Nina Hagen au Bataclan – 8/11/15

Note : Cet article a été écrit le 9 novembre, après un concert ayant la paix pour leitmotiv. Hélas, depuis, d'autres événements tragiques ont eu lieu au Bataclan et dans les rues de Paris. Nous appartenons à la famille des amateurs de musique, et comme l'a dit le directeur de La Grosse Radio, Mallis, nous devons conserver une attitude d'amitié et de solidarité.
Initialement programmé le lundi 16 novembre, nous avons choisi pour les raisons que vous comprendrez de repousser la publication de cet article à aujourd'hui. Toutes nos pensées vont aux victimes de ces attentats et à leurs proches ainsi qu'à l'équipe du Bataclan.

La rédaction

Le concert du mois de mars ayant été reporté, c'est finalement le 8 novembre que Nina Hagen a tenu son concert à Paris.

En première partie, le groupe de reggae multiforme (ce qui s'appelle de la « jungle » qu'on me dit dans l'oreillette) Pungle Lions a reçu la difficile mission d'échauffer le public, et s'en est fort bien tiré.
Très pros, les trois musiciens n'ont pas faibli, et sans une seconde de pause entre chaque morceau ils ont transmis leur énergie au public à crête qui arrivait progressivement, jusqu'à emplir la salle du Bataclan. 

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D'ailleurs, si vous souhaitez les revoir ou constater leur talent, ces anciens de La Phaze seront en concert le 12 décembre à Nantes lors du festival Les rockeurs ont du coeur. Leur performance s'est achevée sur un morceau de rock, et tout le monde a attendu, retenant son souffle, l'arrivée de la diva punk.

J'imaginais une grand-mère, c'est une poupée qui est entrée sur scène, avec de gros pompons dans les cheveux et des vêtements bariolés. Tout de suite, elle a montré sa maîtrise du métier. Les quatre musiciens sont restés dans l'ombre, car c'est elle la vedette, toutefois sans prendre la grosse tête une seconde. Elle est comme entre amis au milieu d'une salle comble, peuplée de gens de tous âges. Elle raconte des anecdotes sur sa vie, sort des souvenirs et des fétiches de sa boîte à trésors, on est presque dans son salon. Elle dispute son micro en allemand, qui n'a jamais voulu rester en place, à la grande joie du public, hilare sous les grimaces et les vociférations de l'artiste.

Mais on est là pour sa voix, surtout. On attend d'être soufflés par sa maîtrise des octaves, mais on reste sur sa faim. Elle chante quelques airs des Doors, elle parle de son enfance en RDA, mais reste assise sur un tabouret, ne se lève que rarement pour danser, interprétant surtout des textes du dramaturge Berthold Brecht, rappelant sans cesse qu'il avait fait de la Bible son livre préféré.

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Elle parle dans un mélange réjouissant d'anglais, français et allemand des choses qui lui tiennent à coeur, la paix, l'amour universel, remercie et admire sa mère, n'aime pas la guerre… elle partage toutes ces belles choses réjouissantes avec chaleur et conviction, sa sincérité fait plaisir à voir. J'ai toujours un petit peu de mal avec les artistes qui passent de « No future » à « Jésus revient »… mais ça a l'air compatible, comme elle l'a montré en entonnant un lieder qui s'est terminé sur « Alabama Song » dans la liesse générale.

La fin du concert a pris l'air d'une improvisation géante, une jeune groupie est montée sur scène, les artistes ont efficacement transmis leur bonheur d'être là, comme si c'était leur premier concert, et rassurant le public habillé comme son idole : le pire, ce n'est pas de vieillir, ce serait d'être blasé.

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