Wo Fat – The Conjuring

Dans le registre du stoner bien lourd, les texans de Wo Fat avaient frappé un grand coup avec leur précédent (et déjà 4e) album The Black Code. Dotés de titres aux riffs imparables, l'album avait fait son petit effet et aidé le trio à se faire mieux connaître en Europe grâce à une promo enfin correcte et à leurs premières véritables tournées de ce côté-ci de l'Atlantique. Le groupe a même réalisé un 45 tours en commun avec les parisiens de Abrahma (désormais épuisé), mais qui est une preuve supplémentaire que le groupe se plaît chez nous et devrait continuer à nous rendre visite régulièrement. Cette nouvelle livraison a donc pour rôle d'enfoncer le clou et se doit d'être encore meilleure que son précdécesseur. Tâche ingrate, pourtant remplie sans problèmes.
 

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Wo Fat a en effet poursuivi une progression relativement lente mais toujours constante d'albums en albums, vers un son toujours plus prenant, toujours plus lourd et psyché. Véritable force tranquille que rien ne semble pouvoir arrêter, le trio ne révolutionne nullement son style mais franchit une nouvelle étape dans sa maîtrise de son propre son. Les amateurs du groupe tiennent donc là un bon pavé, tandis que celles et ceux qui ne connaissent pas encore mais apprécient le rock plombé n'ont plus aucune raison de passer à côté. 

Psychédélisme quand tu nous tiens... sur les 5 titres présents, le plus court dépasse les 6 minutes, ça plante le décor. Riffs massue, refrains prenants, solos interminables... Et même si n'est pas Ed Mundell qui veut, le relatif classicisme des parties de guitare lead ne les empêchent pas de rester fort bien trouvées pour emmener l'auditeur dans des dédales dont aucune personne saine d'esprit ne pourra trouver la sortie, en particulier sur la longue pièce finale, la bien nommée "Dreamwalker" et ses 17 minutes au compteur. Il faut croire que les crises de psychédélisme sont nombreuses ces dernières années, puisqu'après Monster Magnet qui s'y est remis ou de jeunes loups aux dents longues (les français de Domadora), de nombreuses autres formations, dont Wo Fat, lâchent la bride et n'hésitent plus à partir dans de longues jams. Mais parvenir à intégrer ces jams aux morceaux n'est pas chose aisée, et dans ce domaine, ce n'est rien de dire que le trio a atteint un niveau de maîtrise asse affolant.

Mais laisser la musique parler n'est pas la seule qualité de ce nouvel album, car si le groupe semble plus que jamais à l'aise dans ses baskets, il a également fait un effort pour écrire des parties chantées qui s'avèrent particulièrement bien senties. Rien que ce refrain sur le premier titre (morceau-titre par ailleurs) prend l'auditeur à la gorge avec sa mélodie très Black Sabbath. Pas à dire, les texans n'ont jamais arrêté de bosser, de progresser à leur rythme, et aujourd'hui atteignent des sommets. Et de disposer de toutes les cartouches nécessaires pour convaincre les derniers amateurs de Stoner gras de se laisser convaincre qu'ils sont bien l'un des meilleurs représentants du genre en activité.

8,5/10

 

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