Tagada Jones – Dissident – Contre-Chronique

Le 17 février sortira Dissident, l'album studio des 20 ans de Tagada Jones.

Mon estimé camarade Edge a déjà chroniqué l'album ici-même. Je dois avouer avoir été très surpris tant l'opinion qu'il exprime sur le disque est diamètralement opposée à la mienne sur bien des points, ce qui est plutôt exceptionnel. Voici donc une "contre-chronique" qui, je l'espère vous permettra d'avoir un point de vue différent et vous donnera envie d'aller écouter un album qui, à mon sens, devrait rapidement devenir un incontournable de la discographie des Bretons.

Tagada Jones - Dissident

Le premier extrait de l'album "De l'Amour et du Sang" est parfaitement choisi pour ouvrir l'album puisqu'il consiste en une longue retrospective de 1940 à nos jours, traversée de l'Histoire avec un grand H qui fait forcément echo au projet de condenser en quelque sorte l'histoire de Tagada Jones en 20 pistes. Premier titre, première claque et crescendo vers les titres suivants, d'une veine plus brutale.

Lors de l'interview qu'il nous donnait en Novembre dernier, Niko (chanteur des Tagada) nous expliquait que Dissident serait un album anniversaire qui permettrait au groupe d'aborder les différents styles musicaux (punk évidemment, metal et indus) qu'ils ont adopté à un moment ou à un autre de leur carrière mais en poussant le bouchon chaque fois un peu plus loin dans chacun des genres. Un album "plus violent" nous promettait-il.

C'est ainsi qu'à "Instinct Sauvage", morceaux Metal , la tête dans le guidon, gratte et batterie à 100 à l'heure, paroles percutantes projetées sur le tempo d'enfer ("La crise ça n'existe pas. Savante invention des états " ou "j'en appelle à votre instinct sauvage pour redevenir des Hommes") succédent "Vendetta" et ses clins d'oeils indus en deuxième partie (effets de voix "robotiques" et jeu sur la stéréo sur le monologue de mi-morceau), et l'excellent "Liberticide" et ses choeurs punk bien rageux.

La cinquième piste contient le premier featuring de l'album, "Karim & Juliette" et permet au Tagada de lancer leur premier regard dans le retro vers les ainés qui leur ont donné envie de pratiquer la musique. C'est forcément au mouvement alter et aux Bérus qu'on pensera tout de suite, et pas seulement parce que l'invité se trouve être Loran (ex Béruriers Noirs / Les Ramoneurs de Menhir). Je défie quiconque de tenter de ne pas taper du pied et de ne pas gueuler sur les choeurs.

Le tour des styles qu'on retrouve sur l'album est donc bouclé sur les cinq premières pistes, ne reste plus à Tagada Jones qu'à enfoncer le clou méthodiquement, morceau après morceau, de "Tout va bien" à "Tout casser" (gros coup de coeur pour "Superpunk" au passage aussi drôle qu'entrainant).

Faisons un point : les douze premiers morceaux sont déjà enfilés, il y a là toute la matière pour un putain de bon disque de Tagada Jones et... il leur reste plus d'un tiers de course sous la pédale pour achever de nous convaincre que cet album est définitivement incontournable comme je le disais en intro.

Ce dernier gros tiers est composé de 5 featurings (Vincent d'Aqme, Stephane Buriez de Loudblast, Poun de Black Bomb A, Reuno et Phil de Lofofora et... Guizmo de Tryo !), 2 covers et un morceau bonus... En fait de bonus, c'est toute cette partie de 8 morceaux que je vois comme un énorme cadeau aux fans, ceux qui suivent le groupe sur les tournées ou dans des projets annexes comme le Bal des Enragés. De quoi largement prendre son pied avec cette floppée d'invités. Je me suis plus longtemps attardé sur "Dernier Rendez-vous", où l'invité est Guizmo. Autant, je n'étais pas vraiment surpris (mais pas pour autant moins ravi) des autres noms étalés sur la pochette, autant... On m'a alors glissé que Guizmo était déjà présent sur l'album Le Feu aux poudres... Ah ? Ah mais oui, effectivement : c'était sur le titre "combien de temps encore" qui conclut l'album !

...Et bien c'est franchement réussi (allez, j'avais quand même un peu de doute pourtant et c'est le premier morceau que j'ai lancé tant j'étais curieux d'entendre ça). Un morceau bien rock, bien rentre-dedans avec deux univers qu'on imagine totalement déconnectés qui réussissent à se trouver (pour un "rendez-vous", c'est mieux !).

Clôture : deux reprises, un Tulaviok bien pêchu et mauvais pour vos cordes vocales ("Skin ou Keupon") et "I'm Hungry" de Anti-Héros. Bonus sympa enfin avec une version bis du morceau "Karim & Juliette" (et toujours avec Loran).

Bref, les comptes sont vite fait : j'ai aimé cet album d'un bout à l'autre comme j'ai aimé autrefois Les Compteurs à Zéro ou Descente aux Enfers

Note : 8.5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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