Domadora – Tibetan Monk

Domadora, on est passé à côté. Heureusement, il n'est jamais trop tard pour bien faire et s'intéresser à cet album mortel de bout en bout qu'est Tibetan Monk, un premier album qui a pointé le bout de son nez somme toute assez vite, témoignage de l'expérience des musiciens et de l'alchimie qui les unit. Si le trio parisien formé en 2011 peut être rapproché du stoner (ils se sont d'ailleurs produits au Glad Stone Fest ainsi qu'aux Stoned Gathering, éminentes soirées de l'underground stoner parisien), le groupe est clairement plus attiré par les jams, à tel point qu'on pourrait parler de jam-rock, soyons fous. Le groupe est parvenu à trouver un équilibre entre le côté débridé et improvisé des jams (l'enchaînement des riffs, des rythmes, les solos de guitare à n'en plus finir sont assez caractéristiques) avec néanmoins suffisamment de rigueur pour que les titres qui composent cette galette conservent un début, une fin, et surtout un minimum de cohérence. Pari plus que réussi. Si l'auditeur doit accepter de se laisser emporter le long de boucles hypnotisantes et se laisser dériver dans un océan de psychédélisme, le jeu en vaut largement la chandelle.
 

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Parce que musicalement, les musiciens connaissent leur affaire. Sans chercher à proposer de grandes envolées et montées en puissance, de sorte que leur musique est moins ambitieuse que celle d'Ancestors par exemple, Domadora n'en maîtrise pas moins sur le bout des cordes son art de prédilection. Rien de révolutionnaire pour qui connaît un tant soit peu le rock des années 70, le stoner et les longues pistes psychédéliques affectionnées par tout amateur de desert rock qui se respecte. Ce qui est surprenant, c'est surtout d'entendre ce trio débouler de nulle part (ou presque, il s'agit en tous cas de leur premier album) et d'être déjà à un si haut niveau de qualité. Parvenir à proposer de véritables compositions tout en conservaut la primauté au feeling est un petit tour de force qui doit beaucoup à l'entente régnant entre les membres, mais aussi à cette guitare impressionnante de facilité qui n'en finit plus de trouver de nouvelles astuces pour entraîner ses camarades toujours plus loin.

 


Outre les intro / outro, l'album est composé de 4 pistes qui tournent autour des 10 minutes. Le ton est donné, ça tourne, ça tourne, encore et encore, la piste "Chased and caught" (dont vous pouvez retrouver le clip ci-dessus), placée en milieu d'album, sera la seule à profiter d'un chant et à proposer un format plus conventionnel, petit intermède avant de repartir sur les montagnes russes. C'est aussi là que le groupe fait fort. Cette construction symétrique (intro - 2 longues pistes - le "single" - 2 longues pistes - outro) permet de respirer au bon moment, de ne pas se lasser, et de repartir d'autant plus volontiers dans les délires de musiciens qui doivent avoir du bourbon dans les veines. En plus, il paraît qu'ils envoient comme des brutes en live ! Domadora peut encore creuser sa personnalité, trouver des sonorités un peu plus éloignées des classiques du genre, c'est un fait, mais en l'état, le trio montre qu'il maîtrise l'art de la jam de façon insolente et ne néglige aucun détail (nan mais vous avez vu cette superbe pochette ?). Autant dire qu'on devrait entendre parler toujours plus de cette force tranquille qui, l'air de rien, a d'ores et déjà placé la barre très haut.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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