Seether – Isolate and Medicate

Déjà le 6e album pour les rockers grungy sud africains de Seether. Ce nouvel effort voit le groupe poursuivre l'évolution entamée sur son précédent opus Holding onto strings better left to fray (2011) en s'éloignant encore un peu plus de sa formule de prédilection, à savoir la recette typique du gros rock à l'américaine. On peut reconnaître un certain savoir-faire, le chanteur Shaun Morgan possède un beau timbre de voix, le groupe a toujours fait l'effort d'apporter le soin nécessaire à sa production pour que ses albums disposent d'une grosse puissance de feu... Et niveau composition, c'est toujours resté assez pauvre. Si leur précédent album ne réussissait pas forcément tout ce qu'il entreprenait, il témoignait déjà d'une volonté de varier un peu les plaisirs. Une volontée approfondie sur ce Isolate and Medicate.
 

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L'excellente "See you at the Bottom", qui ouvre les débats, se dirige vers des ambiances résolument différentes, sur lesquelles plane l'influence de Tool (au niveau du son et pas de l'écriture bien évidemment). L'ambiance sombre et lancinante est soutenue par des parties de guitare bien trouvées et la voix de Shaun Morgan trouve un nouvel écrin qui lui sied excellemment bien. Un très bon départ avant que le second morceau, "Same Damn Life", ne débarque avec sa mélodie poppy digne d'une publicité pour dentifrice. Le refrain remonte un peu le niveau, mais bigre, quelle chute de qualité ! Et puis voilà que "Words as Weapons", mid-tempo plaintif dans le droite lignée de bon nombre de singles précédents, nous montre que finalement, le groupe n'a pas tant changé sa formule que ça. C'est qu'il y a un fonds de commerce à faire tourner et des ondes radios à contenter ma bonne dame...
 

Ce faux départ est vraiment dommage, parce que le groupe trouve par la suite le moyen de mêler habilement ses habitudes avec un son plus sombre qui lui sied à merveille ("My Disaster", "Suffer it all", "Keeps the dogs at bay", le nirvanesque "Burn the World"), voire avec des passages lumineux qui forcent le respect comme l'excellent "Crash", inspirée post-rock, "Watch me drown", à la mélodie légère mais cette fois réussie, ou "Nobody praying for me", hit radio en puissance un peu convenu mais parfaitement exécuté. Seether ne propose rien de bien original, mais est parvenu à composer un album inspiré, varié juste ce qu'il faut et toujours efficace qu'on prendra grand plaisir à faire tourner, à moins d'être radicalement allergique à ce genre typiquement ricain. Reste que pour les amateurs qui trouvaient jusqu'à présent le groupe trop lisse à leur goût, ce Isolate and Medicate possède des qualités qui pourraient les amener à réviser leur jugement. Délesté de quelques titres discutables et ainsi ramené à une durée plus raisonnable, il aurait pu s'avérer véritablement redoutable.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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