Steven Wilson au Palais des Congrès (01.02.2016)

Merci Stevie !


Moins d’un an après son passage à l’Olympia, l’infatigable Steven Wilson était de retour à la capitale avec une nouvelle sortie sous le bras : un EP intitulé 4 ½, constitué de chansons écrites entre la période The Raven That Refused to Sing et Hand Cannot Erase, mais qui, selon lui, n’avaient pas leur place sur ces albums. Le petit britannique était donc de nouveau sur les routes, avec un groupe partiellement recomposé et une nouvelle setlist : la cuvée Wilson 2016 allait-elle être aussi bonne que les précédentes ?

 


Set I : Hand Cannot Erase
 


Comme le père Steven l’aura lui-même fait remarquer pendant le concert, il est assez étrange, voire incongru d’aller à un concert de rock dans cet immense bunker moderne qu’est le Palais des Congrès, habitué des comédies musicales et autres spectacles de grande envergure.  De plus, la salle est nichée entre des magasins de grandes enseignes commerciales, avatars d’une société consumériste que Steven Wilson critique depuis des années dans ses albums : sacré paradoxe ! Ceci dit, ne crachons pas dans la soupe : les sièges y sont bien meilleurs qu’à la légendaire Olympia. Les plus attentifs auront par ailleurs remarqué qu’on entendait du David Bowie dans la sono avant le concert, un « détail » important dans la suite des évènements.
 

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En guise de première partie de ce concert, nous avons donc encore droit à la vidéo d’introduction de Hand Cannot Erase, qui sera ensuite joué en intégralité et dans l’ordre. Quel dommage par contre de ne pas avoir éteint les lumières pendant la projection, ce qui aurait permis de mieux profiter de l’image et sans doute de diminuer le brouhaha causé par les gens qui parlaient… Tans pis ! Comme d’habitude avec Steven Wilson, le son est impeccable, permettant d’apprécier les détails de sa musique, jouée tout aussi impeccablement par son groupe. Comme cela avait été annoncé, exit les incroyables Guthrie Govan (guitare) et Marco Minnemann (batterie), occupés avec The Aristocrats, et bonjour Dave Kilminster à la guitare et Craig Blundell à la batterie. Les deux nouveaux larrons se révèlent  respectivement très bons à leur poste, mais force est de constater que le groupe sonne différemment, Craig ayant un jeu beaucoup plus poli que Marco, et Dave étant nettement plus axé blues dans son approche de soliste que Guthrie. On laissera donc l’auditeur décider lui-même le line-up qu’il préfère.  Ca sonne dans les deux configurations en tout cas !
 

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Autre nouveauté sur cette tournée, la présence de Ninet Tayeb au chant, ce qui permet de l’entendre interpréter avec brio l’ultra-mélancolique « Routine » plutôt qu’avoir droit à un décevant sample. Clairement un des climax de ce premier set, il est difficile de retenir un frisson (d’angoisse et/ou de plaisir) lorsqu’elle chante les dernières notes dans un cri de désespoir. Le concert continue sur les chapeaux de roue avec « Home Invasion » et son intro aux forts relents de Meshuggah. Mine de rien, le temps passe vite, et Ninet est déjà de retour sur scène pour chanter « Ancestral », qui rappelle parfois Massive Attack, de par sa manière de chanter et du rythme hypnotique. En conclusion, malgré une orientation peut-être plus rétro, ce set Hand Cannot Erase aura été plus appréciable que l’année dernière à l’Olympia.

 

Set II
 


Après un entracte nous ayant fait entendre le sublime Black Earth de Bohren and der Klub of Gore, Steven Wilson enchaînait avec un deuxième set piochant dans le reste de son imposant répertoire. Et il marquait des points d’entrée de jeu avec « Drag Ropes », la belle chanson tirée de son side-project avec Mike Akerfeldt, Storm Corrosion. Même si on regrette l’absence du suédois sur scène, toute l’intensité du morceau est bien restituée, et la projection du clip sur l’écran géant joue un rôle prépondérant, un peu comme si le public assistait à un ciné-concert. Vient ensuite « Index » avec son intro retravaillé, où on entend Steven déclamer les paroles avec un flot qui évoque clairement le hip hop. Le mot est lâché et pourrait faire grincer les dents de certains, mais force est de constater que ça sonne ! C’est le moment choisi par le musicien pour rendre hommage à David Bowie devant son public. Il rappelle que le dernier album de Bowie a une chanson intitulée « Lazarus » et qu’il se trouve par coïncidence qu’une de ses propres chansons porte le même titre, avant de la jouer après l’avoir dédiée au génie anglais. Et cette mélancolique ballade prend alors un tout autre sens.

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Quelques chansons de 4 ½ seront également jouées et même si elles sont un réel plaisir à écouter, on a du mal à ne pas garder en tête la magnifique interprétation de « Don’t Hate Me », qui selon Wilson avait initialement été pensée comme un duo. Ayant Ninet Tayeb sous la main, il pouvait donc ce soir jouer cette chanson telle qu’elle avait été imaginée à l’origine. Et la chanteuse réussit une fois de plus haut la main à ajouter un peu plus d’émotions au concert grâce à sa contribution. Il faut par ailleurs noter qu’un gros effort est apporté sur visuel, notamment grâce à l’utilisation d’un deuxième écran placé devant les musiciens pendant une partie de ce set, permettant un double jeu optique vraiment intéressant, dans la droite lignée de ce que faisait Pink Floyd en concert à l’époque.
 

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Voici le rappel, et nous sommes déjà arrivés au rappel, et plus de deux heures de musique. Pourtant Steven revient, pour rendre un troisième et ultime hommage à David Bowie : une reprise de « Space Oddity »  à deux voix, encore avec Ninet Tayeb, qui sait décidément se montrer indispensable ! Et comme pour achever le public avec un ultime atout, Steven Wison dégaîne son tube de Porcupine Tree : « The Sound of Muzak », qui visiblement réveille beaucoup de souvenirs dans le public, avant de terminer avec ce qu’il qualifie comme « ce qui est peut être ma meilleure chanson » : « The Raven That Refused to Sing ».  Plus de deux heures et demi de concert, des musiciens exceptionnels, une setlist très bien équilibrée entre nouveauté et vieilles pépites, l’humour typiquement anglais de Steven et une invitée deluxe : tous les ingrédients d’un concert d’une puissance rare. Steven a encore beaucoup de choses à nous dire, visiblement.

Compte rendu par Tfaaon (Facebook)

Photos : © 2016 Nidhal Marzouk
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 

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