Undergang – Hang on

Après le Rap-Métal, voici le Dubstep-Rock. Après tout, ce n'était qu'une question de temps : si notre genre de prédilection a déjà été mélangé avec du Hip-Hop, de la funk, de l'électro ou du reggae, ce n'était logiquement qu'une question de temps. Si on a beaucoup parlé de The Path of Totality de Korn (2011), Undergang n'a rien à lui envier puisque le projet en est à son 4e album (ne connaissant pas les précédents, ne comptez pas sur moi pour me lancer dans des comparaisons). Difficile de parler de groupe, puisque Undergang est le fait d'un seul homme (sur scène également, puisque le monsieur passe de la guitare à la batterie aux samples tout en gardant un micro près de lui), qui revient à son projet de coeur après deux ans avec le groupe de Drum'n Bass / Hip-hop La Phaze, un groupe qui s'est séparé en 2013 mais que l'on retrouvait le temps d'un morceau sur Descente aux enfers (2011) de Tagada Jones. Comme quoi il est clair comme de l'eau de roche que Cédric Gleyal (son vrai nom) est bien décidé à jongler entre différents univers et à ne surtout pas limiter sa créativité.

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Au niveau des intentions, rien à ajouter. Reste bien sûr à voir ce que ça donne. La musique d'Undergang est à priori dans une large mesure destinée à la scène tant l'énergie est omniprésente ("Gentle Brutality" doit faire un malheur en live). Ajoutez à cela que les mélodies sont souvent abrasives afin de coller avec des textes et un univers globalement assez sombres (le côté hip-hop sans doute, comme sur "Ghetto" dont le nom est assez explicite), et vous comprendrez que l'album tire à boulets rouges sur pas mal de sujets sensibles. Le hic, c'est que toute cette colère se traduit aussi par un côté répétitif, au moins pour l'auditeur moyen qui regrettera que les mélodies soient souvent orientées vers une noirceur terrible ("Melancolia" ou "Sad Ta'wn", très réussies, n'en sont pas moins à se tirer une balle). 

Cependant, Undergang n'est pas encore complètement suicidaire, comme il le prouve sur les deux ecellents featurings de la chanteuse de Boston Kamik, qui apporte une touche de douceur, une nouvelle couleur à une palette déjà bien fournie. Sur ces deux titres, le projet prend encore une nouvelle dimension en atteignant un style véritablement impossible à définir sans jamais se reposer sur la moindre facilité. 

Il ne faut en effet pas se laisser abuser, si les allergiques au dubstep auront peut-être du mal, Undergang est tout sauf un clown se contentant de produire des beats calibrés pour faire jumper des hordes d'adolescents peu regardants. L'homme est un véritable musicien qui s'avère capable, quand ça lui chante, de sortir des titres plus mid-tempos, directement accrocheurs voire limite tubesques comme l'excellent morceau-titre "Hang on" ou "In that maze" (qui fait judicieusement l'objet d'une vidéo). Dans un autre registre, le gros refrain ragga sur "Pas de frontières" fait franchement plaisir.

L'investissement artistique est total, il est rare d'entendre des projets aussi fermes dans leur volonté de secouer les habitudes, à plus forte raisons dans le paysage musical français. On regrettera par contre le fait que l'homme monopolise le micro, son timbre de voix étant assez monocorde, ce qui est franchement dommage pour un projet aussi riche. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les titres avec Kamik se détachent du reste : le chant est clairement le point faible d'Undergang. Bien sûr, vu l'orientation générale du projet, avec un chant souvent hip-hop et des pistes instrumentales, on n'a pas besoin d'avoir Sting derrière le micro. Reste que ce point pourrait rebuter et que le projet gagnerait sans doute à multiplier lescollaborations en ce sens. Pour le reste, on ne peut que féliciter le musicien pour sa volonté farouche de développer un univers aussi anti-conventionnel que réussi.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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