité : aujourd’hui, les lieux où s’adonner à la fête ont quasiment tous fermé. Heureusement, les artistes continuent d’offrir de quoi se consoler. L’énergie de Monitors est ainsi accueillie avec gratitude. Sur son dernier EP, The War Office, ses rythmiques imparables, ses lignes de basse qui groovent et ses synthés légèrement vintage emballent l’auditeur durant six titres, juste ce qu’il faut pour s’offrir une bouffée d’oxygène.

Le premier titre, « The Drill », dévoile tout de suite le rock teinté aussi bien de post punk que d’electro et de new wave. Le tout sur un rythme entrainant rehaussé par du clapping allègre et un chant vintage réjouissant qui fleure la pop anglaise des 80’s. Monitors ralentit la cadence sur plusieurs titres, comme « Roses and Wine » ou « Previously », sans perdre de son charme ni de son sens de l’efficacité, avant de repartir sur un mid-tempo euphorisant et pourtant délicatement nostalgique avec « Glass », pour conclure sur l'explosif et décalé «  Bloody Mary ». L’ensemble dégage une énergie euphorisante et en même temps une certaine gravité sous-jacente, une mélancolie doucereuse doublée d’un détachement ironique. La formation franco-anglo-balkanique n’a que trois ans d’existence, mais déjà tout des grands.


JP Goulag – Mistaken
Sortie le 19 mars - par Gregor Samsa

Le trio JP Goulag, ça sonne comme un surnom absurde, ce qui est le cas. Ce commando de rock totalitaire lyonnais envoie nos oreilles en redressement avec des sons fuzzy qui fleurent bon la gniaque adolescente, l'énergie rebelle, et aussi les refrains scandés comme des doctrines. Mistaken, en quatre titres, renvoie dans les années 90, avant la chute du mur (du son), quand on s'échangeait encore des cassettes sur lesquelles on collait le nom des extraits, agençant les titres des chansons pour concevoir un message envers qui elles étaient destinées. Le son est brut, l'enregistrement a été fait en direct, ça rappelle le vieux temps, que voulez-vous de plus pour rappeler vos meilleurs souvenirs acnéiques et vos premiers émois dus au rock ?

On voudrait peut-être plus d'explications, plus de lien entre ce nom de groupe et la composition de l'EP, mais dans l'expectative de lendemains qui chantent, rendons gloire à la guitare électrique, qui rallie tout le monde à sa cause.


Bilbao Kung-Fu - L'Arc en Ciel
Sortie le 11 juin chez Baltique Musique - par Aude D

Un peu de fraîcheur et de légèreté avec les Français de Bilbao Kung-Fu. Les jeunes Bordelais, autrefois connus sous le nom de Rockyknockers puis Mama Psyché, proposent avec leur premier EP L’Arc-En-Ciel une bouffée de pop-rock vintage, un peu surf, un peu psyché, parenthèse illuminée au milieu de la grisaille ambiante.

Sous la délicatesse des lignes vocales, des guitares plus brutes, plus « sales » se font entendre offrant un contraste intéressant. Les six-cordes offrent d’ailleurs une certaine agilité, passant de parties assez lourdes à des détails très 60’s amplifiés par une réverb d’époque. Elles s’effacent cependant sous des harmonies vocales omniprésentes qui affichent une fausse nonchalance ironique, un détachement feint. Si elles ne sont pas inintéressantes, il manque quelque chose pour qu’elles soient parfaitement abouties et moins monolithiques, le timbre de voix pouvant par ailleurs s’avérer irritant pour certains. Cela n’empêche pas L’Arc-En-Ciel d’être un disque agréable à l’écoute, à l’énergie joviale qui devrait revigorer les auditeurs. 


Nell The Pace Of Life
Sortie le 25 mars 2021 - par Gregor Samsa

The Pace of Life est un condensé de vie en moins de 20 minutes, comme un cocon au coin du feu, où l'on serait assis à côté de l'artiste, qui papoterait tranquillement avec nous. Nell est honnête, droite dans ses bottes de rockeuse, pas prête à s'infliger des comportements qui ne lui ressemblent pas, ainsi qu'elle l'a superbement montré dans "I Forgot to be Pretty", un morceau qui nous a déjà tapé dans l'oreille et dans l'œil avec son clip.

Elle nous confie ses histoires, ses égratignures, avec franchise et sincérité, avec la pudeur des arrangements et des mélodies revigorantes. Elle gratte sa guitare et nous gratifie de sa voix chaude, nous confie des petites pépites de sa vie. Elle règle ses problèmes avec son père (absent), se sent galvanisée par l'énergie des concerts, et transmet son dynamisme avec les mélodies sobres, épurées jusqu'à ne conserver que l'efficace allant de la pop au blues, qu'elle tire de sa guitare. Comme une nouvelle pirouette de discrétion, le rythme se fait plus lent, les accords presque étrangement plus mélancoliques sur "Six Years", chanson d'amour. Le morceau est suivi de "Figure it Out", un duo qui comprend quelques couplets en français, et ces deux morceaux forment le couple des poèmes d'amour de l'EP. L'amour qui rend fou et entêtant, qui prend une place non négligeable dans ces bribes de vie. On termine l'EP comme on clôt la discussion intime, en s'assurant de rester soi-même, entier face au monde.

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