Varwin – Premier album

C’est marrant de constater que le Folk était à l’article de la mort après la vague des années 1970 et 1980, notamment en France où la vague hippie a eu de fortes résonances (  Malicorne  ,  Alan Stivell , mais aussi The Chieftains, Sinead O’Con nor et d’autres). Mais ces grands artistes ont vu leur succès s’enfuir peu à peu et, tout en continuant de tourner, n’ont jamais retrouvé leur  faste d’antan. Pourtant, de jeunes loups ont repris le flambeau, soit en se le réappropriant de façon maladroite et clichesque (toute la vague de groupes métal genre Ensiferum, ça va pas plus loin que « La vallée de Dana » de Manau !), soit en faisant un truc différent. Ce fut notamment le cas de John Butler, qui au moins sur ses deux premiers albums avait trouvé un équilibre tout à fait singulier entre de multiples influences et s’imposait comme un barde des temps modernes. Ce n’est pas le seul, et il est somme toute plaisant de voir de nombreux artistes, chacun à leur façon, se réapproprier le courant et faire vivre la scène folk.


varwin, folk, didgeridoo


Varwin fait partie de ces gens-là. Le jeune homme a beaucoup voyagé, appris à chanter, jouer de la gratte et du didgeridoo, et a tenté de rassembler ses influences et les images ramenées des pays traversés dans un premier album autoproduit qui présente quelques gros défauts, mais n’en possède pas moins d’indéniables qualités qui le rendent attachant. Au rayon défauts, Varwin manque d’expérience et a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre en voulant enregistrer un album complet sans passer par la case EP (ou mini-album ou ce que vous voulez d’autre). Parce qu’à part les instruments sus-cités, il n’y a rien d’autre, ce qui rend le tout assez austère car très acoustique. Un petit coup d’harmonica ici, quelques passages de didgeridoo là n’enlèvent rien au fait qu’il s’agit essentiellement d'un gusse avec sa guitare en mode au coin du feu. Et que se livrer sans artifices comme ça, c’est courageux mais terriblement exigeant. Ensuite, les capacités guitaristiques du bonhomme sont un peu limitées et ce sont surtout les mêmes riffs qui reviennent encore et encore à la charge, sans que des idées d’arrangement particulières ne viennent titiller nos oreilles.
 


 

Présenté comme ça, c’est sûr que c’est pas super encourageant. Pourtant, je ne parle pas de cet album par pur plaisir sadique de détruire un autoproduit car comme déjà précisé, il n’en possède pas moins un côté attachant. Déjà, pour la voix. Varwin a indéniablement un grain agréable et n’hésite pas à aller au charbon. Il y a un truc dans cette voix là, pas qu’on ait affaire à une grosse brute techniquement, mais clairement un gars sincère et décidé. Ensuite, il y a quand même des compos qui font mouche. « An other door » et son côté tribal avec une bonne utilisation du didgeridoo qui apporte un côté chamanique, le très folk « Walkabout », la montée en puissance de « Stand », le côté sombre de « War is a good share »… Non vraiment, l’album possède plus de qualités qu’on ne le pourrait le supposer au premier abord. Mais encore une fois, ce qui aurait dû rester un très bon EP ou un mini-album, sur lequel on aurait plus volontiers pardonné le manque d’expérience, devient un album sympathique mais un peu longuet. Un peu dommage donc, car construit différemment, ce premier jet aurait pu avoir une toute autre gueule, avant que Varwin n'acquière l'expérience nécessaire à la réalisation d'un véritable album.

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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