Oliver Wakeman, claviériste de Yes

Dans le cadre de la tournée des 40 ans du groupe Yes, j'ai eu la chance de converser 15 minutes avec leur nouveau claviériste, Oliver Wakeman, fils de l'illustre Rick Wakeman qui assura de nombreuses années ce rôle de claviériste au sein du mythique groupe de rock progressif anglais. C'est depuis sa chambre d'hôtel qu'Oliver a gentiment répondu à mes questions ce lundi 9 novembre 2009...

Oliver Wakeman

Ju de Melon : Bonjour Oliver, comment vas-tu et où te trouves-tu en ce moment ?

Oliver Wakeman : Bonsoir ! Tout va bien, il fait un peu froid ici en Belgique mais c'est de saison (rires). Nous jouons demain (ndlr: le 10 novembre 2009) à Anvers !

Ju de Melon : Comment se passe la tournée jusqu'à présent ?

Oliver Wakeman : Vraiment très bien. Nous avons déjà pas mal voyagé ces derniers mois, en passant par les Etats-Unis, le Canada ou le Mexique. C'était très sympa. Et là revenir jouer en Europe, c'est vraiment spécial pour nous et pour moi en particulier, je me rapproche un peu de la maison (rires). De plus nous avons joué à pas mal d'endroits déjà, des pays où je n'étais encore jamais allé comme la République Tchèque, la Slovaquie ou la Pologne. Des expériences enrichissantes !

Ju de Melon : Quel effet cela fait de jouer dans un groupe aussi mythique 40 ans après sa création ?

Oliver Wakeman : C'est une chance unique, un plaisir énorme. Jouer aux côtés de musiciens talenteux tels que Chris Squire, Alan White et Steve Howe (même si j'ai déjà joué avec lui sur de précédents albums, notamment ses projets solo), c'est exceptionnel. De plus, nous tournons avec un excellent chanteur québécois du nom de Benoît David (qui remplace Jon Anderson pour des raisons de santé). Cela fait presque un an jour pour jour que nous avons débuté la tournée sous cette formation, donc une année complète que je fais partie du groupe... D'ailleurs nous avons développé de si bonnes relations entre nous que les gars ont voulu m'offrir une montre le 4 novembre dernier pour fêter ces "un an", ce qui est très gentil de leur part (rires) !

Ju de Melon : N'est-ce pas trop difficile de succéder à son propre père (NDLR: Rick Wakeman, père de Oliver, a été un des membres historiques de Yes) ?

Oliver Wakeman : Ce n'est pas forcément évident, car beaucoup de gens veulent toujours me comparer à lui, mais bon faut faire avec et continuer à travailler. Je ne me prends pas trop la tête avec tout ça, je pense avoir un style à moi et au final différent de mon père. En ce qui concerne Yes, je ne joue pas seulement ce qu'il a pu jouer pour le groupe, je joue différentes parties de différents musiciens qui se sont succédés avant moi à ce poste. Du coup, je peux exprimer ma diversité, en apportant ma propre touche, sans chercher à calquer mon jeu sur celui de mon père.

Oliver Wakeman

Ju de Melon : Pour quelles raisons a-t-il décidé de quitter le groupe ?

Oliver Wakeman : Avec l'âge, mon père commençait à trouver tous ces voyages et déplacements avec le groupe un peu longs et pénibles. Il n'a jamais cesser d'être motivé pour jouer dans le groupe, mais les différentes tournées ont eu raison de son énergie. Le fait d'être loin de chez lui a également joué, il voulait se consacrer un peu plus à sa famille et prendre un peu de recul, de temps de repos. De plus, il a eu quelques petits problèmes de santé, il préfère donc recentrer son attention sur les choses essentielles de la vie et prendre plus de temps pour des activités simples.

Ju de Melon : Quel est ton album préféré de Yes et pourquoi ?

Oliver Wakeman : Wow, question très difficile... Je pourrais en citer pas mal et ce pour différentes raisons. Mais j'ai toujours adoré "Fragile", un véritable classique, tout simplement magnifique. Quand j'étais adolescent, j'aimais beaucoup l'album "Tormato", un choix qui doit sûrement paraître étrange pour pas mal de fans tant cet album a été critiqué. Cependant, en le réécoutant, on se rend compte qu'il tient une place spéciale dans la discographie du groupe.

Ju de Melon : Encore plus dur, ta chanson de Yes préférée ?

Oliver Wakeman : Ma chanson préférée ? En effet, c'est pas facile. Disons que "Heart of the Sunrise" est pour moi un véritable chef d'oeuvre, difficile à jouer d'ailleurs... Très complexe, un vrai défi à chaque fois que nous la jouons, et d'un point de vue du musicien c'est vraiment excitant. Tu sais, en tant que claviériste professionnel, je suis forcément attiré par tout ce qui est compliqué à jouer, ça me permet de me surpasser à chaque fois en étant le plus précis possible. J'adore aussi jouer "South Side of the Sky" ! Bref toutes ces chansons aux parties de clavier très intéressantes et créatives, je préfère ça aux chansons plus classiques et simples à jouer. Et avec Yes, on est jamais déçu sur ce point !

Ju de Melon : Comment as-tu appris à jouer du clavier ? Avec ton père ?

Oliver Wakeman : Pas tout à fait. Nous avons joué au piano ensemble quelques fois dans ma jeunesse. Mais je n'ai pas vraiment appris avec lui... Etant adolescent, je me suis un peu perfectionné à ses côtés, mais par exemple mon frère Adam Wakeman jouait plus en compagnie de mon père que moi. J'ai réussi à créer mon jeu sur des bases différentes, j'ai très vite ressenti le besoin de trouver mon propre style sans chercher à être influencé par mon père. J'ai globalement appris seul, puis très vite j'ai fait mes propres compositions, créé mes groupes ou autres projets. Je n'ai aucun regret aujourd'hui, j'ai connu une évolution et un choix de carrière assez naturels, un peu comme si je n'avais jamais eu de membre de ma famille dans la musique. Et quelque part j'en suis très heureux !

Oliver Wakeman

Ju de Melon : Quelles sont tes principales influences musicales ?

Oliver Wakeman : Beaucoup de groupes dont Yes évidemment ont joué un rôle majeur dans ma vie de musicien, notamment sur le plan technique. Sinon je suis fan de groupes comme Dream Theater (surtout l'album "Images and Words") ou Styx, j'aime aussi beaucoup Deep Purple, Led Zeppelin ou The Doors. Je ne me suis jamais arrêté sur une période en particulier, mais quand je bloque sur un groupe je peux rester de longs mois dessus à n'écouter que ça.

Ju de Melon : Quel est ton album préféré sorti cette année ?

Oliver Wakeman : C'est vraiment une question difficile, car je n'ai pas vraiment eu le temps d'écouter de nouveaux albums cette année à cause du temps passé sur la route pour la tournée. Je passe plus de temps à lire une fois au calme dans ma chambre d'hôtel. Par contre, je réécoute pas mal de vieux classiques ces derniers temps sur mon i-pod, laisse-moi chercher et je vais te dire ça... (il cherche)... L'album "Fate of Nations" de Robert Plant, par exemple !

Ju de Melon : Connais-tu certains groupes ou artistes français ?

Oliver Wakeman : Justement oui, quand j'étais jeune ma mère adorait un groupe français du nom de Gwendle. Une formation pas très connue qui a sorti un album en 1971... Je me souviens que j'aimais bien, mais je n'en ai jamais su plus sur eux.

Ju de Melon : Quels sont tes projets personnels une fois que la tournée avec Yes sera achevée ?

Oliver Wakeman : Elle se termine le 13 décembre, ensuite je pense prendre un peu de temps de repos avec ma famille et sûrement rejouer avec mon père. On a un show de Noël prévu ensemble en Angleterre, ce sera un moment très convivial. Il est probable que je refasse quelques dates en 2010 avec Yes, mais je joue aussi avec un autre groupe mythique qui fête ses 45 ans cette année : Strawbs. J'aimerais également trouver le temps d'enregistrer un nouvel album pour mon projet solo, j'espère pouvoir faire ça l'an prochain.

Oliver Wakeman

Ju de Melon : Quelques mots pour les fans français et les auditeurs de La Grosse Radio ?

Oliver Wakeman : J'espère que beaucoup d'entre vous seront présents à Paris et à Nantes le 11 et le 12 novembre. C'est toujours très plaisant de jouer en France, le public est toujours très réceptif à la musique de Yes. Bref, on va encore passer de très bons moments je pense !

Ju de Melon : Merci beaucoup Oliver, c'était un plaisir !

Oliver Wakeman : De même, merci à toi !

Ju de Melon : Et bonne chance pour les prochains shows et tes futurs projets !

Olivier Wakeman : Merci beaucoup, au revoir !

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