Brightest Color – # 2

Le petit monde du math rock, enfant bâtard du rock alternatif, du shoegazing et des délires d'informaticien, se développe peu à peu, bien que l'on ne peut pas dire que la scène soit surpeuplée non plus. Pourtant, en fouillant un peu, on trouve des groupes très intéressants proposant une musique tout aussi attrayante. C'est le cas de Brightest Color, fondé par deux frenchies partis s'installer à New York, qui nous propose un deuxième EP de qualité et surtout très rafraîchissant. Le problème avec l'alternatif est finalement le même qu'avec des genres plus "mainstream" : dès que quelqu'un trouve quelque chose d'original, beaucoup d'autres s'engouffrent dans la brèche, d'où un nombre incalculable de groupes qui sonnent tous de la même façon. La scène post-rock souffre grandement de cette stagnation, tout en comptant quelques valeureux représentants qui parviennent encore à nous surprendre. Si la scène math rock ne souffre pas encore des mêmes soucis, ce type de danger la guette néanmoins. C'est toutefois sans compter sur l'enthousiasme de musiciens comme ceux qui nous occupent aujourd'hui.

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Dififcile de ne pas user de l'étiquette "Math Rock" pour qualifier la musique de Brightest Color, tant les spécificités de ce courant sautent aux oreilles : les rythmes sont volontairement alambiqués, les mélodies de guitare soigneusement triturées pour ressembler à des lignes de code... La force du groupe réside cependant moins dans son assimilation des règles du jeu que dans sa capacité à s'en éloigner. Car outre des mélodies et sonorités qui lorgnent résolument du côté de l'alternatif, les compositions conservent un côté résolument accessible. De toute évidence les zicos s'éclatent à trouver des lignes de gratte distordues, mais ne s'enferment jamais non plus dans la complication à tout prix, gardant toujours leur objectif en point de mire : écrire de bonnes chansons. C'est clairement le but de Brightest Color, qui parvient à merveille à concilier exigence et accessibilité.


 

Les gros choeurs sur les refrains genre The Foals, les structures assez conventionnelles, autant de trucs qui permettent au groupe de ne pas s'enfermer dans un truc trop pointu, tout en restant bien plus exigeant et intéressant que la coqueluche britannique précédemment évoquée, le format radio n'étant pas ici une obligation sine qua non. Là où les anglais ne parviennent pas à trouver un bon équilibre entre alternatif et mainstream, Brightest Color prouve que c'est tout à fait possible. Alors bien sûr, écrire quatre bonnes chansons est une chose, écrire un album entier en est une autre. De plus, ces jeunes gens disent avoir encore du boulot avant de pouvoir faire des concerts plus régulièrement. Il n'en reste pas moins que cet EP est une belle trouvaille et montre, après l'album de Thomas Dove, que des courants alternatifs comme le Math Rock, le Shoegaze ou le post-rock sont en fin de compte loin d'avoir dit leur dernier mot grâce aux jeunes loups talentueux qui se profilent.

Le Bandcamp est par là !

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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