Von Pariahs – Hidden Tensions


Lorsque Von Pariahs a sorti son premier EP éponyme, il n’y avait que deux titres, mais on savait à la première écoute qu’on avait affaire à un groupe au talent très intéressant. Après un second EP, les Nantais ont finalement couché sur disque en septembre dernier les petites bombes qu’ils faisaient exploser sur scène. Et le groupe a su bien s’entourer pour produire son bébé. Celui-ci a été mixé par Stefan Brändström (Holograms) et enregistré aux studios Black Box par David Odlum (Tinariwen…) et au studio Odyssey par Michael Declerck (The Popopopops) ».

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Cet album se nomme Hidden Tensions et est introduit par une pochette mystérieuse. Cette photo est l’œuvre du plasticien Théo Mercier : « La famille invisible ». Mais l’album de Von Pariahs, n’a rien de caché ou d’invisible. Une fois qu’on a pressé le bouton « play », c’est tout l’inverse. Cette galette se présente comme un exutoire pour le groupe. Dans un ton plutôt sombre, elle est pleine de rage et de passion. Le son est brut, direct et spontané, tout en restant mélodieux. On ressent une tension nerveuse du début à la fin. La partie instrumentale a été enregistrée live, elle est donc tout ce qu’il y a de plus sincère et authentique. Si à la première écoute on a un peu une impression de bazar, tout est en réalité travaillé et pensé avec intelligence. On retrouve le côté crade du son garage.

Le sextet est très influencé par le mouvement new wave / cold wave et post-punk des années 80. On les compare souvent à des formations comme Joy Division, The Cure, Simple Minds, Jesus and Mary Chain ou Talking Heads. On devine également que la bande a grandi avec le son grunge et rock des années 90. Pour ce qui est des influences plus modernes, on pense à Franz Ferdinand ou Arctic Monkeys. Mais la bande ne fait pas du copier-coller. Elle s’approprie un son revival qu'elle alourdit et remet au goût du jour.

Le disque s’ouvre avec le majestueux « Gruesome », un hymne aux nappes eighties résonnantes. On continue ensuite l’épopée musicale avec tout un tas de chansons intéressantes. « Skywalker » nous capte immanquablement avec sa rythmique stressée, tandis que le ton se fait plus pop avec « At The Fairground ». On savoure l’agressivité de « Someone New » et les distorsions de « Still Human ». Parmi tous ces titres sauvages, il y a quelques moments de ralentissement, notamment avec « Under The Guns » et ses cloches froides, qui ne perd pourtant rien en lourdeur.

Si l’ensemble sonne très anglo-saxon, c’est en partie parce que Sam, le chanteur, vient de l’île de Jersey. D’où cette accent impeccable. Le chant est énormément mis en valeur et s’impose avec solidité. La voix de Sam, grave, profonde et mature a tout pour séduire. A l’écoute de ce son maitrisé et inspiré, difficile de croire que le groupe est aussi jeune. Mais c’est cette jeunesse qui permet toute cette belle frénésie.

Hidden Tenions est un album fier et abouti. Chaque morceau est une vague intense de guitares acérées, de basse musclée ou de claviers lumineux qui vient nous noyer toujours plus profond dans l’univers mouvementé des Nantais. Le groupe veut faire du bruit et le fait en toute sobriété. La bande contribue à sauver le rock français et à le renouveler. Le groupe va tourner cette année un peu partout dans l'hexagone. Ne les ratez pas, il se murmure que l’énergie des morceaux est décuplée par cent en live. 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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