Pamela Hute – Bandit

Pamela Hute, l’écrin rock


Pamela Hute qui montrait déjà son aisance dans les climats rock sur son précédent album Turtle Tales From Overseas (2009) monte en puissance avec Bandit, son 2ème album studio paru début mars.

Le groupe nous offre là une palette musicale nouvelle. On dépasse les seuls climats rock alternatifs pour se mouvoir dans la pop, le grunge 80’s-90’s, percevoir quelques sonorités new wave et pour baigner cette fois dans un rock encore plus affirmé.

La voix de Pamela aussi a évolué vers des sphères plus lumineuses et les influences P.J. Harvey se font beaucoup moins entendre au profit de superbes mélodies au timbre flûté évoquant des similitudes vocales issues d’autres générations de chanteuses : Deborah Harry (Blondie), Kim Wilde ou encore Chrissie Hynde (The Pretenders) pour le phrasé rock.  Energie et pop acidulée, ça emporte l’affaire. 
Sa propension à conduire et à envelopper la musique de son chant, esquissé sur le précédent album,  est aujourd’hui assumée et artistiquement mis en valeur.

Pamela Hute, le toujours trio : aux claviers-synthés Igor Bolender, à la batterie Ernest Lo et piloté par Pamela Hute elle-même chant-guitare, a eu la brillante idée de confier le mixage, outre-Atlantique, à John Agnello. Il a été aux manettes derrière The BreedersCindy Lauper, Sonic Youth, Dinosaur Jr, Lemonheads. Dès lors on saisit la tournure de style inattendue pour ce groupe. Le mixeur est, c’est indéniable, le 4ème larron de l’histoire.

Un style direct et tout en nuances
On l’aura compris foin de prouesse vocalistique, pas de rentre-dedans non plus. Sitôt que l’on cesse de se laisser envoûter par la jolie voix on aime la réalisation musique.
Une bonne énergie rock, une impression de live capté tout droit sorti de la console.

La guitare omniprésente de Pamela délivre sa puissance rock ou ses accords grunge derrière lesquels synthés, clavier et batterie font  leur place.
Un pari pas gagné d’avance : donner une coloration rock et puissante aux sonorités des synthés et claviers années 80-90. Les arrangements font la part belle à leurs accords et mélodies qui viennent en réponse ou en accompagnement des riffs guitare. La batterie est rendue ample mais aussi percussive.
La réalisation a joué avec brio la complémentarité et l’équilibre.

L’art du song
Un wagon de titres possèdent les caractéristiques d’une bonne chanson : un air qui vous happe le bout de la langue rien qu’à l’évocation de son titre, des couplets très nuancés autant mémorisables que les refrains : "Just like this", "The radio", "Running away", "Vectorial boy", "Lovely".

La belle guitariste a pris plaisir à déployer un registre de teintes rock : façon The Edge (U2 album War) avec "Mastodon", "Game plan" et "Mental" puis dès le morceau "Vectorial boy", franchement grunge, dont elle récupère le son compact des instruments, les riffs saturés des guitares, les textes à la mélancolie diffuse.


 


Les titres pop-rock : "The radio", "From time to time" s’imposent avec une rythmique sans faille  qui dynamise l’effet synthé connoté années 80, et intrigue sur l’aérien "Mad world".
La combinaison pop-rock-grunge de "Mental" propulsée par une voix flûtée et puissante à la fois est à l’image de ce disque, fait d'heureux contrastes.

La force pudique
Les titres de l’album nous offrent le relief du chant de Pamela. Le chant mixé en avant, qui est une pratique très française mais rarement l’apanage des anglo-saxons, est ici façonné tout en subtilité. John Agnello, le mixeur américain, a su capter le flot d’émotion tout en retenue qui caractérise la chanteuse et la puissance qui s’en dégage.
La magie opère aussi sur le traitement des instruments et leurs arrangements. Le mixeur s’est mis au service de la personnalité du groupe tout en valorisant leur univers.

Un cocktail
Bandit, c’est un album plein de vie et joyeux d’une énergie aux accents de sincérité. L’album peut plaire au plus grand nombre de par son approche pop qui le rend abordable et peut contenter les publics amateurs de rock, de grunge et aux défricheurs.

Pamela Hute possède la capacité de se mouvoir dans les courants musicaux qui l’ont précédée et de s’y adapter - instinctivement - pour y puiser une source d’inspiration toute contemporaine. Une vraie artiste.
Pamela Hute, une intelligente combinaison, un trio promis à un bel avenir. On prend les paris ?
 

Tracklist :

  1. Just like this 
  2. Mastodon
  3. The radio
  4. running away
  5. mad world
  6. Game plan
  7. From time to time
  8. vectorial boy
  9. Lovely
  10. Mental
  11. Nothing shines like the moon

Pamela Hute est en concert le 28 mars, à La Boule Noire, Paris (18ème)

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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