Popa Chubby + Balkun Brothers – L’Empreinte Savigny Le Temple (4.11.2015)

Soirée blues ce mercredi soir à l'Empreinte de Savigny Le Temple !!! Blues ricain ! Du gros !!! Malgré un concert parisien trois jours plus tôt, le bluesman fait recette. La salle est bien pleine. Et première surprise pour moi, la moyenne d'âge est élevée !!! Du haut de mes presque quarante trois balais, je fais office de petit jeunot...

Un peu avant 20h30, les Balkun Brothers investissent la scène. A deux... Un gratteux hurleur possédé et un batteur pour essayer de le cadrer. Autant vous dire que ça ne va pas être simple. Les frères ont tapé dans l'œil de Popa Chubby qui, non content de les emmener en tournée avec lui, a aussi produit leur dernier album. Les Balkun Borthers aiment le blues, le font vivre. C'est du gros son qui s'échappe de la Stratocaster de Steve Balkun. Il navigue entre le blues blanc de Stevie Ray Vaughan, Johnny Winter et les blues du delta façon pionniers en saupoudrant le tout de blues énervé dont regorge l'écurie Fat Possum (T. Model Ford, R.L. Burnside, Junior Kimbrough).

Balkun Brothers

Les morceaux sont bien menés et, à deux, les Balkun Brothers réussissent la prouesse de captiver l'auditoire en n'étant que le groupe de première partie. Steve mettra tout le monde d'accord en fin de set en empoignant un Dobro avec lequel il fera une démonstration magistrale de slide guitar. Bravo les gars... Popa va devoir se surpasser pour être à la hauteur...

Même pas un petit quart d'heure de répit pour tenter de trouver une bouffée d'air frais dans la salle surchauffée et voilà Popa Chubby et ses sbires qui investissent les lieux. D'entrée "Sympathy For The Devil" en reprise des Rolling Stones bien boostée… Les woo-woo fusent dans le public. Ici, fini le minimalisme de Keith Richards, on développe le solo et force est de constater que Popa fait ça plutôt bien. Sa vieille Telecaster qui semble lui être fidèle depuis des lustres fait le boulot. Et pour rester dans les classiques, "Hey Joe" suivra, histoire de planter le décor.

Popa Chubby Guitar

Popa joue bien, très bien même !!! Son backing band est terrible... Mention spéciale au clavier ! La section rythmique durant la majorité du set est sous-employée et cantonnée à la mise en orbite du lead guitariste qui s'en donne à cœur joie. Mais du coup, on perd un peu le fil lors de certains morceaux. Il faut aussi reconnaitre que la voix de Popa Chubby n'est pas son arme maitresse. La gratte est mise en avant. Au niveau scénique, le bonhomme est imposant, c'est évident. J'avais conservé des images de ses précédentes sorties où le bonhomme se posait plus en guitar héro flamboyant. Mais au contraire, le show est souvent dans des ambiances feutrées. On n'hésite pas à s'éloigner du blues pour quelques incursions dans différents styles plus softs comme le jazz. Le public ressemble à un public de jazz. Pas de braillements intempestifs, des applaudissements en fin de solo et un silence glacial en fin de titre. C'est surprenant.

Popa Chubby Live

Pourtant le concert est bon mais il manque une petite étincelle de génie qui ferait décoller le truc. De bons moments sont à souligner notamment un quart d'heure boogie orchestré par le clavier dont le jeu et le chant rappellent le grand Jerry Lee Lewis. On trouve aussi un duo de batterie ou Popa accompagne son batteur sur une batterie minimaliste (qui par ailleurs aura bouché la vue d’une bonne moitié du public. (Faudrait penser à l'amener juste au moment voulu pour les prochains concerts, monsieur le régisseur technique..).

Popa Chubby batterie

Niveau guitare, Popa en rajoute tant qu'il peu, sa wah wah fonctionne à merveille et il s'en sert plutôt bien, d'autres effet sont à mon avis superflus. Une pédale utilisée pour transformer sa gratte en violon s'avère pesante à la longue comme sur "Somewhere Over The Rainbow"... Ah le bon vieux plug and play !!! C'était le bon temps !!!

Popa nous gratifie de temps en temps de quelques éclairs de génie comme une version de "Miserlou" de Dick Dale boostée façon Pulp Fiction et nous assénera un medley final autour des Rolling Stones de grande qualité avec "Wild Horses" et "Brown Sugar". Puis les Balkun Brothers viendront enfoncer le clou sur une version de "Love In Vain" de Robert Johnson (que les Stones on l’habitude de reprendre live). L'interaction entre Popa et le Dobro de Steve Balkun sera un des grands moments du concert.

Popa Chubby & Balkun Brothers

Résultat des courses, un sentiment mitigé en fin de concert. De bien belles envolées lyriques mais trop de solos qui tuent le solo. Il m'est arrivé assez souvent de perdre le fil conducteur. Après, la qualité du gratteux est indéniable, le bonhomme impose le respect mais je me risquerais à dire que ce soir là, le feeling était plus du coté des Balkun Brothers que de Popa Chubby. Et pour conclure cette chronique, un show de 2h20 (pour une dizaine de morceaux), c'est définitivement trop long pour apprécier pleinement !!!

 

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