Entretien avec Doe Paoro

Après la claque de l’écoute, un entretien avec l’artiste Doe Paoro (alias Sonia Kreitzer) s’imposait. Voici donc une interview où la demoiselle revient sur son premier album « Slow to Love » sorti en février dernier.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je suis Doe Paoro.

D’où est venu le nom Doe Paoro ?

Ca parle de la connexion avec la nature, avec la voix, l’expansion d’une mythologie féminine. La traduction exacte reste imprécise, mais Paoro vient d’un mythe cosmogonique Maori et signifie quelque chose comme « Dieu de l’écho ».

Comment décrirais-tu ta musique ?

On appelle ça « Ghost Soul ».

 

Qu’est ce qui t’influence ?

Je trouve l’inspiration en explorant à la fois ce qui nous rend humains et ce qui nous asservit…Des cycles de grands désirs et d’aversions. C’est peut être une libération que je cherche en chantant inlassablement à propos des même thèmes, je ne sais pas. C’est une sorte d’exorcisme.

As-tu tout composé toi-même ?

J’écris les paroles et les mélodies de chaque chanson mais la co-écriture reste une partie importante dans la composition des arrangements. Mon principal collaborateur est Adam Rhodes, qui est aussi pianiste dans le groupe. Nous avons une relation musicale très intuitive et il arrive souvent qu’on se renvoie la balle jusqu’à trouver l’équilibre parfait.

Comment s’est déroulé l’écriture et l’enregistrement de l’album et quel était ton état d’esprit à ce moment là ?

Je n’ai pas fait « Slow to Love » intentionnellement. J’ai passé sept mois à voyager à travers l’Inde, l’Egypte et d’autres endroits alors que j’avais le cœur brisé. Quand je suis revenue à New York, la musique m’est tombée dessus, c’était la seule chose qui me faisait du bien et j’écrivais tout le temps. Dans le train, griffonnant des paroles, au détour d’une conversation, etc… Les chansons venaient d’ailleurs et Adam et moi sentions cette urgence, cette énergie intense. Nous avons enregistré la plupart des chansons dans son appartement et il les a produites. Notre méthode s’appuie sur la construction dans un premier temps pour mieux tout défaire ensuite. Je vais poser trente lignes de chant différentes sur un loop de piano, et n’en garderai qu’une seule.
 


« Can’t Leave You » et Soft but Strong » sont des chansons très touchantes, peux-tu en parler un peu plus ?

Pendant longtemps, j’avais tous ces sentiments enfouis en moi sans y avoir réellement accès, et je pensais qu’il y’avait une vraie force là dedans. J’étais en couple avec une personne qui avait beaucoup de douleur en elle, et finalement sa nature autodestructrice a eu raison de notre histoire ; et c’était très, très déconcertant. Essayer de comprendre ce qu’est l’amour ; cette capacité à amener autant de joies que de peines. Je me demandais, est-ce toujours quelque chose d’aussi tranché, où cela voulait-il dire que ce n’était même pas vrai ? Quelque chose à propos de ces questions et les circonstances m’ont complètement brisée, et tous ces sentiments se sont mis à me submerger ; c’est là que la musique est arrivée. « Soft but Strong » représente ce que j’ai appris de cette expérience, à savoir que notre vraie force provient de notre habilité à tout ressentir, au fait de ne plus avoir peur et de savoir faire face à ce qui risque de nous heurter.

Il y’a quelque chose de très authentique dans ta voix, quel genre de chanteurs aimes-tu ?

J’aime les chanteurs qui arrivent à me sortir de moi quand je les écoute. Lauryn Hill, Nina Simone, Justin Vernon, Letta Mbulu, Antony ; leurs voix m’attirent dans leurs univers.

Qu’est-ce qui t’amène à écrire une chanson ?

En général, la perte. J’essaie de trouver un moyen de ne plus avoir à être blessée pour écrire, parce que je ne veux pas avoir affaire avec cette malédiction ; être dépendante de la souffrance pour l’art n’est pas le futur que je souhaite. Ceci dit, je n’ai toujours pas trouvé de solution.

 

Quels sont tes prochains projets ?

Je suis en train d’écrire mon deuxième album et je suis très enthousiaste.

Et pout finir, faisons un petit portrait chinois, je pense que tu connais, alors, si tu étais une couleur, tu serais ?

Le vert.

Un animal ?

Un lion.

Un lieu ?

L’Himalaya.

Une chanson ?

The Sparrow.

Un personnage de dessin animé ?

Je ne l’ai jamais vu, mais j’aimerais bien être Dora l’exploratrice.

Un mot ?

Amour.

Et quelle serait ton épitaphe ?

Pour l’instant, je veux juste me concentrer sur la vie.

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