Interview avec Tyler Bryant & The Shakedown à  Paris (04/06/2019)


Ils sont jeunes mais pourtant, leur carrière est déjà bien remplie. Après avoir tourné avec les meilleurs : AC/DC, Guns ’N Roses, ZZ Top ou encore Eric Clapton, il est temps pour Tyler Bryant & The Shakedown de voler de leurs propres ailes. Leur troisième album sort ce mois-ci, et on a voulu en savoir plus. Asseyez-vous, prenez une bonne boisson, Tyler et Caleb (respectivement chanteur / guitariste et batteur) nous emmènent dans un tourbillon de bonne humeur !

 

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Crédits photo : Florentine Pautet

Salut les gars, c'est votre dernière interview de la journée ! Tout d'abord, comment allez-vous aujourd'hui ?

Tyler : Nous sommes heureux d'être ici, alors prends ton temps !

Caleb : Vraiment très bien. Nous ne voulons pas te presser, on t’apprécie, toi et ton temps.

Merci pour votre temps en tous cas !

Tyler : Non, merci pour TON temps ! (rires) Tu sais, c'est génial de parler à des gens qui veulent vraiment prendre le temps de répandre du bon rock and roll.

Vous avez un nouvel album intitulé Truth And Lies qui arrive ce mois-ci. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus d'enregistrement ?

Nous avons enregistré le disque à Brooklyn avec un producteur qui s’appelle Joel Hamilton, j'aime bien l'album qu'il a fait avec The Black Keys et un groupe d'artistes hip-hop appelé Blakroc, et aussi l'album de Highly Suspect qu'il a produit. Le fait qu'il ait travaillé avec Tom Waits a été très vendeur pour moi. Nous l'avions rencontré quand nous étions en tournée avec Clutch et nous avons adoré son atmosphère. Donc on s’est dit qu’il pouvait bien nous représenter en studio. Nous avons donc obtenu un rendez-vous avec lui et on a enregistré l’album en deux semaines et demie.

Caleb : C'était un processus très amusant et très créatif.

Quels ont été les changements par rapport à vos premiers albums ?

Tyler : Je suppose que l'écriture est en train de changer en fonction de comment les chansons réagissent dans un contexte live. Cela dépend des chansons qui nous satisfont émotionnellement lorsque nous les jouons en tournée tous les soirs. Cela change aussi en fonction de ce que nous écoutons et de nos goûts parce qu'ils se développent.

Caleb : Et ils changent beaucoup !

Tyler : Oui, pour l'album Wild Child, nous écoutions principalement du rock et du blues classique. Quand Noah a rejoint le groupe, notre son a un peu changé parce que nous avons commencé à faire des choses différentes. Je pense que ce disque est le meilleur instantané de ce que nous faisons actuellement sur le plan musical. Ce ne le sera probablement plus d'ici l'an prochain parce que nous sommes en train, espérons-le, d'évoluer.

Caleb : Je pense que ce disque est beaucoup plus «live». Évidemment, nous avons enregistré tout le disque en live, mais celui-ci contient un peu plus de cet élément. C'est plus organique et il a plus d'énergie. Nous voulions garder ces moments de personnalité qui se produisent juste pour un instant. C'est vraiment ce qu'on voulait garder imparfait. Je pense que ça aide.

Est-il important pour vous d'enregistrer dans les conditions du direct ?

Tyler : Nous aimons l'énergie que ça apporte aux morceaux.

Caleb : Nous sommes un groupe de musique live, c'est ce que nous voulons. Je pense qu’on s’épanouit dans ce contexte. Et ça nous permet de jouer ensemble. Si l'un de nous fait quelque chose qui m'inspire, ce sera peut-être un changement plus tard, mais c'est un moment qui s'est produit et c'est un grand oui pour nous.

De quoi parlent vos paroles ?

Tyler : Il y en a sur les relations et il y a des chansons sur le fait de profiter de la vie ou même sur l’anxiété… ou sur les questions qui se posent en nous. Je pense que l'un des éléments les plus importants des paroles est pour moi l'espoir. Même dans les chansons sombres, je veux que ce soit plein d'espoir. Dans des chansons comme "Shape I'm In" ou "Panic Button", il y a comme une lumière au bout du tunnel. Je pense que c'est important, si vous voulez que la nuit tombe, d'avoir une sorte de lueur d'espoir à la fin.

Caleb : C'est aussi par l'espoir qu'il y a de la responsabilisation. Il y a quelque chose dans les chansons qui valorise l'auditeur, en tous cas, ils sont censés le ressentir. J'espère que oui ! (rires) Mais je pense que les paroles et la façon dont nous structurons les séquences vous emmènent dans un voyage à travers tout. Les gens vont donc vivre beaucoup de choses et c'est évidemment ce que nous voulons.

Vous écrivez de la musique pour le divertissement ou vous voulez diffuser un message particulier ?

Tyler : Je ne sais pas... On le fait juste parce qu'on adore ça.

Caleb : Je ne sais pas si nous réfléchissions trop quand nous avons commencé. On ne pensait à rien ! On ne pensait pas à l'argent et aux trucs comme ça. On s'éclatait, c'est tout ! Évidemment, je pense que tout s'est développé et a évolué.

Tyler : Nous étions les enfants dont les paroles parlaient de problèmes. Nous n'avions aucune idée de ce que nous faisions !

Caleb : Ce qui est drôle quand on a commencé, c'est qu'on a eu notre première tournée et qu'on avait une chanson qui s'appelait "The Rock Song" et ce n'était même pas une chanson.

Tyler : Ouais, j’arrivais avec des paroles différentes chaque soir.

Caleb : Oui, tu chantais des trucs genre «sububububu batcha batcha batcha boom !» Il avait le refrain, et peut-être la structure, peut-être rien ! Personne n'en avait la moindre idée, mais on s'amusait, c'est tout.

Tyler : On aurait dit que tu disais "bread Shibada".

Caleb : C'est ce que j'ai dit ? C'est trop marrant.

Vous avez choisi "On To The Next" comme premier single, pourquoi celui-ci ?

Tyler : Nous pensions que ce serait une belle intro dans l’album. Il y a aussi cette ambiance dans le refrain qui permet aux fans de The Shakedown de chanter avec nous, c'est important. Cette chanson est si géniale. Nous l'avons envoyée à un tas de gens du label et ils étaient tous du genre "C'est la chanson par laquelle on commencera". J'étais à un point où j'aimais toutes les chansons, donc je me fichais de ce que les gens allaient entendre en premier. C'est plutôt bon signe.

Caleb : Oui, c'était bien.
 

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Crédits photo : Florentine Pautet

On a reçu votre album dans un communiqué de presse et nous l'avons beaucoup aimé. On peut dire que c'est toujours votre genre de musique heavy blues, mais il y a plus de personnalité.

Cool, je suis content que tu ressentes ça ! C'est ce qui est important.

Tyler : Ouais, il y a beaucoup d'honnêteté dans les paroles. La musique, c'est notre truc. Tu sais, on le fait vraiment parce qu'on aime ça.

Caleb : Il y a aussi beaucoup de vulnérabilité dans ce disque. Tyler en a beaucoup parlé aujourd'hui, mais il y a des failles dans les paroles où les gens peuvent s’identifier. Je suis fan de toutes les chansons, donc on veut juste que les gens se connectent avec. Évidemment, nous voulons qu'ils se connectent avec toutes les chansons, mais si ce n'est qu'une chanson, alors nous avons bien fait notre boulot. 

Que diriez-vous aux gens qui disent que vous ne prenez pas de risques en faisant ce genre de musique ?

Tyler : Ouais, eh bien on le fait parce qu'on l'adore, tu vois ce que je veux dire. Je me suis toujours posé cette question : "Est-ce que la version de toi à 15 ans voulait être la version de toi à 28 ans ?" parce que la musique a toujours été pour moi une pure passion. Et je sais que c'est la même chose avec Caleb, Graham et Noah. C'est pour ça qu'on joue du rock'n roll, ça fait du bien. Ce n'était pas un choix de carrière. Si on voulait faire une carrière qui rapporte de l’argent, on ne ferait pas ça !

Caleb : Nous aurions arrêté ça il y a longtemps ! L'important, c'est que nous vivons beaucoup de choses ensemble.

Tyler : Et nous sommes toujours amis !

Caleb : Oui, c'est risqué de faire ce genre de musique, mais on ne pense pas à ce genre de choses. Nous le faisons parfois, mais ce n'est pas important. Je pense qu'en fin de compte, si nous créons de la musique honnête, les gens vont aimer ça. Peut-être que cela prendra du temps, mais des choses vont se produire tôt ou tard.

Donc vous n’avez pas peur d'être coincés dans ce style de musique ?

Tyler : Nous sommes définitivement dans l’esprit d'essayer de faire notre son original et d’y insérer nos influences rock classique.

Caleb : C'est drôle parce que j'ai l'impression que beaucoup de gens se plaindraient du contraire. Notre musique est si éparpillée qu'il est difficile de la définir.

Tyler : C'est le problème, je veux dire qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Vous devez vous déplacer d'un lieu d'intégrité à l'intérieur de vous-même.

Caleb : Je pense que ça veut dire qu'on fait quelque chose. La presse négative, c'est bien.

Tyler : Peut-être que tu devrais appeler cette interview : "Ces mecs sont nuls" !

Caleb : Ça devrait s'intituler : "C'est le pire groupe de tous les temps" ! Non, non, ne l’appelle pas comme ça s’il te plaît ! De toute façon, je pense que n'importe quelle couverture presse est de la bonne presse. Ce sont juste des opinions et tout le monde a des opinions.

Tyler : C'est fou cependant, parce qu'il y a tellement de groupes qui ont réussi en faisant une musique beaucoup plus throwback que nous, comme Greta Van Fleet. Je veux dire, dans notre dernier album, nous avons mis des trucs électroniques qui ne sont pas du tout seventies. Je pense que la guitare a un certain stigmate pour beaucoup de gens. Ils pensent que juste parce qu'il y a beaucoup de guitares, ça sonne vieux. Je ne suis pas nécessairement d'accord avec cela. Tout ce qui m'importe, c'est de faire de la musique du mieux que je peux et de donner de bons concerts aux gens qui nous aiment.
 


Alors quand pourra-t-on vous revoir sur scène en France ?

Le plan est normalement avant la fin de l'année. Nous avons un tas de dates prévues et nous essayons de faire en sorte que ça marche pour tout le monde.

Caleb : J'ajouterai simplement que c'est très difficile sur le plan logistique. Nous aimons beaucoup faire des tournées. Nous essayons simplement de faire ce qu'il y a de mieux pour les gens qui travaillent avec nous.

Tyler : Je pense que si nous ne venons pas au Brésil, nous allons nous faire tuer !

Caleb : Quoi qu'il en soit, nous aimerions revenir avant la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. On croise les doigts.

Tyler : Partout où nous sommes allés en France, les gens ont été si géniaux. Nous voulons faire une visite approfondie ici.

Oh génial, ça va être cool !

Caleb : Même Olivier (ndlr: leur attaché de presse français) nous l'a dit : "Pourquoi tu ne joues qu'à Paris ?!"

Et sinon, quels sont vos groupes préférés en ce moment ?

Tyler : J'aime Band Of Skulls, Larkin Poe et Rival Sons. J'écoute beaucoup de musique country aussi.

Caleb : J'allais dire Rival Sons, j'adore leur nouveau disque. J'écoute aussi du hip-hop. Je dois dire que j'écoute beaucoup les Beastie Boys également. Mais j’écoute de tout tu vois.

Tyler : Nous sommes sur le point d'écouter Gov’t Mule, ça va être fou !

Et quel est votre pire souvenir en tournée ?

Définitivement regarder Caleb dormir dans notre chambre d'hôtel avec des gens qui n'étaient pas censés être là. Et puis, j'essayais de les faire sortir de la chambre d'hôtel. Je ne savais pas comment réveiller ces gens, alors j'ai fini par crier "VIOL" à pleins poumons, si fort que j'ai explosé les vaisseaux sanguins de mes yeux.

Caleb : Hahahahaha, c'est une belle histoire ! Beaucoup de pannes et de personnes ivres.

Tyler : Ouais, on ne peut pas faire mieux, quand un étranger se glisse dans ta chambre.

Super façon de finir l'interview, merci pour votre temps les gars !

Merci, nous apprécions que tu sois venue pour nous.

Merci à Olivier et Roger de Replica Promotion pour l'interview.
 

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