Rencontre avec Chris Wolstenholme de MUSE à  Paris (25.09.18)


C’est dans un hôtel près de la place Vendôme que nous avons eu la chance de rencontrer Chris Wolstenholme, bassiste du groupe britannique Muse, afin d’en savoir plus sur Simulation Theory. Le huitième album du groupe est prévu pour le 9 novembre 2018. Alors, qu’attendre de ce nouvel opus ? Chris nous en a dit un peu plus sur la manière dont ils ont conçu cet album, et à quel point leur relation avec les fans français est toujours aussi spéciale. 

ENGLISH VERSION BELOW

La Grosse Radio : Salut Chris ! Content d'être de retour à Paris ? On dirait que vous avez une relation spéciale avec les fans français.

Chris Wolstenholme : Oui, je crois. La France a été l'un des premiers pays où nous avons joué en dehors du Royaume-Uni. Curieusement, même avant de signer avec une maison de disques, nous faisions beaucoup de concerts au Royaume-Uni, en particulier dans les endroits où nous vivions. Mais nous avons fait quelques concerts en France, bien avant de sortir notre premier album. Paris a été l'une des premières villes où nous sommes venus jouer.

Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c'est ce genre de connexion instantanée avec les fans français. Nous avons fait un concert gratuit pour OUI FM et c'était une toute petite salle, il y avait environ 500 personnes. C'était différent de tous les autres concerts qu'on avait fait. Quand on jouait au Royaume-Uni, 30 personnes venaient ! (rires) À l'époque, peu de gens venaient nous voir jouer. C'était aussi la première fois qu'on me demandait un autographe. Quelqu'un m’a montré une baguette de batterie et m'a demandé de la signer. Donc je pense que c'était la première fois qu'on se sentait comme un vrai groupe, les gens nous aimaient vraiment ! Et nous ne pouvions littéralement pas sortir de la salle, on est sorti de scène et on ne pouvait pas bouger parce que les gens nous entouraient de partout.

Chaque concert que nous avons fait en France était 3 ou 4 fois plus grand que n'importe quel concert que nous avons fait ailleurs dans le monde. Je ne sais pas pourquoi c'est arrivé en France, c'était un peu magique. Notre relation avec les fans français est toujours restée ainsi.

Vous venez de sortir 4 titres de votre prochain album : Simulation Theory. Avez-vous eu de bons retours ?

Ouais, c’est plutôt bien ! Cela arrive avec tout ce qu’on fait aujourd'hui, mais je pense que nos chansons peuvent parfois être assez divisantes. Mais nous ne sommes jamais restés les mêmes, nous avons toujours essayé de nouvelles choses, nous aimons expérimenter. Nous essayons de trouver de nouveaux domaines musicaux à explorer. Je pense que nous avons déjà beaucoup exploré avec nos 8 albums. Il y aura donc toujours des chansons qui ne conviennent pas à certaines personnes.

Mais je dirais que le feedback pour la plupart des chansons est très positif. Pour nous, la plus grande indication est quand nous jouons les chansons en live. La réponse à nos chansons en concert a toujours été excellente. Il y a beaucoup d'autres chansons de l'album que les gens pourront entendre. "Pressure" sort cette semaine donc il y aura 5 chansons avant la sortie de Simulation Theory. Mais c'est différent cette fois-ci, il y a beaucoup de chansons que nous avons déjà sorties, on l’a un peu fait dans l'autre sens cette fois, haha.
 

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Crédits photo : Jeff Forney

Avec l'artwork, il semblerait que vous vouliez explorer l'imagerie rétro-futuriste avec une tendance des années 80, vu que c’est de Kyle Lambert, qui a fait l’affiche de Stranger Things. Qu'est-ce qui a inspiré la pochette de l'album ?

L’artwork signifie que le passé a toujours été un combat, vraiment ! Nous avons tous passé tellement de temps en studio à faire l’album, et après avoir fini, nous nous sommes dit : "Oh, on doit encore faire les visuels, les vidéos…» Mais pour cet album, nous ne l'avons pas pensé en tant qu'album. Nous n'étions pas en studio pour faire un album en fait, nous avons fait 3 jours ici, 2 jours là, en enregistrant les chansons individuellement, pendant presque 2 ans. Cela nous a donc donné plus de temps pour réfléchir à d'autres choses, comme la direction artistique. Je pense que c’est à cause de la musique de l’album, elle est beaucoup inspirée des années 80, nous avons donc pensé que c'était une bonne idée d'aller dans cette voie.

Nous avons essayé d'avoir un concept qui traverse la musique, les illustrations et les vidéos. C'est quelque chose qui n'a jamais été fait avec succès auparavant. Le truc des années 80 me fait penser à mon enfance. Nos enfants grandissent, Matt a un fils maintenant et du coup, tu commences à réfléchir sur ta vie. Je me retrouve parfois à penser à mon enfance et cela me rappelle les années 80, comme les films des années 80, la musique...

La plupart des gens diraient probablement que les années 90 étaient la période musicale qui définit qui nous sommes et oui, ça l’était à certains degrés, c’est la période dans laquelle nous avons commencé et qui nous a influencé. Mais en fait, la plupart de nos premiers contacts avec la musique datent des années 80. C'est donc logique pour l’artwork.

Simulation Theory sonne très éclectique, du rock aux influences électro et même pop. Muse a toujours été un groupe qui essaye beaucoup de choses, de l'expérimentation à la symphonie. Que vouliez-vous réaliser avec cet album ?

Je ne sais pas vraiment, parce que quand on a commencé, on ne pensait pas à un album. La première chanson sur laquelle nous avons commencé à travailler était "Something Human" et c'était il y a 2 ans. On l'a enregistré à Londres et on s'est dit au revoir pour environ 3 mois ! Matt retournait à Los Angeles et je suis resté à Londres. On avait un peu de temps libre.

On pensait à des chansons individuelles. Nous avons également eu une discussion sur la façon dont les gens écoutent la musique aujourd’hui. La plupart du temps, les gens écoutent des chansons seules à cause du streaming, tu peux simplement choisir une chanson et la mettre dans la playlist que tu veux. Nous avons donc pensé que ce serait une bonne façon de faire l'album, de se concentrer sur les chansons individuelles et de ne pas attendre la sortie d'un album pour sortir quelque chose. C'est comme ça que ça marche depuis 50 ans. Tu sais, tu fais un album et puis tu sors une chanson avant l'album, etc. Tout tourne autour de l'album. On a donc pensé qu’on pourrait faire de la musique d'une manière qui convienne à la façon dont les gens écoutent la musique, pour qu’on puisse enregistrer une chanson et la sortir ensuite. Après ça, peut-être qu'on mettra cette chanson sur l'album ou peut-être pas !

Cela nous a donné beaucoup de liberté pour faire nos propres choix. Evidemment, toutes les chansons sont arrivées sur l'album, ce qui est génial. C'était bien de sortir des chansons comme "Dig Down", "Thought Contagion" et "Something Human" sans que tout le monde pense "Oh, ça fait partie d'un gros quelque chose" car ce sont des chansons autonomes. Aujourd'hui, les gens écoutent la musique différemment, alors les gens devraient peut-être penser à sortir de la musique différemment aussi.

Est-ce la raison pour laquelle vous allez sortir une vidéo pour chaque chanson de Simulation Theory ?

Je pense que oui. Nous en avons déjà fait 5. Qu'il s'agisse d'une vidéo à gros budget ou simplement d'une vidéo paroles, je suppose que nous pouvons nous permettre tout cela. Certaines personnes sortent un album et il n'y a que 3 chansons importantes, ce sont les singles. Et les 9 autres ne veulent rien dire, je pense personnellement que c'est une honte. Pas seulement pour nous, mais beaucoup de travail est consacré à la réalisation de l'album, alors pourquoi certaines chansons seraient plus importantes que d'autres ? Ce n'est pas parce que le label pense que c'est un single et que celui là n’en est pas un qu’il faut voir les choses ainsi. Pour nous, chacune de nos chansons est importante.

 

Simulation Theory est orienté "Rock Stadium", droit au but, avec des morceaux énormes et des chœurs puissants. Avez-vous l'intention d'essayer de nouveaux systèmes de sonorisation en live, comme U2 l'a fait lors de sa tournée Experience / Innocence ?

Nous avons discuté des différentes façons de faire du son dans un environnement live. Les gens commencent à faire des concerts en 5.1 et ce genre de choses. C'est une chose qu’on a pensé faire. Mais c'est un peu problématique d'un point de vue logistique parfois. Évidemment, vous avez un certain espace à l'intérieur de la salle et chaque fois que vous décidez d'installer des amplis quelque part, il y a beaucoup d'endroits où les gens ne peuvent pas se tenir debout ! Je pense que la plupart des concerts que nous allons faire auront lieu à l'extérieur.

C'est très difficile d'obtenir un très bon son en direct parce qu'on se bat avec l'acoustique dans différentes salles, et si on est à l'extérieur, il y a le vent et tout ça. Vous pouvez donc dépenser une fortune et du temps, puis le déplacer à l'extérieur et ça ne marche pas parce qu'il y a du vent, haha ! La méthode traditionnelle fonctionne, et les gens peuvent l'entendre, c'est donc la chose la plus importante. Pour nous, il s'agit plutôt d'éléments visuels. Mais je suis sûr qu'avec le temps et l'évolution de la technologie, les possibilités s'ouvriront. Mais actuellement, c’est un vrai casse-tête !

À quoi pouvons-nous nous attendre pour votre prochaine tournée ?

On va faire quelque chose de différent. On ne sait pas encore vraiment comment ça va se passer. Il y a beaucoup de travail en cours car on ne tournera pas avant l'année prochaine. Il y a plein d'idées, comme je l'ai dit, nous avons beaucoup d'éléments en terme de lumière et d'effets visuels. La technologie semble avancer plus vite que le son. Chaque fois que nous partons en tournée, c'est très intéressant, comme les drones, personne ne l'avait encore vu. Et maintenant, c'est old school ! Nous sommes donc à la recherche des nouveautés, etc. Nous explorons toutes les idées. Mais les visuels vont être inhabituels et, espérons-le, quelque chose que les gens n’auront jamais vu auparavant !

Nous vous avons vu à La Cigale pour un concert spécial à Paris. Aimeriez-vous équilibrer plus entre les grands stades et les petites salles, à l'avenir ?

Je pense qu'au cours des dernières années, nous avons fait plus de petits concerts. Quand nous avons fait le Drones Tour, la première tournée était de 6 dates en Angleterre. C'était les mêmes salles que pour The Origin Of Symmetry. On avait 200 fans ! Et nous l'avons vraiment apprécié, c'était l'une des tournées les plus drôles que nous ayons jamais faites. Ça me rappelle à quel point j'aime faire des petites salles maintenant. Nous n'en avons pas fait depuis longtemps et il y a un sentiment très différent. C'est très difficile d'en faire beaucoup parce que les gens disent toujours "Vous devriez faire plus de petites salles ! Nous n'aimons pas les arènes et les stades" Mais quand on fait de petits concerts, ils disent "Il n'y a pas de billets ! Je ne peux pas entrer !"

Nous avons fait un concert à Londres il y a 3 ans dans un lieu d'une capacité de 1000 personnes et c'était gratuit. Les gens devaient donc venir, et il y en avait environ 2 000 qui se sont présentés pour entrer dans la salle. Donc, si tu fais trop de petites salles, ça énerve les gens. Je suis sûr que nous continuerons à le faire, mais pas tant que ça ! Je pense que la plupart des gens veulent nous voir alors nous devons jouer dans des salles plus grandes. L'équilibre est toujours la chose la plus difficile ! 

Merci pour ton temps !

Cool, merci !

Merci à Valentin et Arnaud de Warner Music France pour l’interview.

 

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ENGLISH VERSION

La Grosse Radio : Hi Chris ! Are you happy to be back in Paris ? It seems like you have a special relationship with French fans.

Chris Wolstenholme : Yeah I think so. France was one of the first places we played outside of the UK. Strangely, even before we signed a record deal, we did a lot of gigs in the UK, particularly around the places we lived. But we actually did a couple of shows in France, way before we did our first record. Paris was one of the first cities where we came to play. I don’t really know why but it seemed to be this instant kind of connection with the French fans. We did a free show for OUI FM and it was a really small venue, there was about 500 people there. It was unlike any other shows we’ve ever done for us.

When we played in the UK, 30 people showed up! (laughs) At that time, not many people watched us play. It was also the first time someone ever asked me for an autograph. Somebody came up with a drumstick and asked me to sign it. So I think it was the first time we felt like a proper band, people really liked us! And we literally couldn’t get out the venue, we came off stage and we couldn’t move because people were surrounding us. Every gig we did in France was 3 or 4 times bigger than any gig we did anywhere else in the world. I don’t now why it happened in France, it was kind of magical. Our relationship with French fans has always stayed that way.

You’ve just released 4 tracks from your upcoming album : Simulation Theory. Did you get some good feedback ?

Yeah it’s been great! It happens with all he stuff we do today but I think our songs can be quite divisive sometimes. But we never stayed the same, we’ve always tried new things, we love to experiment. We try to find new musical areas to explore. I think we have already explored a lot over 8 albums. So there will always be songs that doesn’t fit with certain people.

But I would say, the feedback for most songs is very positive. For us the biggest indication is when we play the songs live. The response to our songs live has always been great. There’s a lot more from the album for the people to hear. «Pressure» comes out this week so that will be 5 songs before the album is released. But it’s different this time, there’s a lot of songs that we released before, we’ve done it the other way around haha.

With the artwork, it seems like you want to discuss the retro-futuristic imaging with a trend of 80’s as it’s from Kyle Lambert, who did the Stranger Things one. What inspired the album cover ?

The artwork means that the past has always been a struggle, really! We all spent so much time in the studio making the record and after we finished we were like : «oh, we have to do the artwork, the videos…» all of this stuff you have to do! But for this record, we didn’t make it as an album. We weren’t in the studio making an album, we did like 3 days here, 2 days there, recording individual songs, over nearly 2 years. So it gave us more time to think about other things, like the artistic direction.

I think because of musically there was some strong eighties influences in it, we felt it was right to go down that road. We tried to have a concept that runs through the music, the artwork and the videos. It’s something that hasn’t been successfully done before. The eighties thing makes me think about my childhood. Our kids are growing up, Matt has a son now and by doing that you start reflect on your life. I find myself looking back to my childhood sometimes and it reminds me of eighties, like eighties movies, music… Most people would probably say that the nineties was the musical area that defines who we are and it was to some degrees, it was the area that we started in and influenced us. But actually, most of our earliest exposure to music was the eighties. So it makes sense for the artwork.
 

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Crédits photo : Jeff Forney

Simulation Theory sounds very eclectic, from rock to electro pop influences. Muse has always been a band who tried a lot of things, from experimentation to even symphony stuff. What did you want to achieve with this album ?

I don’t know really, because when we started it, we weren’t thinking about an album. The first song we started working on was «Something Human» and that was 2 years ago. We recorded it in London and we said goodbye to each other for about 3 months! Matt was going back to L.A. and I stayed in London. We were having some time off. We were thinking about individual songs.

We also had a discussion about the way people listen to music now. People mostly listen to individual song because of streaming, you can just pick a song and put it in a playlist you know. So we thought it might be a good way to make the record, to focus on individual songs and not wait for an album to come out to release stuff. It’s the way it worked for the last 50 years. You know, you make an album and then you release one song before the album etc. Everything’s really about the album.

So we thought we could make music in a way that suits the way people listen to music, so we can record a song and then release it. After that, maybe we’ll put that song on the album or maybe not! It gave us a lot of freedom to make our own choices. Obviously all the songs made it to the album which is great. It was nice to release songs like «Dig Down», «Thought Contagion» and «Something Human» without everybody thinking «oh that’s all part of a big something» because they are standalone songs. Today, people listen to music differently so people should maybe think about releasing music differently as well.

Is that the reason you are going to release a video for each song of the album ?

I think so yes. We have done 5 already. Whether it’s a total high budget video or just a lyric video, I guess we can afford this all package. Some people release an album and there are just 3 important songs, that’s the singles. And the other 9 don’t mean anything, I personally think that’s a shame. Not just for us, but a lot of hard work goes to the album making, so why some songs are more important that the others ? Just because the record label thinks that’s a single and that’s not ? You know, so each of our songs are important.

Simulation Theory is "Rock Stadium" oriented, straight to the point songs, with powerful choruses. Do you intend to try new sound systems live, like U2 did on its Experience / Innocence tour ?

We have talked about different ways of doing sound in a live environment. People start doing gigs in 5.1 and things like that. It was something we looked at. But it’s a little bit problematic logistically sometimes. Obviously you have a certain amount of space within the venue and everytime you decide to put speakers somewhere, there’s a lot of place where people can’t stand! I think most of the shows we’re going to do are going to be outdoor.

It’s very difficult to get live sound really good because you’re battling with acoustic in different venues, and if you’re outdoor there’s the wind and all that stuff. So you can spend an absolute fortune and time and then you set it outdoor and it doesn’t work because it’s windy haha! The traditional way works, and people can hear it so that’s the most important thing. For us it’s more about the visual elements. But I’m sure as time goes on and technologie develops, the possibilities will come out. But at this time it’s all just a headache!

 

What can we expect for your upcoming Tour ?

We’re gonna do something different. We’re not entirely sure how it’s gonna be yet. It’s all very much work in progress. We’re not touring until next year. There’s plenty of ideas, like I said, we have a lot of lightning elements and visual effects. The technologie seems to advance quicker than the sound stuff. Everytime we go on Tour it’s very interesting, like the Drones, no one has seen it before. And now it’s old school haha! So we are looking for the next things, what’s new etc. We’re exploring all the ideas. But the visuals are going to be unusual and hopefully something people haven’t seen before!

We saw you at La Cigale for a special show in Paris. Would you like to do more balance between big stadium shows and small venues in the future ?

I think over the last few years, we definitely did more small shows. When we did the Drones Tour, the first Tour was 6 UK dates. It was the same venues we did for The Origin Of Symmetry. We had 200 fans! And we really enjoyed it, it was one of the funniest tour we’ve ever had. It reminds me how I love doing smaller venues now. We haven’t done any for a long long time and they have a very different feeling.

It’s very difficult to do a lot of them because people are always like «You should do more smaller shows! We don’t like arenas and stadiums» But when we do small shows, they’re like «There’s no tickets! I can’t get in!» We did a show in London 3 years ago in a 1000 people capacity venue and it was free. So people had to come, and they were like 2000 turned up to get into a small venues. So if you do too much small shows, that upsets people. I’m sure we’ll continue to do that, but not that much haha! I think most of people want to see us so we have to play bigger rooms. The balance is always the hardest thing! 

Thank you for your time !

Cool, thank you ! 

 

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