Cooper – Cooper

J'ai entendu Cooper pour la première fois en 2009, en live, lors d'une excellente soirée rock à Mont-de-Marsan où se produisaient aussi les appréciables Guerilla Poubelle - autant dire une chouette soirée. Je me rappelle parfaitement avoir été emballée dès le premier morceau par ce trio des Pays-Bas en costard-cravate, dont la recette musicale à base de punk ultra mélodique et de bonne humeur m'avait scotchée au premier rang, et avait rempli la salle d'une fantastique bouffée d'énergie positive. Je me rappelle avoir également noté avec plaisir l'aptitude du batteur à combiner un jeu super tonique avec un chant impeccable. Mes voisins ont du souffrir les mois suivants d'entendre "Whatever reason" en boucle, et je n'ai jamais vraiment perdu les Cooper de vue depuis.

Pour les présentations de ce groupe qui mériterait d'être mieux connu, il est appréciable de chroniquer par écrit - prononcer leurs noms à la radio m'aurait sûrement valu un petit moment de solitude :
Bertus de Blaauw : chant et batterie
René van der Zee : chant et guitare
Eddy van den Bos : choeurs et basse

Les Cooper sont depuis 1992 en "quête permanente de la pop song parfaite", et semblent donc considérer n'avoir pas encore atteint leur St Graal, malgré une forte évolution depuis leurs albums des années 90. J'incite au passage les curieux à découvrir ces deux premiers albums, Do You Know Not? (1994) et No. 2 (1996), au rock plus proche de l'alternatif et aux ambiances beaucoup plus sombres, franchement intéressants.

logo cooper

Pour revenir à nos moutons 2.0, on peut constater avec plaisir et stupéfaction que la formule des années 2000 marche toujours sur ce nouvel opus. On ne sait pas si c'est le gouda ou l'air du pays, mais le groupe trouve encore le moyen de nous sortir quatorze chansons imparables avec des mélodies irrésistibles, et de belles incursions pop et rock'n roll (Mais comment font-ils ?!).

Notons le travail de studio, qui gagne en qualité au fur et à mesure des années, et que le groupe souhaite d'ailleurs valoriser dans sa communication. Les enregistrements ont été réalisés par René, le guitariste/chanteur, ce qui était plutôt courageux puisqu'il avoue être assez novice en la matière, alors que le mix serait confié à Bill Stevenson, qui lui n'en est pas à son coup d'essai !
René : « Ce n’était que le 2e album que j'enregistrais, donc oui, j’avais la pression ! Celle-ci était spécialement due au fait que Bill Stevenson (Black flag, Descendents, All) devait mixer. Et si tu déconnes avec les prises, Bill te le fera savoir immédiatement... »
Le résultat ? Un son naturel agréable à l'écoute, valorisant bien l'aspect "power" de cette pop enjouée, un rendu plus équilibré dans les aigus que Right now!, qui valorise davantage la présence dynamique des médiums et ne fatigue pas l'oreille (Je me prends à rêver d'un remix d'Activate pour à nouveau embêter mes voisins... bref).

L'album du jour, sobrement éponyme mais joliment présenté sous emballage artwork, est distribué en Europe par Kicking Records, excellent label que les Cooper fréquentent depuis leur album précédent. Rappelons pour le plaisir qu'on retrouve par exemple sur ce label les Uncommonmenfrommars, ou les regrettés Greedy Guts. C'est Kung Fu Records qui se chargera du reste du monde.

Les Cooper surnomment avec humour leur sixième disque le "blues album". Si on peut difficilement classer l'album comme une ode au blues des racines, on ne peut nier une inspiration par exemple sur le très sympathique "Honey, are you listening at all", ou le presque countriesque (j'ose !) "Lay your armor down". On note quelques incursions plus nettement pop (les nappes de "Where do you think I should go", le très beatlesien "Fine", ou un "Big brown teddy bear" dont accessoirement j'adore l'intro) entre deux classiques plus proches du punk old school ("Need to sleep", "Hard Times") et quelques habituels paris vocaux réussis ("For what it's worth").

cooper band

Cooper s'autorise quelques autres explorations autour de son style de prédilection, tel "Hard times" et ses tonalités en tiroirs, ou "Lay your armor down" et son sympathique dédoublement rythmique, ce qui est plutôt une sage décision pour un album comptant 14 chansons. On aurait pu craindre un disque qui tourne en rond ou rappelle trop leur précédent opus. Mais non : si Right now! était un très bon disque mais manquait un chouïa de surprise, on trouve sur ce dernier-né un peu plus d'espace dans les structures et mélodies, et on finit par écouter le disque jusqu'au bout sans s'en rendre compte ("C'est fin, ça se mange sans faim" aurait dit quelqu'un). Bref, Cooper a du encore saisir une nouvelle variation du mot "efficacité" que nombre de groupes cherchent toujours (cf : Mais comment font-ils ?!).

Je note avec plaisir que l'album se termine sur une chanson intitulée "Happy" ; je ne saurais trouver de meilleur adjectif pour qualifier ce que ressens à l'écoute de Cooper. Des textes légers, des mélodies super bien foutues, on ressent une sorte de joie de vivre contagieuse ; pour un peu on se croirait entre amis sur un campus, le skate à la main. Convaincus ? Déjà fans ? En manque d'artwork ? Vous avez la possibilité de profiter du package de promotion : vinyl + T shirt + carte de téléchargement sur le site du label. Par ailleurs les Cooper jouent régulièrement en France, ils ont tourné avec Social Distortion ou Sons of Buddha, et déboitent sérieusement sur scène... à bon entendeur !

Les images sont issues de la page facebook de Cooper

Site officiel : http://www.cooperhq.com

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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