Dirty Sound Magnet – What lies behind

Au vu du design travaillé et bien pensé de la pochette, j'avais hâte d'écouter les premières notes de «Blind Memory », piste d'ouverture de What Lies Behind, le premier album du quatuor suisse Dirty Sound Magnet (sorti le premier Octobre 2012). Mes espoirs ne furent pas déçus. Car en plus d'une maîtrise musicale impressionnante pour leur jeune âge, ces quatres helvètes ont su souffler un vent de fraîcheur sur un style qu'on avait relégué au grenier ou dans les musées : le rock'n roll, le vrai, celui des seventies. Et à l'écoute de «Blind Memory », le récit d'un réveil difficile après une soirée sex drug and rock'n roll, on est en droit de se demander si l'on ne s'est pas trompé et que l'on écoute bien un groupe des années 2010, ou une chanson encore méconnue figurant sur un album de Led Zeppelin.

Au risque d’énerver les fans conservateurs, What Lies Behind tire explicitement ses influences de la légende anglaise. Et même s'il peut passer pour une pâle copie au premier abord, on y découvre très vite une pointe de modernité et d'audace. Originalité illustrée par des effets électriques et électroniques, mais aussi par ces sonorités plus chaudes, qu'on remarque d'abord sur «Heavy Hours», une chanson automnale et nostalgique à l'acoustique qui prend toute son ampleur au long du bel hommage au bluesman de légende Robert Jonhson, «Mr Robert ». Un titre par ailleurs remarquable qui, tout en faisant référence au Ku Klux Klan et semble t-il à l'ancien sénateur Robert Byrd, opère une rupture au milieu de la galette. Il y a de ces chansons qui emmènent la pensée au bord du précipice, où l'on sent la mélodie comme en équilibre sur un fil, prêt à tomber. «Mr Robert » avec sa justesse à couper au couteau est de celle là. Alors bien-sur on peut reprocher aux Dirty Sound Magnet de se contenter de copier du Led Zep... Mais encore encore faut-il y arriver !
 

Dirty Sound Magnet


Parfois tristes, souvent menaçants, les textes des musiciens peuvent aussi s'avérer très fantaisistes, voir incompréhensibles, un peu à la Nirvana. Comme c'est le cas sur «Hotel Goomba », un morceau plutôt heavy rock qui met en scène une domination féminine par le combat, sur fond du célèbre jeu vidéo Mario et comportant même une allusion au mythe de Pandore. Ou encore sur «Free Castle Town», une magnifique ballade aérienne et mélodieuse qui conclut l'album en douceur, tout en prouvant la diversité dont le groupe est capable. Le long de ces accords acoustiques les quatre rockeurs s'inventent leur propre univers complètement déjanté : une ville imaginaire, qui d'une certaine manière parodie la société. Religion, meurtre, apocalypse, pauvreté... Beaucoup de thèmes sont abordés en seulement neuf pistes.

Des reproches ? A part le fait d'avoir choisi de faire de la musique tournée vers le passé, ce qui selon certain freine l'innovation mais qui peut aussi être un retour aux sources pour d'autres, rien à redire au niveau qualitatif, surtout pour un premier album. Autant dire que le deuxième sera attendu au tournant ! Car même si au bout d'un certain temps, on pourrait être assommé de tant d'envolés à la guitares et de gros sons, là encore le groupe assure ses arrières en revenant de temps en temps au calme et en proposant des motifs plus doux. 

Du son lourd, posé et réfléchi relevé d'une pointe de folie. On y retrouve bien-sur des solos truffés de grosses riffs qui donnent des frissons, des rythmes puissants, ainsi que des envolées vocales. A la  limite du stoner parfois, le groupe a su créer une véritable atmosphère autour de sa musique, qui donne réellement envie de voir l'énergie qui pourrait être partagée en concert. En effet, déjà dans son canapé on ne peut s’empêcher de secouer la tête en rythme avec la batterie. Et après lecture de quelques vidéos live on s'empresse de regarder leur dates de concerts pour voir s'ils ne passeraient pas bientôt du côté de chez nous. Enfin, jetez-y un coup d’œil par vous-même :
 


Si ce petit extrait vous à convaincus, vous pourrez les retrouvez dans des salles généralement intimistes aux dates suivantes :

Le 19 Juillet 2013 au Gurten Festival de Bern
Le 12 au Jazz Parade avec Nina Hagen à Fribourg
Le 22 Juin 2013 au Red Pigs Festival à Payerne
Et plus prochainement : Le 19 Mai au Live Recording de Fribourg,
Le 16 Mai au Zelig de Lausanne
Le 11 Mai dans le Langstars de Zürich
Le 4 Mai au Roadkill Cafe à Münsingen
Tout ceci dans leur pays d'origine bien-sur.

Tracklist
1. Blind Memory
2. Heavy Hours
3. Mike's Awakening
4. Mr Robert
5. What Lies Behind
6. Dead End Street
7. Hotel Goomba
8. Our Animal
9. Free Castle Town

Bonne écoute ! 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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